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RÉSULTATS

Une bonne leçon pour les Wings\u2026 et le Canadien!

Malgré la victoire dans le dernier match de la saison, les Red Wings n'ont pu se qualifier pour les séries. - PC
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MONTRÉAL -Quand David Perron a nivelé les chances avec moins de quatre secondes à faire en troisième période pour propulser le match en prolongation, il a sauté dans les bras de ses compagnons de jeu pendant que leurs coéquipiers dansaient au banc des joueurs.

Une dizaine de minutes plus tard, lorsque Patrick Kane a donné la victoire aux Wings en marquant le seul but de la séance de tirs de barrage, il n'a pas même levé les bras au ciel.

Loin de se remettre à danser pour célébrer le but décisif, les joueurs des Wings ont plutôt lentement retraité au vestiaire, la tête basse et le cœur lourd.

La victoire ne voulait plus rien dire.

Car avant même que Kane ne s'élance, les Wings savaient que les Capitals de Washington venaient de signer une victoire de 2-1 aux dépens des Flyers à Philadelphie. Une victoire qui catapultait les «Caps» en séries – ils affronteront les Rangers en première ronde – et qui éliminaient les Red Wings, les Flyers bien sûr, mais aussi les Penguins de Pittsburgh qui disputeront un match sans le moindre enjeu, mercredi soir, face aux Islanders de New York de Patrick Roy qui sont eux déjà en séries.

C'était la désolation dans le vestiaire des Wings lorsque les journalistes ont reçu le feu vert pour y entrer.

Jeff Petry retirait ses jambières en fixant le sol. Moritz Seider, les cheveux en bataille et le visage miné de déception, distribuait des poignées de main aux joueurs qui peinaient à encaisser le coup de leur élimination.

Debout devant son casier, le capitaine Dylan Larkin, la voix éteinte, parlait de «grande déception» tout en insistant sur le fait qu'il demeurait un grand partisan de son équipe et de ses coéquipiers. «Un club et des coéquipiers promis à un bel avenir», a-t-il insisté.

Des Flyers complices?

De l'autre côté du vestiaire, David Perron ruminait une vive déception au goût très amer.

«Les Flyers devaient-ils vraiment retirer leur gardien?» que le Québécois se demandait à voix haute en faisait référence au but que T.J. Oshie a marqué dans une cage désertée alors que les Caps et les Flyers étaient à égalité 1-1 en fin de troisième.

La réponse est oui, car les Flyers devaient gagner et gagner en temps réglementaire pour garder espoir de participer aux séries. De fait, ils devaient non seulement battre les «Caps» mais devaient aussi compter sur une victoire du Canadien en temps réglementaire aux dépens des Wings.

«C'est justement ça», a répliqué Perron. S'ils savaient qu'on avait déjà un point en banque parce que le match était en prolongation, les Flyers n'avaient rien à gagner à enlever leur gardien non?»

Est-ce que les Flyers savaient vraiment que les Wings avaient poussé le match en prolongation lorsque John Tortorella a rappelé son gardien Samuel Ersson au banc à la faveur d'un sixième attaquant avec un peu plus de trois minutes à faire?

C'est difficile à croire...

Déception salutaire

Après quelques secondes de réflexion, David Perron a candidement admis que bien d'autres raisons que le retrait du gardien des Flyers en fin de match, mardi, expliquaient l'exclusion de son équipe des séries.

«Il y a tellement de choses qui me trottent dans la tête en ce moment. Je repense à tous les matchs disputés en octobre, en novembre et en décembre alors qu'on a gaspillé des points parce qu'on ne jouait pas bien collectivement. Parce qu'on ne jouait pas de la bonne façon. Au fond, ce qui nous arrive ce soir est une très bonne leçon qui servira notre jeune équipe l'an prochain. Comme toutes les jeunes équipes de la Ligue. Comme eux – les joueurs du Canadien – de l'autre bord», a assuré Perron.

«On joue du hockey incroyable depuis quelques semaines. On jouait du hockey de séries tous les soirs. On a multiplié les remontées gagnantes. On est vraiment devenu une équipe en fin de saison. Mais on réalise tous, ce soir, qu'on a commencé trop tard.

«Notre équipe est jeune. La fenêtre gagnante commence à s'ouvrir. C'est important d'encaisser la déception qu'on ressent ce soir. Parce que la saison prochaine, quand les leaders vont se lever en novembre et en décembre pour dire qu'on ne joue pas bien, les jeunes vont comprendre plus vite. Ils ne voudront pas revivre ce qu'ils vivent ce soir», a indiqué Perron.

L'attaquant québécois - qui vient de terminer le contrat de deux ans qui le liait aux Wings - n'exigera pas la perfection à tous les matchs s'il est de retour à Detroit l'an prochain.

«C'est impossible. Les erreurs font partie du hockey. Mais il est important de comprendre la nature de tes erreurs. De comprendre qu'il y en a des plus coûteuses que d'autres. Tu ne peux pas jouer des matchs «A++» tous les soirs. Mais si tu tombes à «B-» tu te mets dans le trouble parce que ce n'est pas assez pour gagner. Au début de la saison, trop de gars étaient en compétition entre eux au lieu de prendre les moyens pour battre les autres équipes. J'espère vraiment que la leçon qu'on vit ce soir nous aidera l'an prochain», a conclu Perron qui assure n'être en compétition avec personne chez les Wings.

«La seule chose qui me motive année après année, c'est de gagner une autre coupe Stanley», a conclu Perron qui a soulevé le plus beau trophée du sport professionnel en 2019 avec les Blues de St. Louis.

En terminant, il serait étonnant de voir Perron défendre les couleurs du Canada au Championnat du monde, à Prague, le mois prochain. «J'avais dit oui à mon DG actuel (Steve Yzerman) et mon ancien DG. avec les Blues (Doug Armstrong), mais je les ai rappelés quelques jours après parce qu'il était impossible de quitter ma famille à ce moment-là. La famille s'est agrandie et je crois vraiment que j'ai tellement de choses qui m'attendent à la maison, que je ne pourrai pas y aller encore cette année.»