Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Abby Boreen, le bon pari

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – Les dirigeants de la Victoire de Montréal sont allés deux fois au casino lors du plus récent repêchage de la LPHF.

En septième ronde, ils ont risqué leur mise sur l'attaquante Amanda Kessel, qui s'était montrée intéressée à intégrer les rangs de la ligue après avoir fait l'impasse sur la première saison.

Le simple fait qu'une joueuse de cette qualité soit toujours disponible à une étape aussi tardive de l'exercice était suspicieux. Pour des raisons qui ont fait l'objet de beaucoup de spéculation mais qui ne sont toujours pas claires, Kessel, qui a depuis été promue au poste de directrice générale adjointe du club-école des Penguins de Pittsburgh, ne jouera finalement pas dans la LPHF. Sacrifier un choix en fin de repêchage pour tenter de l'attirer ou de monnayer ses services aura été une idée défendable, mais qui n'aura ultimement rien rapporté d'autre que la satisfaction de ne pas la voir s'aligner pour une équipe rivale.

L'autre pari de la directrice générale Danièle Sauvageau et des cerveaux qui l'entourent a été de sélectionner l'attaquante Abigail Boreen en troisième ronde. Celui-là s'est avéré judicieux.

Boreen, une ancienne capitaine des Gophers de l'Université du Minnesota, est étudiante en pharmacie. Si tout va bien, elle devrait décrocher son diplôme dans un an et demi. C'est la raison pour laquelle elle n'a pu occuper qu'un rôle de réserviste avec l'équipe du Minnesota lors de la première saison de la LPHF. C'est aussi la raison pour laquelle son recrutement par la Victoire a suscité des interrogations.

En raison de ses engagements académiques, plusieurs avaient pris pour acquis que le Frost du Minnesota était la seule équipe capable de lui offrir les conditions gagnantes pour poursuivre son parcours athlétique. Ces personnes avaient tort.

Autant Boreen que Sauvageau sont restées vagues sur les démarches qui les ont menées vers un terrain d'entente. Ce qu'on sait, c'est que l'attaquante de 24 ans pourra poursuivre ses études à distance. Elle recevra la visite d'un superviseur de son programme lors de ses périodes d'examens.

Sur la glace, les compromis ne seront plus nécessaires. L'Américaine native du Wisconsin a signé le mois dernier un pacte de trois saisons avec la Victoire.

« Ça a pris le temps que ça a pris, mais on est bien contents du résultat », se félicitait Sauvageau.

Le résultat, c'est qu'avec le 17e choix du repêchage, Montréal a mis la main sur ce qui s'apparente le plus à une valeur sûre. Boreen a laissé une forte impression dans un rôle limité la saison dernière. En neuf matchs de saison régulière, elle a amassé cinq points, dont quatre buts. Elle a aussi été sollicitée dans la première ronde des séries éliminatoires, au terme desquelles son équipe a été la première à soulever la Coupe Walter

« Je suis une gagnante. J'adore gagner et c'est que j'espère apporter ici », dit-elle.

En plus de Lina Ljungblom, l'entraîneuse-chef Kori Cheverie a nommé Boreen comme une nouvelle option qu'elle pourra placer dans son top-6 afin de compter sur des troisième et quatrième trios plus compétitifs. « Elle peut aussi jouer un rôle de soutien comme elle peut être sur l'avantage numérique. Sa polyvalence lui permet de combler tellement de besoins différents », s'excite l'entraîneuse.

Boreen a commencé le camp d'entraînement à la droite de Kristin O'Neill, qui avait terminé la saison dernière sur le trio de Marie-Philip Poulin et Laura Stacey.

« Elle apporte une présence physique aux côtés de O'Neill, a expliqué Cheverie. "KO" n'a besoin de personne pour la défendre, mais on croit que l'entourer d'une joueuse plus imposante près du filet adverse ne peut pas nuire. Kristin avait commencé à trouver ses marques en attaque vers la fin de l'année dernière, surtout en supériorité numérique. On veut essayer de transposer cette production à forces égales. »

Boreen a déjà prouvé qu'elle pouvait être un élément efficace d'un trio offensif. La saison dernière, elle a été utilisée en compagnie de l'éventuelle recrue de l'année Grace Zumwinkle et du tout premier choix au repêchage Taylor Heise.

Les trois joueuses avaient été coéquipières dans les rangs universitaires. À Montréal, Boreen est dans l'inconnu. En plus des défis inhérents à la poursuite de ses ambitions académiques, elle doit travailler à bâtir de nouveaux liens avec ses coéquipières.

« Quand tu inscris ton nom au repêchage, tu sais qu'il peut être prononcé par n'importe quelle équipe. Je n'ai pas été surprise [d'être choisie par Montréal] et je suis vraiment excitée d'être ici. Minnesota, c'est dans le passé. Je regarde maintenant vers l'avenir. Je suis reconnaissante pour tout ce qui m'arrive. »