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RÉSULTATS

ÉCJ : un collectif fort pour obtenir la rédemption

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MONTRÉAL – C'est peut-être la question la plus prévisible à laquelle Sylvain Favreau a dû répondre dans sa carrière d'entraîneur.

La liste des joueurs qui tenteront de se tailler un poste au camp de sélection d'Équipe Canada junior avait été dévoilée depuis quelques heures lorsque l'entraîneur des Voltigeurs de Drummondville a répondu à l'appel de RDS. Sur cette liste, on retrouve seulement deux joueurs issus de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ).

Il s'agit, comme le souligne le collègue Stéphane Leroux, de la plus faible représentation du circuit québécois au camp d'ÉCJ en 35 ans.

Favreau, il faut le mentionner, ne participe pas à l'élaboration de la liste d'invitations qui sert à bâtir la meilleure équipe de joueurs de moins de 20 ans au pays. Cette tâche revient au dépisteur en chef Al Murray et à un petit groupe de complices qui inclut le directeur des activités hockey Benoît Roy et les membres du groupe de gestion Brent Seabrook et Peter Anholt.

Pour justifier la rareté québécoise dans l'équation de cette année, Favreau parle simplement d'un « cycle » dans lequel la LHJMQ n'a pas la belle part. Le circuit Cecchini avait envoyé sept représentants l'an dernier à Göteborg en Suède.

« Il y en avait un peu plus à notre premier camp préparatoire cet été, dont [Vincent] Collard et [Dylan] MacKinnon, mais les membres de notre équipe qui ont suivi leur progression n'ont pas jugé bon les inviter cette fois-ci. »

Mathieu Cataford et Ethan Gauthier seront donc les deux seuls espoirs de la LHJMQ qui tenteront de résister aux dernières coupes à partir de la semaine prochaine à Ottawa. Favreau les connaît très bien. Il a dirigé Cataford pendant deux ans, de 2021 à 2023, avec les Mooseheads de Halifax. Il est présentement l'entraîneur de Gauthier avec les Voltigeurs.

En Cataford, il voit un joueur avec une bonne touche offensive – il est présentement le cinquième meilleur marqueur de la « Q » avec 38 points en 25 matchs, mais qui peut aussi tirer son épingle du jeu défensivement. Son efficacité aux cercles de mises en jeu, où il a remporté 59% de ses duels cette année, est un bel atout dans sa manche.

Gauthier peut-être un cauchemar pour les défenseurs adverses en échec-avant. Favreau parle de son caractère et de sa hargne comme deux qualités qui peuvent jouer à son avantage dans l'environnement de l'équipe nationale. Son potentiel offensif est aussi bien réel. Il a connu un bon camp avec le Lightning de Tampa Bay a fourni 31 points en 22 matchs à Drummondville.

Rédemption  

La liste d'invitation diffusée par Hockey Canada est intrigante. On y retrouve notamment quatre joueurs qui seront admissibles au repêchage 2025 ou 2026 de la Ligue nationale.

Le défenseur Matthew Schaefer et les attaquants Porter Martone et Gavin McKenna sont le genre de pépites qui ont certainement le talent pour aider ÉCJ, même à un stade aussi précoce de leur développement. Mais est-il réaliste de les attendre les trois dans le groupe qui sera dirigé par Dave Cameron?

Quand on lui pose la question, Favreau orchestre sa réponse autour du grand axe de réflexion qui dictera les choix des décideurs au camp de sélection.

« On a établi ça dès nos premières rencontres l'été dernier : notre but n'est pas d'arriver au tournoi avec la plus belle collection de joueurs étoiles. C'est primordial pour nous de bâtir un groupe qui va bien vivre ensemble et dans lequel chacun va accepter son rôle. »

Même si la citation peut paraître redondante, elle semble particulièrement à propos cette année. Il est difficile de ne pas y voir un lien avec les écueils rencontrés par la plus récente mouture d'ÉCJ, qui s'était fait sortir en quart de finale l'année dernière en Suède. Sur place, il avait très vite été évident que quelque chose clochait avec cette équipe qui semblait prendre sa mission à la légère. Jamais les allégués meneurs de la formation n'avaient semblé être habités d'un quelconque sentiment d'urgence et à mesure que le train déraillait, l'imputabilité était restée absente du discours de la majorité.

Tout en se détachant prudemment de ce qui s'est passé en Suède, Favreau propose une théorie. Il rappelle que cette équipe qui est revenue au pays sans médaille n'avait pas pris forme dans un camp estival comme le veut la tradition.

« Je ne sais pas pourquoi ça n'avait pas été fait l'an passé, mais pour nous c'était important de se rassembler cet été pour établir les bases du projet et commencer à tisser des liens, même si on savait que certains gars ne seraient pas là plus loin dans l'aventure », explique Favreau.

Sept vétérans de l'édition 2024 d'ÉCJ sont dans la course pour obtenir rédemption cette année à Ottawa. La composition de la formation canadienne sera connue le 13 décembre au terme d'un camp de quatre jours.