Mondial junior : Aatos Koivu du mauvais côté d'un 50-50
OTTAWA – Le congé de Noël, dans la famille d'Aatos Koivu, c'est une « assez grosse affaire ». Le 24 décembre, on accueille la tante et les cousins du côté maternel. Le lendemain, on se déplace avec les grands-parents dans la fratrie de papa Saku.
Y aurait-il par hasard une partie amicale de hockey extérieur à l'horaire? « Le 25, toujours! », répond avec un grand sourire le jeune blondinet.
Cette année, cependant, Koivu aurait volontiers dérogé à la tradition.
Quelques semaines après avoir été repêché par le Canadien, le Finlandais de 18 ans s'est fixé comme objectif de représenter son pays au Championnat du monde de hockey junior. Sans dire que c'était dans la poche, il a coché les premières cases pour y arriver. Fin juillet, il a été inclus dans le groupe qui est allé participer à un tournoi préparatoire au Michigan. Il a ensuite enchaîné avec un bon début de saison en Liiga, le premier championnat en importance en Finlande. Et en novembre, il a récolté trois points en quatre matchs au Tournoi U20 des Cinq Nations.
C'est à ce moment précis qu'il a frappé un mur. Et quand il s'est relevé de cette collision métaphorique, il était trop tard.
Il n'est donc pas à Ottawa aujourd'hui alors que son pays s'apprête à lancer son Mondial junior contre le Canada. Le CH ne comptera finalement que sur un seul espoir au tournoi, le défenseur suédois Rasmus Bergqvist.
« J'ai attrapé la mononucléose en novembre, explique Koivu en entrevue à RDS. Je me sentais grippé pour les deux derniers matchs du Tournoi des Cinq Nations. Je n'ai rien dit à personne sur le coup, je tenais à jouer. Mais à mon retour à la maison, je me doutais que quelque chose n'allait pas. J'étais vraiment malade, mon cou était enflé. Je suis allé voir le médecin, on m'a fait subir des tests sanguins, puis le diagnostic est tombé. »
Koivu dit être resté K.-O. pendant un peu plus d'une semaine. Il a ensuite repris l'entraînement graduellement, protégé des contacts physiques parce que sa rate tardait à reprendre sa taille normale. Il était sur le carreau depuis quatre semaines lorsqu'il a reçu le feu vert pour revenir au jeu.
Il s'est d'abord remis dans le bain en rejoignant l'équipe U20 du TPS Turku. Au même moment, les dirigeants de l'équipe nationale en finalisaient la composition.
« Quand je suis tombé malade, je me disais que mes chances de faire l'équipe étaient 50-50. C'était frustrant et stressant, je ne savais pas ce qui m'attendait. Quand les gars ont commencé à recevoir l'appel et que j'étais toujours sans nouvelle, ça m'a frappé. L'entraîneur m'a contacté quatre jours avant le départ de l'équipe pour le Canada. Il m'a dit que je n'avais pas eu assez de matchs pour démontrer mon potentiel. J'étais déçu parce que c'était un des buts que je m'étais fixés pour cette année. »
« Je ne saurai jamais si j'aurais eu ma place dans l'équipe si je n'avais pas eu la mono, mais je ne peux m'empêcher de penser que ça a fait une grosse différence. »
Du progrès en Liiga
La saison de Koivu a peut-être été tronçonnée, mais elle n'est pas dénuée de progrès.
L'année dernière, le joueur de centre avait partagé son temps entre les équipes U18 et U20 du TPS. Ses bonnes performances chez les U20 – il avait récolté 31 points, dont 16 buts, en seulement 28 parties – lui avaient même valu un rappel de quatre matchs en Liiga, à seulement 17 ans.
Cette saison, Koivu passe le plus clair de son temps avec l'équipe pro. En 19 matchs, il a épinglé six points à sa fiche. Il s'agit d'un rendement fort acceptable considérant son âge et le fait qu'il a passé le cap des dix minutes de jeu dans seulement cinq parties.
« Je pense que cette année, je me sens un peu mieux, c'est un peu plus "facile", dit-il en insistant sur les guillemets. L'an dernier j'étais plus petit, je n'étais pas aussi fort physiquement. Dans chaque facette du jeu, je sens que je suis un meilleur joueur aujourd'hui. Mais l'écart est encore grand avec le niveau U20. Je ne dirais certainement pas que c'est trop facile! Je dois encore travailler fort pour devenir un meilleur joueur parmi les hommes. »
Turku, qui occupe le 12e rang sur 16 équipes au classement de la Liiga, disputera trois matchs durant la période que Koivu rêvait de passer à Ottawa. Pour le choix de troisième ronde du Canadien, les auditions pour la prochaine édition du Mondial junior sont déjà commencées.
« J'étais attristé quand j'ai appris que je n'étais pas retenu, mais rapidement j'ai décidé de ne pas m'apitoyer sur mon sort. Mon but est de passer le reste de la saison en Liiga et de tenter d'y décrocher un meilleur rôle, une étape à la fois. Je vais m'entraîner plus fort que jamais pour m'assurer d'être sélectionné l'an prochain. »