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RÉSULTATS

Malgré une recette différente, la « mayonnaise » n'a jamais pris pour ÉCJ

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OTTAWA – Depuis le jour où ils ont fait connaître la liste des invités au camp de sélection, les dirigeants d'Équipe Canada junior ont clairement exprimé la philosophie qui guiderait leurs décisions.

« On a établi ça dès nos premières rencontres l'été dernier : notre but n'est pas d'arriver au tournoi avec la plus belle collection de joueurs étoiles. C'est primordial pour nous de bâtir un groupe qui va bien vivre ensemble et dans lequel chacun va accepter son rôle », avait détaillé l'entraineur adjoint Sylvain Favreau en entrevue à RDS.

On a voulu sacrifier du talent pour s'assurer d'avoir plus de caractère. On a finalement manqué un peu des deux.

Il aura fallu attendre la troisième période du cinquième match de l'équipe pour voir l'étincelle qui était attendue pendant une ronde préliminaire durant laquelle les attentes n'ont pas été atteintes. Ça a bien failli être suffisant pour au moins passer dans le carré d'as, mais le résultat obtenu a été le résultat mérité.

La défaite historique subie aux mains de la Lettonie a fait apparaître des questions que personne n'avait vues venir. Elles ont persisté assez longtemps pour que l'on comprenne qu'elles trouvaient leur source d'un malaise profond et non d'une petite crise passagère.

Dave Cameron avait remporté une médaille à chacun de ses quatre premiers mandats avec la sélection des moins de 20 ans. Au risque de s'acharner, son cinquième ne l'a pas fait paraître sous son meilleur jour.

Sa gestion de son effectif a soulevé une foule de questions. Des joueurs qui semblaient mieux cadrer dans des rôles d'énergie ont trouvé une place dans son top-6. Des joueurs sélectionnés pour leurs habiletés offensives ont été utilisés dans des rôles de soutien ou laissés dans les gradins.

Son attaque ne s'est jamais remise de sa collision avec le gardien letton. Néanmoins, Cameron a été d'une grande patience avec des combinaisons qui ne fonctionnaient plus. Il a tardé à défaire l'unité composée de Bradly Nadeau, Easton Cowan et Calum Ritchie, méconnaissable après avoir brillé en matchs préparatoires. Il n'a jamais puni Cowan même si celui-ci semblait s'enliser dans sa mauvaise volonté. Et il était trop tard quand il a donné une audition au jeune prodige Gavin McKenna sur le premier trio.

« J'ai mélangé les trios durant tout le tournoi, j'ai fait rentrer de nouveaux gars et tout le reste. J'ai fait des changements durant tout le tournoi », a prétendu Cameron.

Des joueurs dans son vestiaire avaient déjà connu du succès ensemble dans d'autres contextes. Porter Martone et Carson Rehkopf font des flammèches ensemble avec les Steelheads de Brampton dans la Ligue junior de l'Ontario. McKenna et Martone ont fait des ravages chez les moins de 18 ans. Jamais cette chimie n'a été mise à l'essai dans ce tournoi.

« On a pensé à toutes les combinaisons possibles », a-t-il offert en guise de justification.

« C'est vrai que c'est difficile quand la mayonnaise ne prend pas comme on le voudrait, a reconnu son adjoint Sylvain Favreau. On n'a pas donné grand-chose à 5-contre-5, mais on n'a pas généré grand-chose à 5-contre-5 non plus. »

Pourtant, l'équipe canadienne a levé le nez sur plusieurs occasions de s'entraîner pendant sa semaine à Ottawa. « On était épuisés, a expliqué Cameron. Il n'existe pas de système pour des joueurs de hockey fatigués. »

Les membres de cette mouture maudite assurent que le groupe était uni. « Je pense qu'on avait quand même un groupe assez serré, a dit Mathieu Cataford. Je ne pense pas que c'était un problème de ce côté-là. »

« Des cinq équipes que j'ai dirigées à ce tournoi, c'est celle-là qui s'est soudée le plus rapidement, clame Cameron. Les autres fois, il y avait toujours des gars qui étaient un peu à l'écart. Cette fois, ça a été instantané. »

Rien d'anormal ici, mais les échecs répétés sur la glace ont semblé effriter cette solidarité dont on avait voulu doter le groupe depuis qu'on avait commencé son ébauche l'été dernier. Dans l'élimination contre la Tchéquie, on a vu Oliver Bonk réagir fortement à la décision de Cowan de l'ignorer sur une descente à 2-contre-1. On a aussi vu Calum Ritchie frapper son bâton sur la glace après que ses partenaires de jeu eurent négligé de l'alimenter sur le jeu de puissance.

Tour à tour, ils ont dit les bonnes choses devant les caméras. Les faits observables dans l'aire de jeu offraient une version différente.

Hockey Canada a promis d'avoir tout fait pour éviter les erreurs qui avaient plombé le programme l'année dernière en Suède. Ironiquement, ses joueurs quitteront Ottawa avec le même résultat.