Équipe Canada junior : Autopsie d’un échec
Mondial Junior dimanche, 3 janv. 2016. 15:06 vendredi, 13 déc. 2024. 22:32Certains vous diront qu’ils l’avaient prédit! D’autres en sont même heureux! À la lueur des commentaires lus ces 24 dernières heures sur les différents sites Internet traitant de sport au pays, on se rend compte que la décevante sixième position d’Équipe Canada junior en Finlande ne laisse que très peu d’amateurs de hockey indifférents.
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Évidemment, quand l’équipe ne gagne pas la critique est beaucoup plus cinglante. On le sait, au Canada, une médaille d’argent ou de bronze pour le programme des moins de 20 ans est un échec lamentable alors imaginez une sixième position! On est pratiquement prêt à mettre l’entraîneur-chef Dave Lowry, l’attaquant Jake Virtanen et le gardien Mackenzie Blackwood dans une fusée aller simple pour une autre planète! J’exagère à peine!
Il faut toutefois relativiser les choses et prendre une grande respiration... Le Canada est exclu du top-4 mondial pour la première fois en 18 ans. Si ça n’arrive qu’une fois en 18 ans, on devrait être capables de « faire avec » comme on dit en bon québécois! Il semble que non, du moins aux yeux des « Jos Public » amateurs de hockey d’un peu partout au pays : « Ils auraient dû prendre tel joueur au lieu de tel autre! Pourquoi ne pas avoir changé de gardien? Qu’est-ce qu’il attend pour faire jouer Gauthier? Virtanen sur le banc! On veut Montembeault! » Etc., etc., etc.!
Je ne dis pas que les amateurs ont tort, loin de là. Je dis simplement qu’il faut voir le revers d’hier comme une nouvelle prise de conscience que le Canada n’est plus seul sur la planète hockey au niveau junior. Sachant cela, il faudra quand même dresser un bilan approfondi de l’aventure 2016. Dans un premier jet ce midi, ici à Helsinki, le président et chef de la direction de Hockey Canada, Tom Renney, n’a pas voulu lancer la pierre à personne se limitant à dire qu’il endossait le travail effectué par le personnel d’entraîneurs.
Ça, c’est la version publique du message... Il y a fort à parier que derrière des portes closes, ce sera différent.
Dave Lowry aura à répondre à certaines questions sur le comportement de sa troupe, sur sa gestion au niveau des gardiens de but et aussi son propre comportement envers les officiels qui, au niveau international, ne tolèrent pas les discussions après les sifflets ou en fin de période comme c’est souvent le cas en Amérique du Nord.
On lui demandera aussi sans doute comment il se fait qu’après quatre matchs du Championnat du monde, nous n’étions pas capables d’identifier les six joueurs évoluant sur les deux premiers trios, mais toutes ces questions nous n’aurons jamais les réponses, ça va demeurer en régie interne.
Un mot en terminant sur Dominique Ducharme, l’entraîneur adjoint de la formation nationale, qui a vécu une quinzaine horrible à Helsinki en devant composer avec le décès soudain de son père à Joliette. J’espère qu’il sera hautement considéré pour obtenir le poste d’entraîneur-chef du programme l’an prochain alors que le tournoi sera présenté à Montréal et Toronto. Ducharme, qui a déjà une bague de la Coupe Memorial, était pressenti pour l’emploi en 2017. En espérant que le résultat désastreux de cette année ne lui causera pas préjudice.