« Des fois, t'as l'impression que la vie s'acharne sur toi » - Catherine Dubois
MONTRÉAL – La première saison de la LPHF aura été éprouvante et grisante, en alternance, pour Catherine Dubois.
Ignorée au repêchage, puis invitée au camp de l'équipe montréalaise, l'ancienne des Carabins de l'Université de Montréal a dû se contenter d'un rôle de réserviste. Elle s'est démarquée dès qu'elle en a eu la chance et la qualité de ses auditions lui a éventuellement valu le statut de joueuse régulière. Cet été, elle a été récompensée pour sa résilience en signant un nouveau contrat d'un an avec la Victoire.
L'incertitude n'a toutefois pas tardé à s'inviter de nouveau dans sa vie.
À l'ouverture du camp d'entraînement, Dubois brillait par son absence. La directrice générale Danièle Sauvageau a fait une déclaration intrigante lorsqu'elle a affirmé que sa joueuse n'était pas blessée, mais souffrait plutôt d'une « condition médicale ». Elle a raté les deux premières semaines du camp, incluant deux matchs préparatoires.
L'attaquante de 29 ans est maintenant de retour sur patins. Jeudi, elle s'est entraînée avec un uniforme semblable à celui de ses coéquipières, ce qui signifie qu'en théorie, elle n'est ralentie par aucune contrainte particulière. Il faudra voir si elle saura rattraper le temps perdu et faire sa place dans la formation pour le match inaugural de samedi contre la Charge d'Ottawa.
On ignore la nature de l'épreuve qu'elle a traversée, mais celle-ci a laissé des traces.
« Je vais être honnête avec vous autres, ça n'a pas été facile, a dit Dubois, visiblement éprouvée. Des fois, t'as l'impression que la vie s'acharne sur toi. Je veux dire, je suis humaine. Oui on est des athlètes, mais ce n'est pas facile. Mais je suis vraiment chanceuse. J'ai de la famille, des amis, le groupe au complet ici, le staff, ils sont avec moi. Je ne suis pas toute seule, on affronte ça ensemble. »
« C'est sûr qu'émotivement, mentalement, j'ai eu des montagnes russes encore cette année, a-t-elle poursuivi. C'est juste à moi de sortir plus fort. Je me dis que c'est une autre leçon. Même si je ne contrôle rien là-dedans, je me dis que si ça m'arrive, c'est qu'il y a quelqu'un quelque part qui pense que je suis capable de passer à travers. »
Dubois a affronté les médias avec la candeur qu'on lui connaît, malgré une fragilité évidente. Elle a longtemps tenté de retenir des larmes qui ont fini par avoir raison de ses efforts. Sur les détails de son état de santé, elle est restée discrète. « C'est quelque chose qui est arrivé, qui était imprévu », s'est-elle contentée de révéler.
Dans un article publié il y a un an, Radio-Canada défrichait le parcours hors du commun de la hockeyeuse de Québec. On y apprenait notamment qu'elle avait été frappée par d'importants problèmes rénaux lors de son parcours universitaire. Rien ne laisse entendre que ses problèmes actuels y sont reliés.
« La maladie, les conditions, ça ne fait pas de discrimination. Ça peut arriver à n'importe qui dans n'importe quel moment. C'est juste un autre challenge que je vais devoir surmonter, disait Dubois jeudi. Mais je suis bien encadrée. »
Plus tard, elle dira : « Je suis vraiment chanceuse de pouvoir être sur la glace aujourd'hui aussi rapidement. Ça aurait pu prendre beaucoup plus de temps. » Dans ce contexte, il lui sera peut-être plus facile de faire l'impasse sur quelques matchs le temps de reprendre toutes ses forces.
« C'est une décision qui va revenir à l'organisation. Moi je suis toujours prête à jouer au hockey. Mon énergie, je pense que ça revient assez rapidement. Je me sens super bien sur la patinoire, donc on verra. »
Alexandra Labelle : le travail récompensé
Pendant que Dubois tente de retomber sur ses pattes, son ancienne coéquipière avec les Carabins a la tête dans les nuages.
Alexandra Labelle était l'une des 12 joueuses sans contrat qui avaient été invitées au camp de la Victoire. Elle s'est démarquée à ce point, notamment lors des matchs préparatoires, qu'elle est aujourd'hui considérée comme le pivot du troisième trio de l'équipe.
« Je suis contente de mon travail. Je pense que tout le travail que j'ai mis cet été a rapporté C'est le fun quand tu mets du travail dans quelque chose et que ça marche au bon moment. J'ai connu deux bons matchs, j'ai connu un bon camp. Je ne pouvais pas demander mieux. Mais mon travail n'est pas fini. Mon objectif, c'est d'aller gagner la coupe avec cette équipe-là. Maintenant j'ai d'autres défis. »
Labelle avait été un choix de 15e et dernière ronde des Sirens de New York au premier repêchage de la LPHF. Elle a passé la saison inaugurale du circuit dans un rôle principalement défensif, dans une équipe qui a été minée par la controverse. Le choix du domicile de l'équipe a été critiqué, des rumeurs ont fait état d'un vestiaire divisé, l'entraîneur-chef a été sacrifié.
Elle avait l'option de retourner à New York pour tenter d'y décrocher un contrat. Elle a plutôt accepté l'invitation de Danièle Sauvageau. Elle a remporté son pari haut la main.
« Je sens que je suis vraiment au bon moment à la bonne place », se réjouit-elle.