Oliver Bonk déterminé à se reprendre dans sa ville natale au Championnat mondial junior
Espérant pour le mieux, Jakub Stancl a effectué un tir alors que la prolongation se profilait à l'horizon.
La Tchéquie avait déjà donné du fil à retordre au Canada lors de ce duel des quarts de finale du Championnat du monde de hockey junior, l'année dernière.
La formation canadienne, une puissance, tirait de l'arrière 2-0 après la première période mais avait égalé la marque au deuxième vingt.
Dans le cadre d'une autre performance décevante, au fil d'un tournoi parsemé de jeu peu inspiré, le Canada accentuait la pression en troisième période.
C'est alors que le désastre a frappé en Suède.
Le tir de Stancl a effleuré le bâton du défenseur canadien Oliver Bonk et sur le poteau rapproché du gardien Mathis Rousseau pour donner aux Tchèques une avance de 3-2 alors qu'il ne restait que 11,7 secondes à jouer au temps réglementaire.
Dans l'enceinte du Scandinavium de Göteborg, les supporters vêtus de rouge ont enfoui leur visage dans leurs mains. Les épaules de Bonk se sont affaissées. Une nation qui avait remporté 20 médailles d'or allait terminer en cinquième place, un dénouement laid et inacceptable.
«Ce n'est pas quelque chose qui est de votre faute», a déclaré Bonk en repensant à cette séquence. «Ou sous votre contrôle.»
Le malchanceux défenseur de 19 ans, originaire d'Ottawa, souhaite se racheter dans sa ville natale lors de l'édition 2025 du tournoi, après avoir reçu un torrent d'insultes en ligne suite à la désastreuse élimination du Canada il y a environ 12 mois.
«Il faut laisser cela derrière soi», a déclaré le fils de l'ancien joueur de NHL d'origine tchèque Radek Bonk et l'un des cinq joueurs de l'édition de 2024 de retour dans l'équipe actuelle. «C'est le hockey et ça arrive. Cela vous motive davantage.»
Bonk, dont le père a joué pendant 10 saisons dans la capitale nationale avec les Sénateurs d'Ottawa, faisait partie d'un groupe en 2024 qui n'a jamais réussi à se mettre en route sous les projecteurs du Championnats du monde junior. Il y avait des choix de repêchage élevés, des espoirs de premier plan et des joueurs vedettes.
Pour une raison quelconque, le déclic ne s'est pas produit.
«Il est difficile de juger quand on y est», s'est-il avancé à dire. «Nous devons être mieux préparés, plus compétitifs. Je pense que l'année dernière, nous pensions peut-être que tout allait nous être donné et que ce serait un peu plus facile qu'en réalité.
«Ç'a n'a pas été un bon tournoi de la part du Canada.»
Bonk, qui a marqué dans la victoire 4-2 lors du match préparatoire contre la Suède, samedi, s'est remis de sa déception et l'a utilisée comme carburant avec les Knights de London, de la Ligue de hockey de l'Ontario. En 60 matchs en 2023-24, il a conclu la saison avec 24 buts et 43 passes pour 67 points.
Il a ajouté 16 points en 18 matchs des séries éliminatoires avant d'inscrire quatre buts et une passe à la Coupe Memorial, où son équipe s'est inclinée de justesse en finale.
«J'ai beaucoup appris», a déclaré Bonk à propos de la saison dernière. «J'ai tout vécu.»
Selon Rob Simpson, directeur général associé des Knights, malgré les difficultés rencontrées sur la glace, l'espoir des Flyers de Philadelphie s'en est trouvé amélioré.
«Ces expériences sont tellement précieuses, que l'on gagne ou que l'on perde», a-t-il mentionné. «On peut toujours en retirer quelque chose.»
Simpson a ajouté que, bien que déçu par ce qui s'est passé en Suède, où Bonk a fait partie de l'équipe du Canada en tant que joueur d'âge précoce, son approche professionnelle l'a guidé dans les moments difficiles.
«Il est un jeune homme très équilibré», a déclaré Simpson. «Je ne pense pas qu'il ait eu des hauts trop élevés et des bas trop bas. Il a simplement regardé le tournoi et ce qu'il aurait pu faire de mieux, puis il est allé de l'avant.
« Qu'il ait un bon ou un mauvais match, il peut s'auto-évaluer et il est très conscient de lui-même.»
L'entraîneur en chef du Canada, Dave Cameron, a déclaré que son pays s'appuiera fortement sur Bonk.
«Il est un garçon intelligent et compétitif», a analysé le vétéran entraîneur-chef, de retour aux commandes pour la troisième fois après avoir remporté l'argent en 2011 et l'or en 2022.
«Vous savez qu'il va tirer les leçons du dernier tournoi. Nous attendons beaucoup de lui.»
«Oliver a des choses à prouver», a ajouté Peter Anholt de Hockey Canada, qui dirige le programme des moins de 20 ans.
Selon Simpson, l'habileté de Bonk aux deux extrémités de la patinoire se résume au temps et à l'espace.
«Il sait comment protéger la rondelle en utilisant ses hanches ou comment placer son corps dans une position qui lui permet de se sortir d'un mauvais pas ou de séparer un homme», a déclaré Simpson.
«Il n'a pas besoin de faire preuve de vitesse ou d'intelligence. Il a l'air calme et patient. Mais en réalité, c'est parce qu'il réfléchit au jeu à un niveau très élevé.
«Souvent, ça a l'air facile, mais ce n'est pas facile à faire. C'est juste très intelligent.»
Le père de Bonk a joué avec les Sénateurs entre 1994 et 2004, avant la naissance de son fils en janvier 2005.
La famille a déménagé en Tchéquie après la fin de la carrière de Radek dans la LNH. Il y a joué cinq saisons avant que la famille Bonk ne s'installe dans la capitale nationale en 2014, après la retraite de l'ancien joueur de centre.
Oliver est devenu un grand fan des Sénateurs, avec une attention particulière pour le défenseur Erik Karlsson, le capitaine de l'équipe à l'époque.
Le jeune Bonk a maintenant l'occasion de poursuivre l'or dans le même amphithéâtre —et d'effacer l'erreur de l'année dernière — lorsque le Canada amorcera son tournoi jeudi contre la Finlande au Centre Canadian Tire.
«C'est une expérience spéciale», a-t-il affirmé. «Quelque chose de très, très rare. Je vais essayer d'en profiter.»