« Les doutes, c'est un bruit extérieur »
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OTTAWA – Le Canada a rencontré sa part de défi depuis le début du Mondial junior. En l'espace de quelques jours, l'optimisme généré par les bons résultats des matchs préparatoires et l'introduction réussie contre la Finlande s'est effondré.
La défaite contre la Lettonie a presque été traitée comme une catastrophe nationale. Les carences qui ont mené à ce résultat hallucinant et l'apathie avec laquelle il a semblé être assimilé par ses protagonistes ont effacé toutes les certitudes qui pouvaient s'être installées au sujet de cette équipe.
Le choix des joueurs sélectionnés, et les bonnes intentions de ceux-ci, ont été remis en question. Les tactiques de l'entraîneur ont fait l'objet de moqueries.
La performance contre l'Allemagne n'a rien fait pour convaincre les sceptiques. Mais une performance victorieuse mardi soir contre les États-Unis remettrait les compteurs à zéro.
Avec une victoire contre leurs grands rivaux, les Canadiens sortiraient probablement du confessionnal libérés de tous les péchés qu'on a voulu leur attribuer dans les derniers jours. Rois du groupe A, ils seraient dans les meilleures dispositions pour commencer la ronde des médailles, au plus fort de la lutte pour l'obtention de l'or.
Mais c'est une chose d'évoquer cette possibilité, c'en est une autre d'y croire.
« En bout de ligne, les doutes c'est un bruit extérieur et on a un certain blocage par rapport à ça, dédramatisait Ethan Gauthier après la victoire contre les Allemands. On se concentre vraiment sur nous autres et le monde peut penser ce qu'ils veulent. Nous on sait qu'on a tout ce qu'il faut dans ce vestiaire pour gagner une médaille d'or. »
« Si on gagne ce match contre les États-Unis, ça va être un statement. Quelque chose qui va donner confiance à notre équipe. Peut-être aussi aux partisans, mais ça c'est un peu secondaire pour nous. »
Mathieu Cataford a offert le même son de cloche.
« Souvent, le monde va regarder ça et se dire que contre l'Allemagne et la Lettonie, ça n'a pas été des gros scores. Mais pour être bien honnêtes, ce sont des très bonnes équipes. Est-ce qu'on en a fait assez pour enlever les doutes? On se concentre juste sur notre jeu. Je pense qu'on oublie tout le bruit extérieur et on se concentre vraiment juste sur notre groupe. On a confiance, avec le talent qu'on a, qu'on est capables de battre n'importe qui. On a juste hâte au prochain match contre les Américains. »
L'aura de perfection des Américains s'est étiolée dimanche. Dans une défaite contre la Finlande, les cadres de l'équipe ont été coupables de la même nonchalance qu'on reproche récemment aux joueurs canadiens. Le premier trio composé des vétérans Ryan Leonard et Gabriel Perreault et du jeune prodige James Hagens a été plus effacé, bien que Perreault ait joué de malchance sur deux échappées. Le tournoi difficile du défenseur Zeev Buium, qui devait être le pilier de la brigade défensive, s'est poursuivi. Et le gardien Trey Augustine a continué de se montrer vulnérable du côté de la mitaine.
Le Canada devra quand même livrer son match le plus abouti pour avoir une chance d'être dans le coup contre les champions en titre. Une performance s'apparentant le moindrement à ce qu'il a offert à ses deux dernières sorties devrait logiquement le mener à une défaite certaine.
Il n'y a pas de meilleure occasion pour voir ce que ses représentants ont dans le corps.
« Ça va être la plus grosse game jusqu'à maintenant dans le tournoi, anticipe Gauthier. On sait qu'on se bat pour le premier rang. On sait que c'est une grosse rivalité. Toutes les chances qu'on a de jouer contre ces grosses équipes-là, on veut l'emporter. Ça va être ça la façon de l'approcher pour nous. On va arriver prêts, c'est 100% sûr. »
« La Lettonie, c'est arrivé. Tu barres ça en ce moment, insiste Cataford. On se concentre juste vraiment sur ce qu'on peut contrôler. Ce soir, on a quand même fait une pas pire job. On sait qu'il y a un gros match qui s'en vient et on est en mode préparation pour ça. »
« C'est probablement l'une des meilleures rivalités dans le monde du sport », juge le gardien Carter George, qui a été élu le joueur par excellence de la finale du dernier Championnat du monde des moins de 18 ans, où le Canada a gagné l'or aux dépens des Américains.
« On veut tout le temps avoir le dernier mot dans ce genre de match et je sais qu'on fera tout ce qu'on peut pour répondre présent et gagner celui-là. »
« Il faut juste gagner, coûte que coûte », a adéquatement résumé le défenseur Oliver Bonk.