Dave Cameron se sent prêt à mener le Canada à la victoire
Dave Cameron venait juste d'accrocher ses patins. C'était en 1985. Il avait besoin d'un nouveau boulot après seulement 168 matchs dans la LNH, mais de nombreux autres dans les ligues mineures.
Il a trouvé sa place en travaillant dans des établissements pour jeunes délinquants et comme conseiller d'orientation dans des écoles secondaires. Il y était passionné, tout autant que pour le sport qu'il affectionnait tant.
C'est à ce moment qu'un plan a germé en lui.
« Le coaching combine mes deux passions, a expliqué Cameron. Mon amour du hockey et de l'enseignement. »
Le natif de Kinkora, à l'Île-du-Prince-Édouard, a dirigé en parallèle une équipe de junior A pendant près de 10 ans avant de décider de faire le saut à temps plein derrière le banc. La route a été sinueuse depuis, avec des arrêts partout en Amérique du Nord — dont sept saisons dans la LNH —, en plus de passages en Autriche et sur la scène internationale.
Après près de 40 ans, Cameron ne voudrait pas faire les choses autrement tandis qu'il se prépare à mener le Canada au Championnat mondial junior.
« Vous rebondissez un peu partout et vous devez accepter les défis, a dit Cameron. J'ai commencé dans ce qu'on pourrait qualifier de 'hockey de la vieille école'. J'ai été capable de m'adapter à l'évolution du hockey. C'est probablement ce dont je suis le plus fier. »
Hockey Canada a approché Cameron à la suite de la désastreuse cinquième place au tournoi de l'an dernier, en Suède, alors que le Canada a été éliminé en quarts de finale de façon surprenante.
L'équipe ne s'est jamais vraiment mise en marche à Göteborg, incapable ou ne voulant pas faire ce qui était requis dans les moments plus difficiles. Les dirigeants d'Hockey Canada ont confiance que Cameron pourra amener le club à un autre niveau.
« Dave a prouvé avec nous dans le passé et en de nombreux autres endroits qu'il est en mesure de tirer le meilleur de ses joueurs et de ses équipes », a commenté Scott Salmond, vice-président senior, haute performance à la fédération nationale.
Cameron a mené l'équipe nationale junior à l'argent en 2011 et l'or en 2022 à titre d'entraîneur-chef. Il a aussi agi comme adjoint lors de deux tournois, dont en 2009, alors que le Canada l'avait aussi emporté à Ottawa.
Il sera en quelque sorte chez lui pendant le tournoi disputé du 26 décembre au 5 janvier: l'homme de 66 ans dirige actuellement les 67's d'Ottawa et il a été à la tête des Sénateurs pour 143 rencontres de 2014 à 2016.
Cameron a constamment dû se réimaginé au cours de sa carrière, notamment sur la façon de diriger des joueurs.
« On vit dans un monde assurément plus doux, plus gentil, ça c'est certain, a-t-il dit en riant. Il faut communiquer, développer ses relations. Quand vous dirigez au niveau junior, en raison des nombreux programmes de hockey élite chez les jeunes, c'est souvent la première fois qu'ils rencontrent des obstacles par rapport à leur temps de jeu. Vous devez les convaincre que c'est correct de devoir mériter des choses. »
Cameron devra aussi diriger un groupe de jeunes qui subira une immense pression en disputant le tournoi au pays.
« Je vois ça davantage comme une opportunité que de la pression », note-t-il.
« Je me sens plein d'humilité, a ajouté Cameron. Je me sens très choyé de pouvoir faire quelque chose que j'aime. »