« Ce qu'il faut, c'est de la constance »
MONTRÉAL – Même si elle continue d'accumuler les points, la Victoire de Montréal accuse une légère perte de vitesse. Quatre de ses cinq derniers matchs ont été décidés en temps supplémentaire. Il y a deux jours, elle s'est inclinée en prolongation contre les Sirens de New York, la pire formation de la LPHF.
Cette séquence chancelante, au cours de laquelle le fardeau de la production offensive a largement reposé sur les épaules d'un seul trio, ne semble pas inquiéter la directrice générale Danièle Sauvageau.
À la date limite des transactions, Sauvageau a conclu une entente avec son homologue torontoise pour aller chercher une attaquante de profondeur, Kaitlin Willoughby, en retour d'Anna Kjellbin, une défenseuse qui avait perdu sa place dans la formation de départ. Rien pour offrir un peu de soutien à Marie-Philip Poulin, Laura Stacey et Jennifer Gardiner, qui forment présentement la seule unité digne de confiance dans le secteur offensif.
« En début de saison, il y a certaines joueuses qui n'étaient pas nécessairement sur la feuille de match et certaines joueuses qui produisaient peut-être plus. Présentement, c'est peut-être d'autres plus que d'autres. Alors je pense que dans le dernier droit, ce qu'il faut aller chercher chez-nous, c'est de la constance », a statué la DG dans un point de presse virtuel vendredi.
Maureen Murphy, l'une des meilleures recrues de la LPHF la saison dernière, a marqué son troisième but en 21 matchs cette semaine à New York. Abby Boreen, qui avait connu un début de saison canon, n'a pas de but à ses huit derniers matchs. Claire Dalton et Mikyla Grant-Mentis ont aussi ralenti après des amorces convaincantes. Kristin O'Neill n'a qu'un but en 23 parties.
Ce n'est pas le genre de constance recherchée par Sauvageau.
« Ces joueuses-là qui produisent maintenant moins ont peut-être aussi un rôle qui a été augmenté du côté défensif, a défendu la dirigeante. Lorsqu'on regarde notre équipe, il y a deux statistiques qui sont très importantes pour nous, soit le nombre de buts comptés et le nombre de buts accordés. C'est en équipe qu'on va y arriver. Il y a peut-être des joueuses qui produisent moins parce qu'on leur confie davantage un rôle défensif. Et on sait très bien que ce n'est pas tout le monde qui va rouler à 100% tout le temps. Mais dans le dernier droit, ce qu'on doit regarder et rechercher, c'est d'avoir le maximum de joueuses qui sont à leur maximum. »
Il ne faudra pas compter sur Willoughby pour aider dans le département offensif. L'attaquante de 29 ans ne revendique qu'une petite mention d'aide en 43 matchs dans la LPHF. Mais son expérience, justement, la rendait attrayante aux yeux de Sauvageau.
« Au niveau de ses compétences de hockeyeuse, c'est une joueuse qui a une bonne expérience, qui est intelligente, qui a beaucoup de vitesse. Elle pourra nous aider davantage dans notre composante défensive. »
Sauvageau prétend avoir étudié d'autres options pour améliorer son équipe, mais dans une ligue où il est impossible d'échanger des choix au repêchage et où les réalités contractuelles et salariales des joueuses offrent peu de flexibilité aux directeurs généraux, elle n'a finalement appuyé sur aucun autre bouton.
« Je ne ferais pas mon travail si je n'avais pas envisagé tous les scénarios possibles. Tu entres dans un magasin, tu vas tout regarder ce qui pourrait améliorer ton équipe. C'est le travail qui a été fait. Tout a été analysé au meilleur de nos connaissances. »
Kjellbin : « une question de nombre »
Kjellbin avait été un choix de sixième ronde de la Victoire au plus récent repêchage de la LPHF. Joueuse internationale respectée, capitaine de la sélection suédoise, elle avait passé les trois dernières saisons avec la grande puissance de la SDHL, la ligue professionnelle féminine de Suède. Elle arrivait à Montréal précédée d'une réputation enviable.
Elle n'a toutefois jamais été capable de se faire justice en Amérique du Nord. Depuis le début du mois de février, son temps de glace avait descendu sous le cap des dix minutes par match. Elle a aussi été laissée de côté à cinq occasions.
Avec le récent retour au jeu de Dominika Lásková, son chemin de retour vers l'alignement était devenu encore plus sinueux.
« C'est une joueuse à qui on n'a absolument rien à reprocher, a indiqué Sauvageau. C'est une question de nombre. Avec le retour de Lásková, on se retrouvait avec un surplus de défenseuses. Ça nous permettait de peut-être regarder du côté des attaquantes. Ce n'est pas par manque d'impact. »
Même sans pouvoir transiger, la Victoire pourrait quand même obtenir du renfort en attaque dans le dernier droit de la saison, mais rien n'est imminent.
Le nom d'Alexandra Labelle est toujours sur la liste des blessés à long terme. En guise de mise à jour sur son état de santé, Sauvageau a indiqué que « tant et aussi longtemps qu'elle est sur cette liste, c'est une question de semaines. »
Le retour de Kennedy Marchment semble encore plus improbable. Choix de sixième ronde au repêchage initial de la LPHF, elle soigne une importante blessure depuis la saison dernière. Elle n'a toujours pas été aperçue à l'entraînement avec ses coéquipières cette saison.
« Je peux te confirmer que j'ai beaucoup d'admiration pour Kennedy Marchment, a dit Sauvageau. Elle est en entraînement hors-glace tous les jours, elle est aussi allée sur la glace. Mais aujourd'hui, je suis incapable de dire s'il va y avoir un retour sur la glace à court terme ou pas. »