VANCOUVER - L'entraîneur-chef des Canucks de Vancouver Alain Vigneault a payé le prix pour l'élimination hâtive de son club.

L'équipe a congédié Vigneault et ses adjoints Rick Bowness et Newell Brown, mercredi, conséquence prévisible du balayage en quatre matchs des Canucks par les Sharks de San Jose au premier tour des dernières séries.

Recordman des Canucks pour le nombre de victoires (313) par un entraîneur, Vigneault a mené l'équipe à six titres de la section Nord-Ouest, à deux trophées des Présidents et à une finale de la Coupe Stanley en sept saisons à la barre de l'équipe.

Mais les Canucks ont été éliminés dès le premier tour au cours des deux dernières saisons - malgré l'avantage de la patinoire - et ont été balayés pour la première fois en 12 ans par les Sharks.

Vigneault a préféré émettre un communiqué au lieu d'accorder des entrevues. 

«Je suis fier de plusieurs choses que nous avons accomplies en tant que groupe en sept saisons et je souhaite aux Canucks de pouvoir remporter leur première coupe Stanley. J’espère diriger de nouveau dans la LNH et je vais garder pour toujours d’excellents souvenir de mon passage à Vancouver», a-t-il écrit en plus de remercier Mike Gillis, la famille Aquilini, d'autres dirigeants des Canucks, des joueurs, ainsi que l'ex-directeur général Dave Nonis, qui l'a embauché, et l'ex-dirigeant des Canucks Steve Tambellini.  

«Évidemment, avec les résultats de notre équipe depuis deux ans en séries, on s’attendait à des changements et c’est souvent l’entraîneur qui écope dans le monde du sport», a commenté l'attaquant Alex Burrows à RDS.  

«Son message passait encore et il était toujours bien préparé. Ce qui a fait défaut, c’est davantage les joueurs qui avaient un peu de difficulté à appliquer son plan», a ajouté Burrows en rappelant que l'objectif de l'organisation de gagner la coupe Stanley n'avait pas été atteint.

« On s'attendait à du changement »
« On s'attendait à du changement »

Vigneault quitte avec une fiche de 313-170-57 en saison régulière. Il a remporté le trophée Jack-Adams, remis à l'entraîneur de l'année dans la Ligue nationale, en 2007, en plus d'être finaliste en deux autres occasions.

«Nous sommes une entreprise qui mise sur ses résultats et si vous regardez nos deux dernières participations en séries, nous étions l'équipe favorite à chaque fois et nous avons perdu les deux premiers matchs à domicile, a déclaré le président et directeur général des Canucks, Mike Gillis, en conférence de presse. Nous avons perdu des matchs consécutifs lors de nos deux dernières séries et il vient un temps où le message doit changer. On se doit d'être meilleurs. Nous n'avons tout simplement pas obtenu les résultats attendus.»

Gillis n'a pas voulu identifier quelque remplaçant que ce soit, mais il a indiqué que l'équipe n'aurait pas de problème à attirer des candidats de qualité.

«Nous sommes dans un milieu compétition, mais je crois que cette organisation est stable et profitable. Je crois que nous sommes une destination de choix pour un entraîneur.»

Si cette décision était prévisible en raison des récents insuccès de l'équipe en séries, Gillis voulait tout de même prendre un peu de recul afin de s'assurer de ne pas prendre une décision émotive.

C'est une fin amère au règne plutôt positif de Vigneault, qui a habilement guidé son équipe au travers des dédales de la dernière saison écourtée. Il a su composer avec une crise difficile chez ses gardiens de buts, évitant qu'elle ne devienne une distraction majeure et est parvenu à obtenir l'avantage de la glace pour une cinquième saison consécutive.

Burrows n’a pas nié que la fameuse controverse des gardiens impliquant Roberto Luongo et Cory Schneider avait eu de petites répercussions dans le vestiaire. 

«Ce fut un peu une distraction, mais je ne veux pas blâmer les gardiens et les joueurs, ils ont gardé une bonne attitude dans cette histoire», a-t-il jugé.  

Mais au bout du compte, il n'a pas pu obtenir plus de production offensive de la part de ses joueurs de soutien, qui ont démontré beaucoup d'ardeur au travail, mais peu de talent offensif.

Âgé de 52 ans et natif de Québec, Vigneault quitte après avoir transformé les Canucks d'une équipe en difficultés en une équipe toujours en lice pour remporter les grands honneurs. Son apport a été souligné par le Jack-Adams de 2007.

Quand il s'est joint aux Canucks en provenance du Moose du Manitoba, de la Ligue américaine, en 2006-07, l'équipe tentait de se regrouper après avoir été exclue des séries la saison précédente. Il tentait également de se refaire un nom après avoir été congédié par le Canadien de Montréal, en 2000-01.

À sa première saison, il a conduit les Canucks à un titre de section et à une participation au deuxième tour des séries, où ils ont été éliminés par les Ducks d'Anaheim en cinq parties, dont quatre décidées par un but.

Bien que les Canucks aient raté les séries l'année suivante après s'être écroulés dans le dernier droit, ils ont rebondi en 2009-10, atteignant de nouveau le deuxième tour des séries.

En 2010-11, il a mené les Canucks à leur troisième participation à la finale de la Coupe Stanley, où ils ont pris une avance de 2-0, mais ont perdu en sept rencontres face aux Bruins de Boston.

Ces séries ont donné naissance à un changement de la garde au niveau du gardien de but, qui est devenu un casse-tête pour Vigneault. Cory Schneider a périodiquement remplacé Roberto Luongo au cours de ces séries. Jusque-là, le statut de no 1 de Luongo n'avait jamais été mis en doute.

Mais Vigneault a su éviter que cela ne devienne une source de distractions pour son club, même s'il a dû répondre à d'innombrables questions à ce sujet. La situation devait être réglée avant le début de la dernière campagne, Luongo ayant accepté de renoncer à sa clause de non échange, mais Gillis n'a pas pu obtenir une offre satisfaisante, pas plus qu'à la date limite des transactions.

En plus de la situation des gardiens, les Canucks ont aussi été incapables de développer leurs choix au repêchage en joueurs fiables de la LNH au cours des dernières années. Que cet échec soit imputé à l'entraîneur ou au directeur général mérite toutefois d'être débattue.