Robert Thomas pourrait avoir des atouts intéressants pour le Canadien
LNH jeudi, 15 juin 2017. 08:30 vendredi, 22 nov. 2024. 11:18MONTRÉAL – « J’aimerais simplement, une fois, aller à un match et voir Robert Thomas commettre une erreur! »
Lancée à la blague, cette phrase - qui renferme un superbe compliment - vient d’un recruteur qui s’exprimait à des confrères en observant le centre des Knights de London.
À 17 ans, peu de hockeyeurs possèdent une compréhension du sport aussi affûtée. Toutes les sources consultées, sans exception, ont rapidement utilisé le mot « intelligent » pour le présenter.
Ça tombe bien puisque Thomas devait gagner la confiance d’un client difficile, voire très exigeant, en Dale Hunter. L’entraîneur des Knights n’est pas reconnu pour faire des cadeaux aux jeunes joueurs, mais il l’a convaincu aussi vite qu’un chevalier pouvait jadis désarçonner un adversaire.
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Grâce à sa progression, il se classe parmi les attaquants pouvant attirer l’œil du Canadien. Puisque la cuvée 2017 regorge de joueurs qui ne se démarquent pas tant l’un de l’autre, les équipes de la LNH pourraient réserver plusieurs surprises aux partisans qui suivront ce rendez-vous avec intérêt.
À titre d’exemple, le Canadien risque de repêcher un athlète répertorié dans le top-20 d’un rival, mais aussi loin qu’en 50e place sur la liste finale d’une autre organisation.
Thomas se situe dans ce groupe de patineurs intrigants, mais difficiles à départager. Il peut toutefois miser sur sa compréhension du jeu pour se démarquer. Il est répertorié au 22e rang sur le classement final de la Centrale de recrutement de la LNH, mais il chute en 46e position sur celui de Craig Button, l’expert de TSN, ce qui explique pourquoi il a été interviewé par 28 des 31 formations (les Kings, l’Avalanche et le Wild ont sauté leur tour).
« J’ai réussi à progresser pendant toute la saison et j’ai fini l’année avec de bonnes séries. Je pense que ce fut bien utile pour sortir un peu de l’ombre dans le dernier droit », a confié Thomas, qui mesure six pieds, pour justifier la situation.
« C’est agréable de voir que les équipes remarquent mon potentiel. Il faut dire que ce n’est pas évident de jouer beaucoup pour Dale Hunter quand tu es jeune », a admis Thomas en faisant référence à sa saison recrue, mais sans vouloir se plaindre.
Thomas n’a pas seulement convaincu Hunter, il l’a ravi par son impact positif sur son club.
« Robbie est vraiment un joueur complet qui a un sens inné du hockey. Il est doué offensivement et très bon dans les coins pour sortir avec la rondelle et la distribuer.
« Même à un jeune âge, il se souciait de son travail dans le territoire défensif. En étant si intelligent sur la patinoire, il est capable de s’ajuster avec et contre des joueurs plus expérimentés. C’est vraiment facile de le vanter, les entraîneurs aiment les joueurs comme lui. C’est l’un de ces jeunes que tu veux au sein de ton organisation », a conclu Hunter », a spécifié Hunter au RDS.ca.
Les armes pour pivoter le 2e ou le 3e trio ?
Le hic demeure de prévoir le niveau de jeu optimal qu’il atteindra. Les opinions sont partagées sur le sujet. Les plus optimistes considèrent qu’il possède les atouts pour manœuvrer dans le top-6 d’une équipe alors que les moins enthousiastes le confinent à un rôle sur le troisième trio.
« Je pense qu’il deviendra un gars de troisième trio avec des atouts offensifs et des responsabilités sur les unités spéciales à moins qu’il devienne vraiment plus fort », a proposé un recruteur d’une équipe qui a été éliminée en première ronde.
« Il n’est pas très gros, mais c’est un joueur surprenant qui est intéressant à voir jouer. Il est intelligent et il ne triche pas beaucoup surtout pour un gars offensif », a ajouté cette source.
Aux yeux d’un autre dépisteur, le poste de centre du deuxième trio lui conviendra à merveille.
« C’est exactement là que je le vois, il possède les atouts nécessaires. Je crois qu’il sera confortable à cet endroit et qu’il pourra assumer un rôle plus élevé à l’occasion ou plus bas au sein d’une équipe vraiment puissante », a confié l’homme principalement affecté aux espoirs du territoire ontarien.
En se fiant à sa longue expérience de joueur et d’entraîneur, Hunter envisage que Thomas maintiendra cette cadence au niveau supérieur.
« Il aura un profil similaire, il pourra jouer dans toutes les situations. C’est aussi un jeune qui est très facile à diriger qui assimile bien les concepts et les conseils. Il sera capable de contribuer offensivement et défensivement », a maintenu Hunter qui a disputé plus de 1400 rencontres dans la LNH.
Thomas peut-il suivre l’exemple de Bo Horvat ?
Déterminé à impressionner les délégations des équipes de la LNH présentes au Combine à Buffalo, Thomas a vidé son réservoir à la dernière épreuve de vélo. Malgré une pause d’une vingtaine de minutes après celle-ci, Thomas a dû cesser l’entrevue à toute vitesse de crainte de vous devinez quoi !
Avant de quitter en s’excusant, Thomas a eu le temps d’approuver la comparaison avec Horvat qui revient sans cesse. D’ailleurs, Hunter donne également le feu vert à celle-ci. À leur deuxième saison junior, Thomas et Horvat ont respectivement amassé 66 points en 66 matchs et 61 points en 67 parties. Évidemment, Horvat jouit d’une corde de plus à son arc avec imposant physique de 223 livres comparativement à 188 pour Thomas.
Tout en voulant développer sa masse musculaire, Thomas désire raffiner ses capacités de tireur.
« Je veux décocher mes lancers encore plus rapidement. Je vais travailler en masse là-dessus et ça devrait m’aider dans les prochaines années de tirer plus vite. Pour l’instant, je pense d’abord à passer qu’à lancer », a déclaré le droitier qui apprend beaucoup à regarder Jonathan Toews.
Un dépisteur consulté admire la capacité d’auto-évaluation de Thomas et il le trouve même sévère envers lui-même.
« Bo joue probablement un style un peu plus direct, mais Robert ne se donne pas assez de mérite pour ce qu’il peut faire est-ouest sur la patinoire et pour repérer des coéquipiers autour de lui. Je pense que Robert pourra le faire à un niveau plus élevé que Bo », a précisé cet observateur.
De plus, ce recruteur est persuadé que la période estivale lui permettra de renforcer son armure et ses capacités à exploser sur ses premières enjambées.
« Il va travailler avec Gary Roberts dans son gymnase qui sera à quelques minutes de vélo de sa maison. Connaissant Gary et Robert, je ne serais pas surpris qu’au prochain camp d’entraînement, l’équipe qui l’aura choisi fera ‘Wow, il a pris une coche plus vite qu’on pouvait le prévoir’ », a-t-il soutenu.