Mathieu Cataford manquera-t-il de temps au camp d'ÉCJ?
OTTAWA – Plus le temps passe et plus on est en droit de se demander si Mathieu Cataford en manquera pour prouver sa valeur aux dirigeants d'Équipe Canada junior.
À mi-chemin dans le processus de sélection qui vise à former le groupe qui sera au départ au Championnat du monde dans deux semaines, l'attaquant de l'Océanic de Rimouski n'a toujours pas participé aux activités régulières de l'équipe. Arrivé sur le tard à Ottawa mardi en raison des mauvaises conditions météorologiques, il a fait l'impasse sur la séance d'entraînement du lendemain matin et n'était pas en uniforme pour un match simulé organisé en soirée.
On ne l'a aperçu sur la glace que mercredi après-midi, vêtu d'un chandail jaune, se prêtant à des exercices légers en compagnie de ses coéquipiers Easton Cowan et Andrew Gibson ainsi que de l'entraîneur-adjoint Sylvain Favreau.
Hockey Canada avait déjà annoncé que Cowan participerait au camp dans un rôle limité par mesure préventive. L'attaquant vedette des Knights de London a été sonné dans un match de la Ligue junior de l'Ontario vendredi dernier. Gibson n'est quant à lui arrivé en ville que mercredi matin. Il avait rejoint le reste des joueurs en audition en fin de journée.
Jeudi matin, les journalistes toujours présents au camp d'ÉCJ rapportaient que Cataford ne seraient pas en uniforme en après-midi pour le premier de deux matchs préparatoires contre une équipe étoile de joueurs universitaires.
On peut présumer que Cataford est ralenti par la blessure qui l'a empêché de compléter un programme double contre les Saguenéens de Chicoutimi en fin de semaine dernière. Vu son statut, il a été impossible de lui parler depuis le début du camp. Sans surprise, Favreau a gardé secrets les détails sur l'état de santé de son jeune élève, qu'il connaît bien pour l'avoir dirigé durant ses deux premières saisons dans la LHJMQ.
Cataford est l'un des deux seuls joueurs du circuit Cecchini, avec l'attaquant Ethan Gauthier, qui sont sur les rangs pour représenter le Canada cette année au Mondial junior. Interrogé quelques minutes avant qu'il ne retourne sur la glace pour y accompagner le trio laissé en marge, Favreau a affirmé qu'il y avait « absolument » de la place pour les deux joueurs dans les plans d'ÉCJ.
« Les deux, faut qu'ils jouent dans leur identité. Le succès qu'ils ont eu dans leurs clubs respectifs, il faut qu'ils amènent ça. L'intensité, le niveau de compétition élevé, je pense que c'est ce qui va les aider à se démarquer et avoir une opportunité de faire cette équipe-là. »
Le pilote des Voltigeurs de Drummondville, qui a obtenu cette année le mandat d'épauler l'entraîneur-chef Dave Cameron avec Équipe Canada, a été tout aussi catégorique lorsqu'on lui a demandé si les Québécois étaient « en lutte pour les mêmes jobs ».
« Je pense qu'il y a plusieurs joueurs, en fait, qui sont en lutte pour la même job », a-t-il ensuite précisé.
L'impossibilité de Cataford à se faire justice augmente, ne serait-ce que mathématiquement, les chances de Gauthier de finir l'année avec l'équipe nationale. Mais ne comptez pas sur lui pour s'en réjouir.
« Mathieu et moi, on est venus ici comme alliés, insistait l'espoir du Lightning de Tampa Bay mercredi matin. On est les deux représentants de la LHJMQ et ensemble on veut bien représenter notre ligue. On veut représenter le Québec le mieux qu'on peut. C'est ça le mot d'ordre pour moi et lui. On est deux très bons amis en dehors de la glace, on a joué ensemble souvent. C'est vraiment plus en tant qu'alliés qu'on vient ici. »
C'est la première fois en plus de trois décennies que le Québec est si modestement représenté au camp d'Équipe Canada junior. En 1990, seuls Patrice Brisebois et Stéphane Fiset avaient été considérés par les dirigeants du programme canadien.
Gauthier dit ne pas ressentir de pression supplémentaire pour sauver l'honneur de la Belle Province cette année.
« Au contraire, c'est une motivation de vouloir faire partie de cette équipe-là. Pour nous deux, c'est un rêve qu'on a depuis qu'on est très jeunes. On a eu notre carte de visite, on a eu l'invitation pour venir ici. Maintenant, c'est à nous autres de faire notre place et de démontrer qu'on est capables d'être sur l'alignement. Mais je ne pense pas que ça vient avec une pression supplémentaire. Pour ma part, j'essaie d'arriver ici l'esprit tranquille, de ne pas trop penser à ce qui s'en vient mais plus à ce que je peux faire dans les prochaines heures, les prochaines minutes pour avoir du succès. »
Des heures et des minutes. C'est exactement ce qui pourrait manquer à Mathieu Cataford.