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RÉSULTATS

« Une vraie équipe canadienne » : un virage à 180 degrés dans la mentalité d'ÉCJ

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OTTAWA – La déconfiture d'Équipe Canada junior l'an dernier à Göteborg n'a pas été le résultat d'une série de malchances ou de circonstances imprévues et incontrôlables. Elle n'a été que la conclusion logique d'un processus bâclé dès le départ.

C'est l'aveu qu'a fait Scott Salmond, premier vice-président, haute performance et activités hockey à Hockey Canada, lors de l'ouverture du camp de sélection de l'édition 2025 d'ÉCJ, dont le parcours sera tracé sous le signe de la rédemption.

Il y a un an, une équipe canadienne trop souvent au-dessus de ses affaires avait été écartée du tournoi dès les quarts de finale par la Tchéquie. Cette élimination précoce n'avait surpris aucun témoin attentif de leur progression. La formation dirigée par Alan Letang semblait manquer de leadership et de sentiment d'urgence.

« À certains moments l'an dernier, on aurait plus être plus compétitifs », n'a pas caché Salmond mardi.

Alors, qu'est-ce qui a cloché?

« On pourrait soulever plusieurs facteurs, a-t-il enchaîné. On n'avait pas de recruteur en chef comme c'est le cas présentement avec Al Murray, qui nous apporte beaucoup d'expérience. On n'avait pas eu de camp estival non plus. Ça peut avoir l'air d'excuses, et c'en sont peut-être. Je crois que le message n'a jamais vraiment passé et que la structure au camp aurait pu être plus compétitive, tout comme notre calendrier avant le tournoi aussi. »

« Ultimement, le message doit bien circuler à partir du sommet de l'organisation jusqu'au vestiaire et les attentes doivent être exprimées clairement », conclut Salmond.

Dans cette optique, Hockey Canada a notamment embauché Scott Walker comme entraîneur au développement des joueurs. Celui-ci a passé l'automne à parcourir le pays afin de rencontrer les sept joueurs qui ont vécu la déception suédoise de l'intérieur sont de retour au camp à Ottawa. On parle ici du gardien Scott Ratzlaff, les défenseurs Oliver Bonk et Tanner Molendyk et les attaquants Carson Rehkopf, Easton Cowan, Matthew Wood et Brayden Yager.

Avec le recul, Bonk reconnaît que l'état d'esprit de cette équipe qui a dû se contenter de la cinquième place était inadéquat. « C'est difficile de porter un regard lucide quand on est dans le feu de l'action. Mais aujourd'hui, je réalise qu'on a peut-être pensé que le succès nous était dû, que ça serait plus facile que ça l'a été, a confessé l'espoir des Flyers de Philadelphie. Je crois que cette année, il faudra être mieux préparés et prêts à en donner plus. »

Dans l'histoire d'ÉCJ, les vétérans d'une édition précédente ont pratiquement toujours eu leur place assurée lors de leur deuxième tour de piste. Cette année, on devine que les sept joueurs mentionnés plus haut patineront sur une glace plus mince au cours des prochains jours.

« Tu dois faire l'équipe, a répondu l'entraîneur-chef Dave Cameron pour résumer le message qu'il a réservé à ses sept vétérans. Évidemment, les gars qui ont vécu l'expérience l'année passée devraient avoir une longueur d'avance. Mais ils devront mériter leur poste cette année. »

« Le mot clé, et il vient en fait de Dave Cameron, c'est "compétitivité", insiste Scott Salmond. On veut être une vraie équipe canadienne. [...] Le message à nos joueurs est clair : si tu veux un rôle dans notre alignement, on a besoin de joueurs talentueux, on a besoin de joueurs rapides, mais on a surtout besoin de joueurs compétitifs. »

Une place garantie pour Nadeau

Les dirigeants d'Équipe Canada junior doivent espérer que le début du camp de sélection ne soit pas un présage de ce qui s'en vient pour le groupe qu'ils assembleront.

Au moment où le premier entraînement de la semaine se mettait en branle à la Place TD, seulement 14 des 33 joueurs invités étaient disposés à y participer. Les autres, dont les Québécois Ethan Gauthier et Mathieu Cataford, avaient été retardés dans leur trajet vers la capitaine nationale par les mauvaises conditions météorologiques.

« Ça a été compliqué d'avoir tout notre monde aujourd'hui, mais le temps n'est pas un enjeu pour nous, dédramatisait Salmond dans un amphithéâtre anormalement silencieux. On s'attend à ce que tout le monde soit ici demain. »

Équipe Canada tiendra un entraînement mercredi matin et reviendra sur la glace pour un match simulé en soirée. Elle disputera ensuite des matchs préparatoires contre une sélection de joueurs universitaire, après quoi les premières décisions concernant sa composition seront annoncées.

Salmond a révélé d'entrée de jeu qu'il ne s'attendait pas à obtenir du renfort des joueurs qui évoluent présentement dans la Ligue nationale. Connor Bedard, Macklin Celebrini et Zach Benson seraient admissibles à participer au tournoi, « mais ils contribuent tous de belle façon avec leur équipe respective et ne se fait pas d'illusion dans leur cas ».

Le grand patron a aussi précisé que le Néo-Brunswickois Bradly Nadeau, un choix de première ronde des Hurricanes de la Caroline qui joue présentement dans la Ligue américaine, ne rejoindra l'équipe que le 15 décembre, mais que sa place était déjà assurée au sein du groupe.