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Cole Eiserman développe l'art de faire beaucoup avec peu au Mondial junior

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Le match de la médaille d'or du Mondial junior entre les États-Unis et la Finlande sera présenté dès 19 h 30 ce soir sur RDS et le RDS.ca.

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OTTAWA – Il n'est pas rare qu'un joueur doive accepter des responsabilités différentes, ou moindres, pour gagner et garder sa place dans un contexte comme le Mondial junior. Il y a quelques années, Cole Eiserman aurait été l'un de ces joueurs pour qui ce genre de compromis aurait été impensable.

Le franc-tireur du Massachusetts a grandi dans le monde du hockey avec la réputation d'être un garçon individualiste. Ceux qui le connaissent le mieux diront que cette description est injustifiée. Mais lui-même admet que les intérêts collectifs n'ont pas toujours passé avant les siens dans les dernières années.

Il est possible qu'il soit en train de muer dans la peau d'un tout autre joueur, devant nos yeux, depuis une semaine à Ottawa.

Meilleur buteur de l'histoire du programme de développement américain, Eiserman a commencé son premier Mondial junior sur le deuxième trio des champions en titre aux côtés de Trevor Connelly et Danny Nelson. Il a joué pendant une douzaine de minutes contre l'Allemagne et une quinzaine de minutes contre la Lettonie. Il avait quatre points à sa fiche après ces deux mises en bouche.

Il a ensuite été blanchi contre la Finlande, match durant lequel il a été utilisé pendant 12 minutes et 42 secondes. Son temps de jeu n'a jamais cessé de diminuer depuis, passant de 8:50 contre le Canada à 7:55 contre la Suisse, pour finalement chuter à 4:52 samedi contre la Tchéquie. Son entraîneur David Carle l'utilise principalement en avantage numérique et lui accorde une présence à forces égales ici et là.

Mais Eiserman continue de produire et de jouer un rôle clé dans les succès d'une équipe qui se retrouve à une victoire de compléter le premier doublé de son histoire.

C'est son but, en fin de troisième période, qui a cloué le cercueil du Canada le 31 décembre, match dans lequel il a aussi préparé le but de Cole Hutson. Contre les Tchèques, il a été l'auteur du but décisif, sur un violent tir sur réception à mi-chemin au deuxième vingt.

« Dans ce genre de tournoi plus particulièrement, tu dois prendre ce qu'on te donne, a-t-il fièrement commenté après la partie. C'est une chose sur laquelle nos entraîneurs ont beaucoup insisté. Peu importe ce qu'on te demande, tu dois le faire au meilleur de tes connaissances. S'ils veulent m'utiliser en avantage numérique ou de temps en temps à 5-contre-5, je vais faire mon possible pour continuer à marquer des buts. »

S'il faut en croire Hutson, qui est aussi son coéquipier à l'Université de Boston, son influence sur les résultats de l'équipe ne s'arrête pas là.

« Peu importe qu'il joue bien ou non, il a un gros impact sur le groupe, dans le vestiaire. C'est quelque chose qu'il a vraiment, vraiment amélioré dans les dernières années. Quand les choses ne vont pas à son goût, il a appris à canaliser sa frustration en énergie positive qu'il distribue aux autres sur le banc. C'est vrai, peut-être qu'il ne joue pas autant qu'il le voudrait, mais quand il finit par obtenir sa chance, il est dans un bon état d'esprit pour en soutirer le maximum. »

Ajoutant sa voix à ceux qui prétendent qu'Eiserman a longtemps été un grand incompris, Carle a vanté avec éloquence l'abnégation de son jeune attaquant.

« Il a pris ses responsabilités et accepté que notre décision était la meilleure chose pour l'équipe. Et je crois que ses coéquipiers le reconnaissent et l'admirent pour ça. Ce n'est pas comme si c'était facile pour lui, j'en suis conscient. On en a parlé et ensuite, son travail c'était de l'accepter et de le gérer comme un pro. C'est ce qu'il a fait. »

« Je le répète, ce n'est pas facile d'avoir une ou deux présences par période à 5-contre-5 et de quand même trouver le moyen de produire en avantage numérique. Mais sans lui, on ne gagne pas nos derniers matchs. C'est un effort collectif et je n'ai que de bonnes choses à dire sur la maturité dont il a fait preuve. [...] C'est impressionnant de voir à quel point il a su trouver le moyen de briller malgré les circonstances. »

Eiserman voit dans ses actions des derniers jours le début d'une métamorphose vers le joueur qu'il aspire à devenir. Il dit s'inspirer de Ryan Leonard, qu'il a côtoyé ces dernières années dans les différentes équipes nationales des États-Unis. Les médias sociaux, dit-il, l'ont aussi exposé à différentes formes de leadership.

« Et tu sais, je veux vraiment être un leader. C'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur et que je n'ai pas réussi à faire encore. Mais je veux être reconnu pour ça. Je veux être un capitaine un jour. »  

En attendant d'avoir un « C » sur son chandail, son jeu pourrait très bientôt lui valoir une médaille d'or au cou.