La Victoire arrive à court contre des Sirens désespérées
LAVAL – Contre une équipe de dernière place qui bataillait désespérément pour sa survie, la Victoire de Montréal est restée sans solution mardi soir à la Place Bell.
Contraintes de composer avec la perte d'une défenseuse dès la première période, les meneuses au classement de la LPHF ont été blanchies par le pointage de 1-0 par les Sirens de New York.
Incapables de bâtir sur la convaincante victoire qu'elles avaient ramenée du Minnesota la semaine dernière, les Montréalaises ont échappé une belle occasion d'élargir l'écart qui les sépare des Sceptres de Toronto en haut de tableau. Un résultat positif leur aurait aussi donné une chance de s'assurer, conditionnellement au rendement du Fleet de Boston le lendemain, de l'avantage de la glace pour la première ronde des séries.
Ça sera pour une autre fois.
« Je crois qu'on leur a donné la deuxième période. On a ni plus ni moins gaspillé 20 minutes de la partie, a commenté l'entraîneuse Kori Cheverie, déçue, après le coup de sifflet final. On s'en parle souvent. On attend des joueuses qui jouent pour Montréal qu'elles jouent à l'intérieur d'une structure. Ce soir, on a abandonné notre structure en deuxième période. »
« On a commis trop de revirements, a déploré la défenseuse Erin Ambrose. C'est le genre de période qu'on voudrait effacer. »
Les deux femmes ont, avec raison, vanté le travail de la gardienne Elaine Chuli. Pour un troisième départ de suite, la titulaire par intérim devant le filet de la Victoire a donné toutes les chances à son équipe de récolter trois points. Elle a bloqué 30 tirs pour porter son taux d'efficacité à ,934 depuis qu'Ann-Renée Desbiens est à l'écart en raison d'une blessure.
Mais malheureusement pour la Victoire, elle ne peut compter sur ses gardiennes pour mettre la rondelle dans les filets adverses. Depuis qu'elle est entrée dans la deuxième moitié de son calendrier, la formation montréalaise a été blanchie deux fois et a été limitée à moins de deux buts à six reprises.
Les Sirens, quant à elles, sont toujours mathématiquement dans la lutte pour la première qualification aux éliminatoires de leur histoire. Elles accusent maintenant un retard de cinq points sur le quatrième rang détenu par le Frost du Minnesota.
« On n'a pas vraiment le droit à l'erreur, mais rendu où on est, je pense qu'on met l'accent sur nous, ce qu'on peut faire et ce qu'on peut contrôler, a relativisé la Québécoise Jade Downie-Landry, autrice de l'unique but du match. C'est sortir et jouer un 60 minutes à chaque fois qu'on touche à la glace. »
Une absence coûteuse
Un début de match peu convaincant de la Victoire est devenu doublement compliqué en fin de première période quand Kati Tabin a écopé d'une pénalité majeure pour avoir asséné une mise en échec à la tête de Jessie Eldridge.
Les Montréalaises ont défendu leur territoire avec succès pendant les cinq minutes qui leur ont été imposées à court d'une joueuse, limitant les visiteuses à seulement trois tirs cadrés. Mais avec 15 secondes à jouer dans la période, Downie-Landry a hérité d'une mise en jeu remportée par New York en zone offensive et s'est offert une ligne de tir parfaite pour surprendre Chuli au-dessus du bloqueur.
Il s'agissait d'un troisième but en deux matchs pour la diplômée de l'Université McGill.
Ce but, combiné au désavantage non-négligeable de devoir terminer la rencontre avec cinq défenseuses, a semblé couper le souffle aux ouailles de Cheverie. Une succession de mauvaises décisions avec la rondelle et de batailles perdues pour en regagner la possession ont ponctué un deuxième engagement extrêmement laborieux pour la Victoire.
Sa meilleure chance – sa seule? – d'égaler la marque est survenue avec deux minutes à faire quand le duo Stacey-Poulin a testé la concentration d'une Corinne Schroeder peu sollicitée. New York menait 25-9 au chapitre des tirs au but après 40 minutes.
« En jouant avec cinq défenseuses, on n'a pas pu prendre les risques qu'on aurait voulu prendre, a expliqué Cheverie. On s'est retrouvées à devoir gérer certaines situations différemment. On aurait peut-être dû être moins agressives à certains moments pour tenter de garder la rondelle en zone offensive, par exemple. Accepter de retraiter en zone neutre plutôt que de s'engager dans des duels et courir la chance de devoir se replier pour défendre un surnombre. On n'a pas bien géré ça en deuxième période. »
La Victoire a démontré un peu plus d'appétit pour une remontée en troisième, profitant notamment d'un avantage numérique avec 1:17 à écouler, mais ses efforts sont demeurés vains.
Il s'agissait de son dernier match avant la pause qui permettra la tenue du Championnat du monde. L'équipe, qui aura onze représentantes à ce grand rendez-vous international, disputera son prochain match – l'un des trois derniers à son calendrier – le 26 avril à Ottawa.