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RÉSULTATS

Trois Québécois avec des choses à prouver dans la LNH cette saison

Publié
Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

Cette semaine, Billy Bertrand de Sportlogiq identifie trois joueurs québécois qui ont quelque chose à prouver cette saison dans la LNH. 

Alex Barré-Boulet
Prouver qu'il appartient à la LNH

Joueur le plus utile de la LHJMQ et joueur de l'année dans la CHL en 2018. Recrue de l'année et meilleur buteur dans la AHL en 2019. Nommé à deux matchs des étoiles de la AHL. 302 points en 294 matchs dans les mineures.

Alex Barré-Boulet aurait difficilement pu en faire plus dans son parcours, surtout pour un joueur qui n'a jamais été repêché. Et pourtant, il n'a jamais réussi à percer la LNH de façon permanente. Un alignement très talentueux à Tampa Bay n'a certainement pas aidé sa cause et l'a limité à 68 matchs en cinq saisons (incluant deux avec Seattle), jouant moins de 15 minutes dans 56 de ces matchs.

Son entente avec le CH cet été n'a pas eu beaucoup de fanfares, noyé dans les nouvelles du premier juillet. Un solide camp d'entraînement et quelques blessures chez les attaquants du Canadien plus tard, Barré-Boulet a réussi à forcer la main de l'organisation et a fait l'alignement pour le match d'ouverture. À 27 ans et avec un petit gabarit, cette chance pourrait être sa dernière de s'établir comme joueur de la LNH.

Après tout, il ne serait pas le premier joueur à se retrouver dans cet entre-deux; trop bon pour la ligue américaine, mais pas assez pour la grande ligue. Les partisans du CH n'ont qu'à se souvenir de Charles Hudon, un autre petit joueur talentueux qui a produit allègrement avec le club-école du Canadien, mais qui n'a jamais vraiment réussi à trouver sa niche chez les professionnels.

Ce ne sont que deux matchs, mais ABB a plutôt bien paru à ses débuts avec le Tricolore. Il a repéré ses coéquipiers pour plusieurs chances de qualité, notamment avec la deuxième vague d'avantage numérique, où il a généré des opportunités pour Gallagher et Newhook. Il a aussi complété cette magnifique passe à Christian Dvorak à forces égales contre les Leafs.

Après deux matchs, il mène le club avec 6 passes complétées vers l'enclave, et ce, malgré le fait qu'il est l'attaquant le moins utilisé parmi les 11 qui ont disputé les deux rencontres. Évidemment, on ne peut pas s'attendre à ce que Montréal continue d'obtenir autant de supériorités numériques (11 en deux matchs), ce qui limitera ses opportunités. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne première impression pour Barré-Boulet et exactement le genre d'énergie et de dynamisme qui pourrait enfin lui permettre de s'établir pour de bon comme joueur de la LNH.

Pierre-Luc Dubois
Prouver qu'il peut encore valoir son contrat

Peu de joueurs ont vu leur valeur dégringoler aussi rapidement que Pierre-Luc Dubois. Un joueur qui avait affirmé vouloir jouer à Montréal à tout prix, il s'est finalement retrouvé à Los Angeles à l'été 2023. Dubois avait marqué au moins 60 points lors des deux dernières saisons avant l'échange, flirtant avec le plateau des 30 buts (28 en 2021-22, 27 en 2022-23). Un centre de 6'4 qui peut marquer 30 buts, c'est facile de voir pourquoi les Kings ont été charmés par l'idée, lui offrant un contrat monstre de 8 saisons à 8,5 millions $ par année.

Un an plus tard presque jour pour jour, les Kings l'ont échangé pour Darcy Kuemper, un gardien de 34 ans qui venait de connaître la pire saison de sa carrière. Ouch.

Son effort et son attitude font jaser depuis longtemps et son passage en Californie n'a fait qu'amplifier les choses. Il n'a marqué que 40 points, sa pire marque en carrière pour une saison complète, se voyant même relégué au 4e trio par moments. Sans surprise, ses statistiques avancées montrent le même déclin drastique.

Pierre-Luc Dubois

On est loin de la production attendue pour un joueur qui va toucher 8,5 millions jusqu'en 2031. Malgré tout, ce n'est pas difficile d'imaginer un scénario où Dubois rebondit cette saison et retrouve la forme qu'il avait lors de ses bonnes années à Columbus et Winnipeg. C'est facile d'oublier avec toutes les péripéties qu'il a vécues dans sa carrière, mais Dubois est encore jeune, à seulement 26 ans. Il a réussi à éviter les passages prolongés sur la liste des blessés pour la majorité de sa carrière et son gabarit est toujours au rendez-vous. Les Capitals ont fait un gros pari en prenant l'entièreté de son contrat et il devrait se retrouver au centre du deuxième trio, du moins pour commencer l'année. Une belle opportunité que Dubois se doit de saisir, car son contrat se retrouve déjà sur plusieurs listes des pires ententes dans la LNH. Un début de saison lent ne fera qu'attiser les détracteurs.

Est-ce que Pierre-Luc Dubois répondra à l'appel?

Anthony Mantha
Prouver que l'an dernier n'était pas un coup de chance

Après plusieurs saisons écourtées par les blessures, Anthony Mantha a réussi à majoritairement éviter l'infirmerie l'an dernier, atteignant le plateau des 70 matchs pour seulement la deuxième fois dans sa carrière. Ça lui a permis de marquer 23 buts, son meilleur total depuis 2018-19. Sa production a convaincu les Golden Knights d'échanger des choix de 2e et 4e tour au repêchage pour ses services, avant de décocher un contrat d'une saison avec les Flames de Calgary cet été.

Au moment de l'échange, Mantha avait 20 buts à sa fiche sur seulement 90 tirs cadrés, un taux de réussite astronomique de 22.2%. Parmi les joueurs avec au moins 30 matchs joués en date du 5 mars, seulement trois avaient un taux plus élevé que Mantha: Sam Reinhart (26,0%), Simon Holmstrom (23,6%), et Robby Fabbri (23,1%). Ce taux a chuté à 13% avec les Knights après l'échange (3 buts sur 23 tirs), ce qui est beaucoup plus en ligne avec sa moyenne en carrière de 12,7%.

Malheureusement, les chiffres avancés ne sont pas en faveur de Mantha. Il a terminé la saison avec seulement 14,8 buts attendus, une statistique qui estime combien de buts un joueur devrait marquer en moyenne selon la qualité et la quantité des tirs qu'il a décochés. À moins d'être un tireur d'exception comme Alex Ovechkin, cette différence est un signe qui pointe fortement vers une régression. S'il veut atteindre le plateau des 20 buts à nouveau, il devra obtenir beaucoup plus de chances de marquer que 1,5 par match, bon pour le 232e rang dans la LNH chez les attaquants.

Lors du premier match des Flames, Matha a évolué avec Jonathan Huberdeau, un autre joueur qui aurait bien pu avoir sa propre section dans cet article. Il a bien paru avec deux points, dont un superbe but en échappée à court d'un homme. Huberdeau, malgré ses ratés des dernières années, demeure un fabricant de jeu de qualité, même s'il ne postera probablement plus de saisons de 85 aides comme il l'a fait en Floride. Il a obtenu 40 aides pour une deuxième saison consécutive et a terminé 40e en passes vers l'enclave l'an dernier, montrant qu'il peut encore repérer ses coéquipiers dans la zone payante. Les Flames n'ont pas de grandes attentes cette saison, mais si Mantha peut produire à un rythme similaire à l'an dernier (idéalement en améliorant aussi ses chiffres avancés), il pourrait attirer l'attention à la date limite des transactions encore une fois.