Un duo qui « fait peur » attend la Victoire

Vous pourrez voir le match entre les Sirens et la Victoire, mercredi soir à 19 h sur RDS et RDS.ca.

Pour plusieurs, tout particulièrement les adeptes de bandes dessinées et de super-héros, « duo dynamique » et « Grand New York » sont des vocables associés à Batman et Robin. Or, il semble qu'un nouveau « duo dynamique » pourrait s'imposer à très court terme dans ce coin du nord-est des États-Unis. Peut-être même que c'est déjà commencé.

Cette fois-ci, il est question de deux jeunes dames, qui ne se déplacent pas dans une voiture futuriste et qui n'escaladent pas les murs d'édifices à l'aide d'une corde. Leur objectif n'est pas de faire régner la justice dans leur environnement, mais de guider leur club vers les plus hauts sommets de la Ligue professionnelle de hockey féminin.

L'association entre l'Ontarienne Sarah Fillier et l'Américaine Alex Carpenter a déjà rapporté des dividendes aux Sirens de New York. Dimanche soir contre le Frost du Minnesota, Carpenter a réussi un doublé, dont le filet victorieux en prolongation, et ajouté une mention d'aide.

Quant à Fillier, elle a été complice des deux buts de Carpenter dans la victoire de 4-3 des Sirens contre les championnes des premières séries éliminatoires de l'histoire de la ligue.

Fillier et Carpenter tenteront de reprendre là où elles ont laissé dès mercredi soir, alors qu'elles feront escale à la Place Bell, avec leurs coéquipières des Sirens, pour se mesurer à la Victoire de Montréal.

Carpenter, qui est âgée de 30 ans, n'est pas la dernière venue au hockey féminin, ayant été décorée de six médailles d'or en championnat du monde avec les États-Unis, entre 2013 et 2023.

La saison dernière, elle a totalisé 23 points et partagé le deuxième rang des meilleures marqueuses de la LPHF avec Marie-Philip Poulin et Sarah Nurse, de la formation de Toronto. Carpenter et Emma Maltais, de Toronto, ont dominé la ligue avec 15 mentions d'aide chacune.

Fillier est une recrue qui arrive dans la ligue, à l'âge de 24 ans, avec un riche palmarès et l'étiquette de prochaine grande vedette du hockey féminin, et pas seulement au Canada.

Ce palmarès inclut une médaille d'or aux Jeux olympiques de Pékin, en 2022, lors desquels elle a amassé huit buts et 11 points en sept matchs, et des triomphes lors des Championnats du monde de 2021, de 2022 et de 2024.

Lors de l'édition de 2023, le Canada a dû se contenter de la médaille d'argent, mais Fillier a excellé au point d'être choisie la joueuse la plus utile à son équipe grâce à une récolte de 11 points, dont sept buts, en autant de parties.

Avec l'Université de Princeton, en 2023-24, elle a inscrit 30 buts et 43 points en 29 matchs.

Tout ça explique fort probablement pourquoi la direction des Sirens a fait de Fillier la toute première joueuse sélectionnée lors du repêchage de juin dernier.

« J'ai regardé le match (dimanche soir contre le Frost) avec Fillier et Carpenter, et elles forment un duo très dangereux, c'est sûr. Il ne faut pas les prendre à la légère. Il semble que Fillier ait déjà un impact majeur sur l'équipe, ce qui est génial pour elle », a déclaré, lundi, l'entraîneuse-chef de la Victoire, Kori Cheverie.

De par son rôle d'entraîneuse adjointe de l'équipe nationale du Canada, Cheverie sait très bien ce que valent Fillier et Carpenter

« J'ai eu l'occasion de travailler avec Fillier depuis 2020, et c'est une joueuse spéciale. C'est une joueuse dynamique et Carpenter est l'une des meilleures de tous les temps. De les voir au sein du même trio, de la même équipe, ça fait peur. Pour nous, l'important sera de nous concentrer à éliminer leur attaque et les tenir en échec », a évoqué Cheverie. 

Invitée à préciser ce qui faisait de Fillier une joueuse spéciale, Cheverie a énuméré une liste de qualités.

« Sa vitesse, son tir, son sens du hockey. Elle a aussi du cran. Elle peut jouer un jeu physique. Elle n'est pas l'une des joueuses les plus imposantes physiquement, mais elle joue avec audace. Parfois ça marche pour elle, et parfois ça va contre elle. Mais dans l'ensemble, c'est une joueuse dynamique », a-t-elle indiqué. 

À l'instar de Cheverie, Laura Stacey reconnaît tout le talent de Fillier.

« C'est évidemment une grande joueuse. J'ai le privilège de jouer avec elle depuis un certain temps au sein de l'équipe nationale. Elle est extrêmement douée. Nous le savons. Elle travaille fort, elle est une joueuse combative et talentueuse », a décrit Stacey.

Cependant, Stacey estime que les joueuses de la Victoire devront d'abord s'attarder à bien remplir leur rôle respectif sur la patinoire et mettre en pratique les notions qui leur sont inculquées depuis le camp d'entraînement.

« Nous devons évidemment rester vigilantes et jouer intelligemment contre des joueuses habiles, mais nous devons aussi nous concentrer sur nous-mêmes et continuer à construire à partir de là où nous avons commencé », a-t-elle résumé.