ÉCJ : il ne faudrait pas que ça devienne une habitude!
Le film « Le jour de la marmotte » mettant en vedette le désopilant Bill Murray m'a bien fait rire à sa sortie en 1993. Ce pauvre présentateur météo est obligé de revivre chaque jour, la journée de l'année qu'il déteste le plus (celle du 2 février) où il doit se rendre dans un petit village de la Pennsylvanie pour voir si la marmotte verra son ombre...
Équipe Canada junior vient de lancer sa version du jour de la marmotte – un mois plus tôt. Pour la 2e année de suite, le Canada a échoué au Mondial junior, se faisant éliminer comme l'an dernier le 2 janvier, comme l'an dernier par la Tchéquie, comme l'an dernier par un but marqué dans la dernière minute de jeu en 3e période et comme l'an dernier après avoir comblé un retard de deux buts.
Comme l'an dernier, le Canada a été solide devant le filet et en défense, mais encore une fois, comme l'an dernier, c'est l'attaque qui a fait défaut. En relisant mon texte du 3 janvier 2024, j'avais soulevé le manque d'attaque qui, l'an dernier, n'avait produit que 23 buts en 5 matchs! J'étais loin de me douter qu'un an plus tard le Canada n'en marquerait que 13 (seulement 10 par les attaquants).
Le manque d'attaque, une indiscipline crasse (qui a fait en sorte que le Canada a été de loin l'équipe la plus pénalisée en ronde préliminaire), un manque d'imputabilité de la plupart des joueurs et surtout une mauvaise direction de l'entraîneur-chef Dave Cameron font en sorte que le Canada vit, pour la première fois depuis 1996, une 2e exclusion de suite du carré d'as.
Il est évident que la sélection des joueurs a fait jaser dès le début. On a laissé de côté plusieurs bons éléments offensifs qu'il n'est pas nécessaire de renommer ici. Mais, même si on avait interchangé deux ou trois joueurs, nous n'avons aucune preuve que cette équipe n'aurait pas subi le même sort en raison de son indiscipline.
Après tout, il y avait 10 choix de 1re ronde et quatre autres en devenir au sein de cette équipe. Aucune raison de perdre contre la Lettonie avec ce genre d'alignement même en étant « croche »! La défaite contre la Lettonie pèse lourd, car si le Canada gagne ce match, comme ça aurait dû être le cas, il affronte la Slovaquie en quart de finale et non la Tchéquie. Le portrait aurait été fort probablement différent...
Dave Cameron est un fichu de bon Monsieur. Il a conduit cette équipe des moins de 20 ans à une médaille d'argent en 2011 et à la médaille d'or en 2022. Il était aussi un adjoint de Pat Quinn en 2009 quand le Canada avait gagné l'or ici à Ottawa. Il avait aussi été de l'équipe d'entraîneur de 2010 comme adjoint avec une médaille d'argent. Le faire revenir en 2025 pour ce tournoi présenté dans la capitale nationale était justifiable en raison de son CV (4 médailles en 4 participations) pour les dirigeants de Hockey Canada.
On doit admettre maintenant que ce fut une erreur - le tournoi de trop... Cameron n'a pas réussi à pousser les bons boutons. Dès les premières mauvaises punitions, il aurait dû passer des messages et ça n'a pas été fait. Il est difficile de comprendre que rendu au 5e match, il n'avait pas encore réussi à trouver qui formait son 1er trio et encore plus difficile de comprendre son acharnement à revenir avec certains joueurs qui ne lui donnaient pas grand-chose (Easton Cowan notamment).
Que dire aussi de cette contestation vidéo inutile à mi-chemin en 3e période jeudi soir! Le rythme a été brisé et il a fallu en plus perdre deux minutes de jeu pour écouler la punition mineure pour avoir retardé le match. On dit que les joueurs du Canada ne l'ont pas eu facile. C'est vrai! Mais Coach Cameron a aussi eu une dure semaine au bureau.
Au moins trois intervenants du monde du hockey m'ont fait remarquer cette semaine que le meilleur entraîneur du quatuor canadien cette année était sans doute le Franco-Ontarien Sylvain Favreau des Voltigeurs de Drummondville. Toutefois, on l'a confiné au rôle d'observateur sur la galerie de presse pendant les matchs. Il n'a rien eu à voir avec la décision de contester le jeu en 3e période face à la Tchéquie et pas certain qu'on a mis son expertise à profit très souvent.
Il est à souhaiter que cette mauvaise prestation ne le ralentisse pas dans son ascension du programme de Hockey Canada. De toute façon, le jour n'est pas loin où il fera le saut chez les professionnels comme l'a notamment fait Stéphane Julien avant lui.
La suite maintenant : elle se fera sans Dave Cameron qui ne reviendra plus avec le programme des moins de 20 ans.
L'an prochain, le tournoi a lieu au Minnesota et 9 joueurs de l'édition actuelle seront admissibles à revenir avec l'équipe. Ils ne seront peut-être pas tous là et tous disponibles, on le saura l'automne prochain.
Reste à souhaiter que le dicton « Jamais deux sans trois » ne s'appliquera pas pour Équipe Canada junior 2026. « Le jour de la Marmotte », c'est une excellente comédie à regarder une fois tous les 10 ou 15 ans seulement...
Pour mieux l'apprécier...