La foule de la Place Bell a séduit les nouvelles de la Victoire de Montréal
Une quarantaine d'heures s'étaient écoulées depuis la cérémonie d'ouverture du premier match de la saison de la Victoire de Montréal, samedi à la Place Bell. À écouter certaines des nouvelles porte-couleurs de l'équipe, lundi, on aurait pu croire que l'événement venait tout juste de se dérouler.
Les yeux brillants, le sourire radieux, l'attaquante Jennifer Gardiner a relaté les émotions qu'elle a ressenties lors de son premier match de hockey chez les professionnelles.
Elle ne s'est pas tellement attardée à l'important but qu'elle a marqué en milieu de troisième période. Un but qui créait l'égalité et qui a éventuellement aidé la Victoire à arracher un gain de 4 à 3, en tirs de barrage, face à la Charge d'Ottawa devant plus de 10 000 spectateurs.
C'est tout le reste qui restera particulièrement gravé dans sa mémoire, incluant cette cérémonie d'ouverture qui a duré une quinzaine de minutes et qui a surpassé ses attentes, a-t-elle avoué.
« C'était vraiment excitant. L'environnement de la Place Bell était incroyable. J'imaginais un grand amphithéâtre, avec de l'excitation et du bruit, mais c'était bien plus que ce que j'aurais pu imaginer» , a-t-elle affirmé après la séance d'entraînement de l'équipe à l'Auditorium de Verdun.
« Par exemple, avant d'entendre nos noms lors des présentations, en regardant la personne devant nous se rendre sur la glace, on a tout de suite eu des frissons dans le corps. Alors oui, c'était vraiment cool et je n'arrive pas à croire que ce sera notre domicile pour le reste de la saison », a ajouté Gardiner, qui a été réclamée en deuxième ronde du repêchage de juin dernier.
Originaire de la Colombie-Britannique, Gardiner, qui partage un lieu de résidence avec la défenseuse Cayla Barnes — avec qui elle a aussi joué à l'Université Ohio State — n'avait jamais mis les pieds à la Place Bell, ni même à Montréal en fait, avant cette année.
Il semble, cependant, que des coéquipières l'avaient avisée de ce à quoi allait ressembler ce premier match local.
« On m'en avait parlé et je savais qu'il y aurait du bruit. Mais rien ne pouvait se comparer au fait d'être sur place et de voir les lumières tamisées, les bracelets clignotants et d'entendre le bruit de la foule. Je ne pense pas que la foule ait été silencieuse une seule seconde pendant tout le match. Rien n'aurait pu me préparer à ce que c'était », a déclaré Gardiner.
Barnes, de son côté, disait avoir vécu des moments de grande émotion samedi.
« C'était incroyable. Les spectateurs étaient tellement bruyants. Je vous assure que je ne m'étais jamais vraiment retrouvée dans une atmosphère comme celle-là. J'en ai presque eu les larmes aux yeux », a-t-elle mentionné.
« C'est un moment que j'attendais. De le voir se réaliser dans cette ligue, dont je rêvais depuis longtemps... Et il y avait des membres de ma famille dans les gradins. C'est 'cool' qu'ils aient pu le vivre, aussi », a ajouté la défenseuse californienne, premier choix de la Victoire en juin dernier.
Barnes a participé à ce match alors que deux jours plus tôt, elle s'était entraînée avec un chandail rouge, un signe que les contacts étaient interdits. Vendredi, toutefois, elle portait un chandail régulier et c'est en soirée qu'elle a su qu'elle allait participer au match d'ouverture.
C'est que Barnes avait subi ce qui, au départ, semblait être une grave blessure au bas du corps lors du premier match de la Série de la Rivalité entre les équipes nationales du Canada et des États-Unis, le 6 novembre à San José.
« La blessure a été difficile, mais ça arrive, et nous avons fait beaucoup de travail ici pour pousser en vue de ce match. C'était vraiment au jour le jour pour voir si je serais prête à jouer dans ce match », a précisé Barnes, qui a joué pendant presque 13 minutes et obtenu une aide sur le but de Gardiner.
« Nous avons une excellente équipe de soutien ici qui a vraiment travaillé beaucoup d'heures en coulisses. Je leur adresse donc un grand merci parce qu'il s'est passé beaucoup de choses pour que je sois sur la glace. Et je ne suis pas la seule à l'avoir fait. C'est de là que sont venues une bonne partie de mes émotions. »
En tout, neuf joueuses ont participé à un premier match avec la formation montréalaise. Du groupe, Abby Boreen, qui a joué dans neuf rencontres avec le Minnesota la saison dernière, a créé une favorable impression avec un but et une aide sur celui de Gardiner, marqué en avantage numérique.
Boreen a d'ailleurs été nommée la troisième étoile de la première semaine d'activités de la LPHF, derrière Alex Carpenter des Sirens de New York, élue première étoile, et Marie-Philip Poulin.
« Je pense que pour Abby et Jen, ç'a été une belle opportunité pour elles d'avoir du temps de glace au sein des unités spéciales et d'être dans des rôles de contribution dès le départ. Et elles ont été récompensées en marquant des buts », a noté l'entraîneuse-chef Kori Cheverie.
« Ce qui est bien, c'est qu'elles sont enthousiastes. Elles posent beaucoup de questions et elles veulent donner le meilleur d'elles-mêmes. Quand vous avez des athlètes comme ça, ce sont les meilleures avec lesquelles travailler. »
L'attaquante Laura Stacey a beaucoup aimé ce qu'elle a vu de ses nouvelles coéquipières.
« Elles ont fait un travail phénoménal. Évidemment, il y avait beaucoup d'émotions. C'est le premier match. La foule était électrisante. Il est difficile d'entendre ses coéquipières. Il y a beaucoup de facteurs qui les ont mis dans une situation plus difficile, mais elles les ont bien gérés. J'ai été très impressionnée.
« Et le mieux dans tout ça, c'est qu'elles ont savouré le moment. Le premier match à Montréal, le premier match d'ouverture à domicile, c'est quelque chose qu'il faut vraiment apprécier et je pense qu'elles ont toutes fait un excellent travail dans ce sens, tout en restant concentrées et prêtes à jouer. Et cela s'est vu sur la glace, c'est certain. »