Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Ethan Gauthier a les atouts pour écrire « une belle histoire de famille »

Publié
Mise à jour

OTTAWA – Depuis que son parcours athlétique l'a placé dans l'œil du public, les racines familiales d'Ethan Gauthier sont devenues indissociables de ses propres ambitions. C'est une réalité à laquelle il lui est difficile d'échapper considérant que son père et son cousin ont déjà craquelé les patinoires sur lesquelles il entend faire carrière.

Il a été le troisième de sa lignée à vivre l'extase d'entendre son nom au repêchage de la Ligue nationale. Dans quelques années, il devrait rejoindre officiellement ses deux prédécesseurs dans les livres d'histoire de la LNH.    

Avec la venue du Championnat du monde de hockey junior, la saga familiale pourrait prendre une autre dimension.

Dix-neuf ans avant la naissance d'Ethan, en 1996, Denis Gauthier a fait partie d'une rugueuse brigade défensive qui a aidé le Canada à arracher la quatrième de ce qui allait être une séquence de cinq médailles d'or consécutive. C'était l'époque où Équipe Canada n'avait pas à s'inquiéter d'un manque de papier sablé avec à son bord des joueurs comme Jarome Iginla, Daymond Langkow et Wade Redden.

« Je me rappelle d'avoir regardé des clips de mon père quand il gagnait ce tournoi-là avec Jarome Iginla, Ça serait spécial c'est certain. C'est un rêve de jeunesse pour moi aussi de représenter mon pays au Championnat du monde des moins de 20 ans. C'est sûr que je vais tout faire pour y arriver. Ça serait une belle histoire de famille que les deux on puisse remporter une médaille d'or. »

Gauthier avait 10 et 11 ans quand son cousin Julien, alors un espoir des Hurricanes de la Caroline, a porté à son tour la feuille d'érable sur sa poitrine au plus prestigieux rendez-vous du hockey junior. À la deuxième occasion, à Montréal en 2017, le Canada s'était incliné en finale contre les États-Unis.

« C'est vague, j'étais jeune, mais je suis convaincu que j'étais là pour au moins une game à laquelle mon père m'avait amené. J'ai mentionné mon père, mais c'est spécial d'avoir eu d'autres personnes dans la famille qui l'ont vécu. Ça va faire une belle histoire de famille. C'est certain que j'aimerais me joindre à ça. »

L'attaquant des Voltigeurs de Drummondville peut pratiquement toucher à son objectif. Il est l'un des 19 attaquants présents cette semaine à Ottawa pour le camp de sélection final.

Sa place est loin d'être gagnée. Trois des joueurs avec qui il est en compétition ont goûté au hockey professionnel cette année. Quatre autres ont l'avantage d'avoir participé au tournoi il y a un an. Le jeune prodige Gavin McKenna est pratiquement assuré de sa place. Rien de tout ça n'est coulé dans le béton, bien sûr, mais il resterait donc onze joueurs pour les cinq derniers postes disponibles.  

Le profil de Gauthier, un joueur sans égo capable de contribuer offensivement tout en se sacrifiant physiquement au service de l'équipe, semble toutefois cadrer avec ce que recherchent les dirigeants de la sélection cette année.

« Chaque fois que je viens ici, je trouve un moyen de leur démontrer la meilleure game que je peux amener, affirme le choix de deuxième ronde du Lightning de Tampa Bay. J'ai une certaine réputation pour jouer une game d'attaquant de puissance qui est difficile à affronter, qui joue avec beaucoup de grit, d'acharnement. Chaque fois que je viens ici, c'est quelque chose qui m'aide à connaître du succès. C'est sur cette lancée là que je veux continuer. Je ne veux pas me projeter sur aucune ligne. Mon seul but, c'est de percer l'alignement et de jouer le rôle qui m'est offert. Je suis prêt à jouer n'importe quel rôle pour faire cette équipe. »

« Se lever quand ça compte »

« Chaque fois que je viens ici ». En répétant ces mots, Gauthier fait allusion à ses autres expériences dans les différents paliers de Hockey Canada. Celles-ci n'ont pas eu les répercussions à grande échelle que peut offrir une présence au Mondial junior, mais elles l'ont équipé d'une solide réputation au sein du programme. Son CV pourrait jouer en sa faveur lorsque l'heure du couperet aura sonné cette semaine.

Le plus haut fait d'arme de Gauthier a été sa contribution à la Coupe Hlinka-Gretzky, un tournoi estival regroupant les meilleurs joueurs de moins de 18 ans, en 2022. Cette année-là, il avait été le meilleur buteur du tournoi en accumulant six réussites en cinq matchs. Il avait notamment inscrit le but décisif en finale contre la Suède.

Outre Gauthier, un retrouve 15 joueurs de cette équipe championne aux auditions d'ÉCJ cette semaine.

« Ici, une des premières choses qu'ils nous disent quand on arrive, c'est de performer sur demande. Et je pense que c'est une chose que j'ai toujours été capable de faire en venant à ces événements-là. C'est un peu sur cette lancée-là que je veux m'en venir ici. C'est certain que je pense que c'est une chose qui pourrait jouer un peu à mon avantage, le fait qu'ils savent que je suis capable de me lever quand les gros moments sont là. Évidemment, je veux continuer de le prouver. »

Sylvain Favreau, l'entraîneur qui représente la LHJMQ cette année avec ÉCJ, dirige aussi Gauthier à Drummondville. Sur la scène locale, il a vu les mêmes attributs qui ont fait la réputation de son protégé à l'international. « C'est un gars qui se lève dans les grands moments, on l'a vu dans les séries l'année passée. On l'a aussi vu à Sherbrooke quand il était plus jeune, il se levait dans les gros moments. »

« Je ne sais pas vraiment comment l'expliquer, lâche Gauthier lorsqu'on lui demande où il puise son flair pour les grandes occasions. Parfois, c'est facile de dire que tu vas accepter tel rôle, faire ci ou ça. Mais j'ai prouvé dans le passé que je peux le faire pour vrai. C'est quelque chose que j'ai en moi, se lever quand ça compte. »

Gauthier a dit toutes les bonnes choses en amont des journées décisives qui l'attendent à Ottawa. Il lui reste maintenant à les mettre en pratique, encore une fois.