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RÉSULTATS

La Victoire porte bien son nom et s'empare du 1er rang

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Pendant le deuxième entracte lundi soir, les joueuses de la Victoire de Montréal se sont donné deux missions à remplir: écouler une longue punition en début de troisième période et se rallier autour d'une coéquipière qu'elles adorent. Elles ont atteint ces objectifs avec panache.

Grâce à deux buts marqués en fin de deuxième période et à du travail colossal en désavantage numérique au troisième vingt, la Victoire a défait le Fleet de Boston par la marque de 3-1 devant 10 172 spectateurs à la Place Bell.

Kristin O'Neill, lors d'une infériorité numérique, et Anna Wilgren, ont tour à tour déjoué Emma Söderberg durant les trois dernières minutes de la période médiane.

Claire Dalton, en fin de première période, a réussi l'autre filet de la Victoire (3-2-0-1), qui a inscrit un quatrième gain de suite et qui s'est hissée en tête du classement avec 13 points, un de plus que le Frost du Minnesota.

Mais le fait saillant de ce match est survenu dès le début du troisième vingt.

En avance 3-1, la Victoire s'est retrouvée devant une infériorité numérique de cinq minutes quand Catherine Dubois a écopé une punition majeure, accompagnée d'une extrême inconduite de partie, pour une mise en échec à la tête de Megan Keller à la toute fin du deuxième vingt.

Après une longue révision vidéo, les arbitres ont annoncé leur décision et Dubois n'a eu d'autre choix que de se diriger vers le vestiaire.

Une fois sortie de la glace et dans le corridor menant au vestiaire, on l'a vue frapper le plancher de son bâton avec force, visiblement dépitée et sans doute inquiète de la suite des choses.

« Connaissant la personne, elle a un grand cœur. Elle est l'une des personnes les plus gentilles que j'ai jamais rencontrées. Vous voulez juste être là pour elle, la soutenir et évidemment écouler la punition », a déclaré Ann-Renée Desbiens, en parlant de Dubois.

« C'est exactement ce que nous avons fait. Elle est l'une des meilleures coéquipières, elle fera toujours passer l'équipe en premier. Alors, nous lui en devions une et c'est ce que nous avons fait sur la glace », a ajouté la gardienne de but de la Victoire.

Cette séquence de cinq minutes a été le début d'un effort collectif spectaculaire de la part de plusieurs joueuses de la Victoire, notamment Marie-Philip Poulin, mais aussi Dalton, O'Neill et Laura Stacey.

Ce travail acharné a fait en sorte que le Fleet a été limité à un seul tir, tout de même menaçant, de la part de Suzanna Tapani alors qu'il restait moins de 10 secondes à la punition.

À mi-chemin de la période, la Victoire a de nouveau muselé l'avantage numérique du Fleet, et une dernière fois pendant les deux dernières minutes du match.

Malgré ces neuf minutes passées en désavantage numérique, la Victoire n'a donné que deux tirs au Fleet en troisième période et 19 au total, comparativement à 31 pour la Victoire sur Söderberg.

« Ç'a été vraiment une leçon de désavantage numérique. Durant le cinq minutes, j'ai dû recevoir, environ, deux tirs», a calculé Desbiens, qui n'a cédé que devant Hilary Knight, en milieu de deuxième période.

« On a réussi à appliquer beaucoup de pression dans leur zone, elles n'ont pas réussi à sortir avec le contrôle. On a vraiment bien fait ça. Je pense que ça nous a donné beaucoup de momentum pour le reste de la période », a également souligné Desbiens.

L'entraîneuse-chef Kori Cheverie a identifié plusieurs facteurs qui ont produit tant d'efficacité en infériorité numérique.

« Je pense que notre désavantage numérique était probablement plus affamé que leur avantage numérique. Je n'ai pas trouvé que nous leur avons donné beaucoup d'occasions de qualité, a-t-elle noté.

« Le désavantage numérique est quelque chose dont nous parlons à chaque match et nous le pratiquons lors de nos entraînements. Lorsque nous travaillons beaucoup sur un aspect, j'espère toujours que ça va cliquer. Mais ça ne se passe pas toujours comme ça. »

Un but de haut calibre

Il n'est pas nécessaire de passer beaucoup de temps sur la patinoire pour se faire remarquer. Dalton en a fait la démonstration vers la toute fin du premier vingt.

Utilisée jusque-là pendant moins de deux minutes, Dalton a soulevé la foule en marquant un but de toute beauté alors qu'il ne restait que 36,2 secondes au cadran.

Après avoir récupéré une rondelle dans son territoire, Dalton s'est présentée le long de la rampe gauche et s'est d'abord servie de sa vitesse pour contourner Sydney Bard en zone du Fleet.

Dalton a ensuite coupé au filet tout en passant derrière Jessica Digirolamo, qui n'a rien vu, et a été en mesure de glisser la rondelle tout juste hors de portée de la jambière gauche de Söderberg.

« J'ai vu qu'il y avait de l'espace sur le côté. Kori (Cheverie) avait parlé de l'importance de mener la rondelle au filet, et cette fois-ci, ç'a fonctionné », a relaté Dalton, qui a aussi mérité une aide sur le but d'O'Neill.

Ce but est venu clore un premier vingt fort partagé, pimenté de quelques bonnes mises en échec, mais aussi de deux autres occasions ratées par la Victoire en avantage numérique, malgré cinq tirs vers la gardienne du Fleet.

Le jeu robuste ne s'est pas limité à la première période entre ces deux équipes qui ne s'étaient pas vu depuis leur série demi-finale, en mai dernier, et qui s'affronteront de nouveau dimanche prochain à Seattle.

Le niveau de robustesse a été assez élevé pour inquiéter l'entraîneuse-chef de la Victoire.

« J'espérais simplement que les deux équipes s'en sortiraient sans blessures, pour être honnête. C'est bon pour la compétition, mais en tant qu'entraîneuse, vous êtes un peu inquiète parce que vous voulez que vos joueuses soient dans l'équipe », a mentionné Cheverie.