Alain Vigneault et ses Rangers gagnent en douce
LNH vendredi, 13 janv. 2017. 16:02 dimanche, 15 déc. 2024. 06:29Dans l’ombre de John Tortorella qui a propulsé les Blue Jackets au premier rang du classement général et de Bruce Boudreau qui a fait du Wild du Minnesota l’une des puissances de la LNH en première moitié de saison, Alain Vigneault fait des miracles à la barre des Rangers.
Malgré le fait qu’ils évoluent dans l’un des plus gros marchés de la Ligue, Vigneault et ses Rangers gagnent en douce. Loin de l’attention accordée aux Jackets, au Wild et aux autres clubs de tête dans la LNH cette saison.
À la veille de leur première et seule visite de la saison au Centre Bell, samedi, les Rangers reprennent le travail vendredi contre les jeunes Maple Leafs de Toronto qui font escale à Manhattan.
Au terme de leur semaine de congé statutaire, les Rangers sont toujours bien installés au classement. Quatrièmes dans la division Métropolitaine, les Blue Shirts sont le premier club repêché en vertu de leurs 57 points récoltés lors des 42 premières parties. Ils ont une priorité de sept points sur les Flyers de Philadelphie qui ont toutefois disputé deux matchs de plus et une avance de 11 points sur les Panthers de la Floride, quatrièmes dans la division Atlantique.
La vitesse en vedette
Les Rangers ont signé 28 victoires en 42 matchs. Un gain de moins que le record d’équipe (29) établi en 1970-1971.
Si leur classement représente une surprise, le fait que les Rangers soient premiers dans la LNH avec 146 buts marqués – une moyenne de 3,43 par rencontre – représente une surprise plus grande encore. Surtout que ces buts sont loin de venir de la lame du bâton de Rick Nash ou d’un franc-tireur redoutable et redouté aux quatre coins de la LNH.
Kevin Hayes est le meilleur marqueur des Rangers avec ses 13 buts et 31 points. Son nom apparaît au 45e rang des meilleurs marqueurs de la LNH cette saison. Dix-neuf points et 44 rangs derrière le meneur Connor McDavid. Derek Stepan (9 buts, 22 passes) revendique lui aussi 31 points.
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Si les Blue Shirts viennent loin au bas de la page des meilleurs marqueurs, ils sont toutefois bien regroupés alors que Chris Kreider (16 buts), J.T. Miller (12 buts) et Matt Zuccarello (8 buts) ont tous atteint le plateau des 30 points.
C’est la première fois depuis la saison 2000-2001 que les Rangers comptent sur cinq marqueurs de 30 points à la mi-saison. Sans oublier que neuf Blue Shirts ont déjà atteint le plateau des 20 points, dont Michael Grabner qui, fort de ses cinq buts et sept points récoltés à ses deux derniers matchs, affiche 19 buts et 27 points.
« On fait mentir bien du monde », a lancé sur un ton évident de satisfaction l’entraîneur-chef Alain Vigneault joint par RDS.ca jeudi avant l’entraînement de son équipe.
Plusieurs observateurs – ajoutez mon nom à la liste – donnaient des chances aux Rangers d’être en séries sans pour autant garantir leur place. Le manque à gagner en attaque, les ennuis collectifs des arrières l’an dernier et les années qui s’accumulent dans le cas du gardien Henrik Lundqvist militaient en faveur d’un scepticisme certain à l’égard des chances des Rangers de se rendre en séries encore cette année.
Bien qu’ils ne peuvent compter sur une grande vedette, sur un Crosby, un Ovechkin ou un Tavares pour canaliser l’attaque de leur équipe, les Rangers ont décidé de miser sur la nouvelle arme de prédilection dans la LNH : la vitesse.
C’est en partie de ce qui a poussé les Rangers à mettre Michael Grabner sous contrat à titre de joueur autonome et d’échanger Derick Brassard aux Sénateurs d’Ottawa en retour de Mika Zibanejad. Victime d’une blessure qui lui a fait rater 23 rencontres, l’ancien des Sénateurs n’a encore rien cassé à New York. Mais ses 15 points (5 buts) récoltés en 19 matchs moussent l’optimisme affiché à son endroit en vue de la deuxième moitié de saison.
« Le fait de ne pas avoir de vedette nous a permis de regrouper nos joueurs autour d’un système qui est axé sur la vitesse. Cela nous a aussi permis d’offrir des chances à des jeunes qui ont vraiment saisi les opportunités que nous leur avons données. On joue du bon hockey. On patine. On travaille. On marque des buts », défile Vigneault à l’autre bout du fil.
S’il est satisfait de l’ensemble de son équipe, l’entraîneur-chef des Rangers ajoute une touche de fierté lorsqu’il parle du jeune Pavel Buchnevich. Choix de deuxième ronde (75e sélection) en 2013, le jeune ailier droit vient d’être rappelé du club-école où il est allé retrouver la forme après une blessure qui lui a fait rater 31 rencontres. Lors de ses dix premiers matchs en carrière dans la LNH, le Russe âgé de 21 ans a marqué quatre buts et ajouté quatre passes.
600 victoires et 1100 matchs
Les Rangers ont maintenu un dossier victorieux en première moitié de saison en grande partie en raison de leur vitesse et des buts qu’elle a générés. Ils ont gagné en dépit des performances ordinaires de leur as gardien Henrik Lundqvist qui, au-delà sa fiche de 18 victoires, neuf revers et une défaite en prolongation, a maintenu une moyenne de 2,55 buts alloués par partie et une efficacité de 91,2 %. Des statistiques en deçà des normes du roi des Rangers.
Face à cette situation, Alain Vigneault a dû avoir recours plus régulièrement aux services de son auxiliaire Antti Raanta qui affiche d’ailleurs des statistiques plus éloquentes – 10 victoires, 4 revers, moyenne de 2,28 buts alloués par match et efficacité de 92,1 % – que son numéro un. Raanta a d’ailleurs disputé quatre matchs consécutifs à deux reprises cette saison.
« Hank demeure l’un des meilleurs gardiens de la LNH. Nous avons une entière confiance en lui. Raanta nous a forcé la main à quelques reprises alors qu’il a suivi une victoire de 2-1 contre Winnipeg par deux jeux blancs contre Chicago et New Jersey. Je devais le garder devant le filet », a expliqué l’entraîneur-chef des Rangers qui a toujours affiché cette stratégie avec ses gardiens. Soit d’y aller avec celui qui est sur la meilleure lancée.
Parlant d’élan, Alain Vigneault est certainement parmi les favoris jusqu’ici cette saison dans la course au trophée Jack Adams remis à l’entraîneur-chef de l’année dans la LNH. Un honneur qu’il a remporté en 2007 alors qu’il dirigeait les Canucks de Vancouver.
Derrière Tortorella et Boudreau, le nom de Vigneault circule avec ceux des Michel Therrien, Joel Quenneville et Mike Sullivan pour compléter le trio de tête.
Vendredi soir à New York face aux Leafs, Vigneault était en quête de sa 595e victoire en carrière. Samedi soir au Centre Bell, là où il a amorcé sa carrière à titre d’entraîneur-chef dans la LNH, le Gatinois dirigera sa 1095e partie.
« C’est le fun d’atteindre ce genre d’étape. Mon chum Mike – Michel Therrien – vient d’atteindre une étape importante lui aussi (400 victoires) à Montréal. Ce ne sont que des plateaux, mais disons que le fait de me rendre à 600 victoires et 1100 matchs derrière un banc confirmera vraiment que je commence à être vieux. Que Michel et moi sommes rendus bien loin du Colisée à Laval et de l’Aréna Guertin à Hull », a conclu Vigneault en parlant des belles années où les deux hommes étaient de grands rivaux avec le Titan de Laval et les Olympiques de Hull.