Gary Bettman officialisera l’entrée en scène des Black Knights de Las Vegas à titre de 31e équipe de la LNH mercredi. Vingt-quatre heures avant le vote décisif auquel se livreront les 30 gouverneurs actuels, les joueurs en lice aux différents honneurs individuels parlaient déjà de cette expansion comme d’un fait accompli.

« Las Vegas est déjà l’une des destinations les plus courues en Amérique. J’aime Las Vegas et je suis très heureux d’apprendre que nous y viendrons. Il y a toujours des choses à faire ici. Ce sera cool d’y venir en cours de saison », a candidement reconnu P.K. Subban mardi après-midi.

P.K. à Vegas

Vêtu d’un complet rose qui tranchait avec les tenues décontractées des autres vedettes débarquées dans la capitale du jeu et/ou du vice, le défenseur du Canadien assurait que les casinos, les salles de spectacles et les « sirènes » qui ont donné à Las Vegas la réputation qui l’a rendue célèbre ne seront pas des pièges trop dangereux.

« Il y a des distractions dans toutes les villes de la LNH. Si tu veux faire la fête, tu peux la faire dans toutes les villes de la Ligue. Si tu veux être professionnel et rester concentré sur le hockey et le match qui s’en vient, il sera également possible de la faire ici comme ailleurs », a plaidé Subban.

Et le climat?

« Je n’ai jamais joué dans le désert ou en Floride. Mais honnêtement, qui tournerait le dos à la possibilité de jouer à la chaleur. À Montréal, la seule possibilité qui s’offre à nous de jouer alors que la température est plus douce est de prolonger les séries le plus longtemps possible. C’est une belle motivation », a conclu Subban.

Bien qu’il ne soit pas aussi friand de la chaleur que P.K. Subban, Pascal Dupuis croit fermement aux chances de succès de la LNH à Las Vegas.

« Il faisait 46 degrés Celsius quand je suis débarqué de l’avion hier (lundi). C’est chaud sans bon sens. Je ne sais pas comment je vivrais dans une température comme celle-là en plus d’avoir à me préparer à jouer au hockey. Mais au-delà la météo, je crois que Vegas peut devenir une bonne ville de hockey. On a juste à regarder le nombre de promesses d’achat de billets de saison. Vegas, c’est deux villes en une. Il y a la « Strip » avec les hôtels et les casinos, mais il y a aussi une très grosse ville derrière. Les touristes viennent déjà à Vegas pour assister à des spectacles et je considère que le hockey sera un très bon spectacle à leur disposition. Mais il y aura aussi bien plus que les touristes. Il y aura les gens de la place qui deviendront des partisans », a mentionné le Québécois, qui a dû mettre un terme à sa carrière en début de saison en raison de problèmes récurrents d’embolies pulmonaires. Dupuis est d’ailleurs favori pour remporter le trophée Bill-Masterton remis annuellement au joueur ayant affiché le plus bel esprit sportif et la plus grande détermination.

Depuis 10 ans

En lice pour le titre de directeur général de l’année, Jim Rutherford sait depuis longtemps que la LNH veut s’établir à Las Vegas.

Las Vegas un marché de hockey?

« Ça fait dix ans que mon ancien patron Peter Karmanos – propriétaire des Hurricanes de la Caroline – me répète que la Ligue doit venir s’installer ici. Il aime Vegas et a toujours milité pour que la Ligue vienne s’y installer. Je ne suis donc pas surpris et je suis convaincu que Vegas offre un bon marché de hockey », a indiqué le DG des Penguins.

Jim Rutherford est toutefois peiné pour Québec qui, 25 ans après avoir perdu les Nordiques, est écartée du processus d’expansion amorcé il y a un an.

« J’ai toujours considéré la ville de Québec comme une bonne ville de hockey. Comme un marché digne de la LNH. Je le crois toujours. Québec mérite une équipe de la LNH et je considère qu’elle l’aura un jour. La question est de savoir quand », a conclu le patron des Penguins.

Originaire de Québec et grand partisan des Nordiques avant qu’ils ne deviennent l’Avalanche, Patrice Bergeron est bien sûr déçu de voir sa ville natale être exclue du processus d’expansion.

« La seule contrainte était seulement le dollar canadien. On pourrait faire vivre un club de la LNH à Québec. »

Nashville était synonyme de country

Bien que le mot casino soit le premier qui lui vienne en tête lorsqu’il entend le nom de Las Vegas, Shea Weber est convaincu que le hockey pourra s’y installer, y croître et ultimement devenir un bon marché pour la LNH. Le capitaine des Predators de Nashville s’appuie d’ailleurs sur sa propre expérience pour donner son appui à Vegas.

ContentId(3.1188523):Expansion LNH : Une tâche colossale pour une nouvelle équipe
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« Les choses ont beaucoup changé à Nashville au cours de mes 11 saisons passées là-bas. Nos partisans ont appris à connaître le sport. Ils ont appris à aimer l’équipe. Nous comptons sur un appui inconditionnel de nos partisans et la ville était derrière nous lors des deux premières rondes des séries. Je n’y étais pas au début, mais quand la LNH s’est installée (1998-1999), Nashville était synonyme de musique country au même titre que Vegas est synonyme de casino. Plus encore que l’appui de nos partisans, le développement phénoménal du hockey mineur témoigne à mes yeux de l’essor de notre sport à Nashville. Non seulement les jeunes sont de plus en plus nombreux à jouer au hockey, mais leur niveau de performance est impressionnant », a tenu à ajouter Weber.

Candidat au titre d’entraîneur-chef de l’année – il fait la lutte à Lindy Ruff des Stars de Dallas et Gerard Gallant des Panthers de la Floride –, Barry Trotz est débarqué à Nashville en même temps que les Predators. Il y est demeuré jusqu’à la fin de saison 2013-2014.

Maintenant à la barre des Capitals de Washington, Trotz dresse des parallèles entre Nashville et Las Vegas.

« Nashville n’a pas l’ampleur de Vegas, c’est évident. Mais quand on arrive ou qu’on quitte le Bridgestone Arena, on se retrouve sur une rue principale bondée de bars et de restaurants. Il y a une belle ambiance avant et après les matchs. Ce sera la même chose ici. »

Capitaine des Islanders de New York, John Tavares est d’ailleurs convaincu que l’emplacement du nouvel amphithéâtre sera un gage de succès.

« Le bâtiment, qui est très beau, est aussi au milieu de tout. Les visiteurs seront tout près et les gens de la place pourront y converger facilement. À mes yeux, ce sera bien plus facile d’attirer des spectateurs et de leur permettre d’apprendre à connaître le sport que ce l’est en Arizona présentement. C’est difficile d’attirer les gens de Phoenix à Glendale. Il n’y a pas grand-chose pour attirer les spectateurs dans cette banlieue éloignée de Phoenix. Je suis convaincu que cela n’a pas aidé la cause des Coyotes au fil des années. Mais ici, ce sera très différent. »

Histoire d’appuyer la position de Tavares, il est important de souligner que les Coyotes étudient différents scénarios qui leur permettront de retourner à Phoenix ou tout près. De retourner là où ils n’auraient jamais dû partir.

Entraîneur-chef des Panthers de la Floride, Gerard Gallant était l’un des adjoints à Dave King lorsque les Blues Jackets se sont installés à Columbus. Il sait ce qui attend les joueurs, les entraîneurs et les futurs partisans des Black Knights.

« Le premier mot qui me vient en tête est patience. Il faut du temps pour établir un programme gagnant. Il semble que le processus d’expansion sera différent que l’équipe sera en mesure d’avoir des joueurs plus compétitifs. Quand nous avons débuté à Columbus, nous avions un groupe de gars déterminés. Mais le niveau de talent ne permettait pas de transformer l’effort déployé en succès. »