Où était l’intensité?
Mondial Junior samedi, 4 janv. 2014. 17:31 samedi, 14 déc. 2024. 20:10Un match de ronde préliminaire. Voilà comment les Canadiens ont semblé approcher leur match de demi-finale face à la Finlande.
Résultat? Le Canada est écarté de la finale du Championnat du monde de hockey junior pour une troisième année de suite.
D’entrée de jeu, les Canadiens ont joué le jeu des Finlandais en première période, ne faisant preuve que de très peu d’agressivité. Si bien que les deux formations ont retraité au vestiaire avec une égalité au pointage (0-0) et au chapitre des tirs au but (7-7).
De la première à la dernière minute de jeu, les Finlandais ont imposé leur façon de faire et en aucun temps le Canada n’est parvenu à prendre le dessus sur son opposant. Si tu ne pratiques pas d’échec-avant et que tu n’y mets pas d’intensité, tu n’obtiendras pas d’opportunité de marquer.
Rarement a-t-on vu la troupe de Brent Sutter mettre la rondelle derrière les défenseurs finlandais et mettre ceux-ci sous pression.
La complicité ente les défenseurs et les attaquants n’était également pas au rendez-vous. Les arrières canadiens ont éprouvé toute sorte de difficultés à s’échanger la rondelle, y allant tantôt de passes molles, tantôt de remises imprécises.
Bref, les joueurs canadiens n’étaient visiblement pas sur la même page. L’attaquant Nic Petan l’a d’abord démontré en écopant d’une pénalité de 10 minutes pour avoir rouspété aux arbitres après avoir écopé d’une puniton. Un geste complètement inutile.
Petan le savait pourtant très bien. Un arbitre de la Fédération internationale de hockey sur glace n’a pas la même tolérance qu’un officiel de la Ligue canadienne de hockey. Dans un tournoi comme celui-ci, tout est différent, des arbitres à la cuisson du steak que tu manges… Si tu n’es pas en mesure de t’ajuster, tu cours après le trouble et c’est en plein ce qui s’est passé.
Alors que Petan réfléchissait déjà au cachot, Jonathan Drouin est allé le rejoindre à la suite d’un coup à la tête qui lui a automatiquement valu une pénalité de 10 minutes. En quelques instants à peine, le Canada s’est retrouvé sans les services de ses deux meilleurs joueurs de centre.
Après avoir écopé d’une pléiade de pénalité, le Canada a néanmoins obtenu la chance de se redresser en profitant de quatre jeux de puissance de suite. Les Canadiens ont cependant été incapables de s’installer en zone adverse. Ce n’est pas de la ligne rouge qu’on marque des buts.
Cette année, l’une des plus grosses lacunes du Canada se situe au niveau des défenseurs offensifs et l’équipe en a payé le prix face aux Finlandais.
Autant Mathew Dumba m’avait impressionné lors du Championnat du monde des moins de 18 ans, autant il m’a déçu cette année. Indiscipliné et échevelé dans son jeu, il a créé à répétition des trous et des surnombres derrière lui.
Avantage aux Russes
Si le Canada n’a pas été capable de fournir le meilleur effort qui soit pour obtenir une chance de remporter l’or, je vois mal comment il pourra se relever pour décrocher le bronze face à la Russie.
Après avoir donné une bonne opposition aux Suédois dans l’autre demi-finale, les Russes ont certainement une longueur d’avance au chapitre de l’intensité. C’est sans compter qu’ils forment à mon avis une meilleure équipe que la Finlande.
Quant à la Finlande, elle a la capacité de surprendre la Suède en finale. Les Suédois sont en effet amplement capables de se placer en position problématique, un peu comme le Canada. Ils l’ont démontré en quarts de finale face aux Slovaques en écopant de quelques pénalités.
Les Slovaques étaient toutefois dépourvus d’une réelle puissance offensive. En plus de ne pas pouvoir compter sur trois bons trios, ils étaient ordinaires avec l’avantage d’un homme. Les Suédois n’en ont donc pas payé le prix.
La Suède demeure toutefois battable. La Russie a fait ressortir les failles des Suédois sous pression dans leur territoire. Les Finlandais comptent de plus sur un bien meilleur jeu de puissance que les Slovaques.
La Suède a battu la Finlande 4-2 lors de la ronde préliminaire, mais ce ne fut pas facile. Pour espérer venger ce revers, les Finlandais devront toutefois espérer que leur gardien Juuse Saros soit à la hauteur de ses statistiques, les meilleures du tournoi pour un joueur de sa position.
*Propos recueillis par Mikaël Filion