Le Canada passe en demi-finale
Mondial Junior lundi, 2 janv. 2017. 07:42 lundi, 2 janv. 2017. 23:19MONTRÉAL – Cinq joueurs de l’édition actuelle d’Équipe Canada junior ont vécu l’échec de l’année dernière en Finlande, d’où la jeune sélection nationale était revenue avec une désastreuse sixième place. Cette déception est revenue à la mémoire de l’un des membres du quintette lundi soir quand, après 20 minutes de jeu, ÉCJ est rentrée au vestiaire avec un retard d'un but sur une équipe qui lui était bien inférieure sur papier.
« C’est certain que dans le fond de notre tête, ça nous remémore des mauvais souvenirs, allait admettre le défenseur Thomas Chabot quelques heures plus tard. Mais moi, [Dylan] Strome et [Mathew] Barzal, on s’est assurés, en rentrant dans le vestiaire, de dire aux boys qu’on savait qu’on était la meilleure équipe sur la glace. On était quand même confiant, même si c’est certain qu’au fond de notre tête, il y avait un petit doute. »
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L’assurance des vétérans était pourtant justifiée. Le Canada a fait oublier une première période difficile et a obtenu son billet pour la demi-finale du Championnat mondial de hockey junior en disposant de la République tchèque par la marque de 5-3 à son premier match du tournoi au Centre Bell.
Julien Gauthier a marqué deux fois en troisième période pour permettre aux Canadiens de se défaire des tenaces négligés et de confirmer son rendez-vous avec la Suède dans le carré d’as du tournoi. Chabot a aussi livré une solide performance avec une récolte d’un but et une aide.
De retour au jeu après avoir raté les deux derniers matchs des siens en raison d’une blessure à une cheville, Mitchell Stephens a frappé fort avec un rendement d’un but et deux aides. Blake Speers a célébré son 20e anniversaire de naissance en inscrivant l’autre filet canadien.
Préféré à Carter Hart pour amorcer le match entre les poteaux du Canada, Connor Ingram a cédé deux fois sur les six premiers lancers qu’il a reçus, mais a su stabiliser le dernier rempart de la défense canadienne et a terminé sa soirée de travail avec 17 arrêts. Fidèle à son habitude, l’entraîneur Dominique Ducharme n’a pas voulu confirmer l’identité de son gardien partant pour le match contre la Suède.
« Je pense qu’en général, il a connu un bon match, a évalué Ducharme. Ce n’est pas évident, avec le premier but qui touche l’arbitre. Le deuxième but, je pense qu’il sait qu’il aurait dû l’arrêter. »
Le Canada a connu un début de match à l’image l’ampleur de la foule qui le supportait : décevant. Sur le pilote automatique, les représentants de l’Unifolié semblaient tous attendre qu’un coéquipier provoque l’étincelle qui allait mettre le feu dans la place, mais il aura fallu un bond favorable aux Tchèques pour les tirer de leur torpeur.
À 16:49, David Kase a hérité d’une rondelle qui, partie du point d’appui, a dévié dans la circulation devant le filet avant de ricocher sur un officiel positionné dans le cercle de mise en jeu. Le choix de cinquième ronde des Flyers de Philadelphie n’a eu qu’à lancer dans une ouverture béante pour semer les premières graines d’une surprise potentielle.
« Qu’on le veuille ou non, on était tous un peu nerveux, a avoué Chabot. On est plusieurs Québécois dans l’équipe, c’est notre rêve de jouer ici. C’est certain qu’on essaie de ne pas trop le montrer, de ne pas trop le dire, mais en dedans, t’es un peu stressé. »
Strome, le capitaine de l’équipe, a admis qu’il y avait un mélange d’inquiétude et de frustration dans le vestiaire canadien au premier entracte.
« On n’a pas eu le départ qu’on espérait. Mais le coach nous a livré un bon message à la pause et tout le monde s’est calmé », a confié l’espoir des Coyotes de l’Arizona.
« Je pense que tout le monde savait qu’on était capable de faire mieux, a partagé Ducharme. On s’est assuré qu’on se retrousserait les manches, qu’on travaillerait et qu’on amènerait nos forces dans le match. »
« On n’exécutait pas les choses dont on s’était parlé, a ajouté Strome. La même chose était arrivée contre les États-Unis et on l’avait payé en encaissant deux buts. Heureusement pour nous, les Tchèques en ont seulement marqué un et on a été en mesure de remonter la pente. »
Effectivement, les choses sont lentement revenues à la normale au retour de l’entracte. À la quatrième minute de l’engagement médian, Mathieu Joseph a coupé une sortie de zone à la ligne bleue des Tchèques et a tout de suite lancé la transition offensive en remettant dans le coin de la patinoire à Stephens. Sans attendre, ce dernier a repéré Speers qui a complété sans problème devant le filet.
Stephens a donné au Canada sa première avance du match quatre minutes plus tard. Alerte dans le cercle des mises en jeu, il n’a pas hésité un seul instant à dégainer sur un court relais d’Anthony Cirelli. Son tir a dévié sur un défenseur et s’est retrouvé derrière le gardien Skarek.
Équipe Canada avait à ce moment marqué plus de buts que les Tchèques n’avaient enregistré de tirs en deuxième période. Mais le temps de vérifier le calcul, Tomas Soustal a déculotté Noah Juulsen et laissé partir un tir bas qui a surpris Ingram.
Chabot a replacé le Canada aux commandes avant la fin de la période. Avec une feinte qui demandait autant de doigté que d’intelligence, le Beauceron s’est débarrassé d’un assaillant au point d’appui et a placé un tir sous le bloqueur de Skarek avant d’aller célébrer dans la baie vitrée.
Il s’agissait d’un troisième but depuis le début du Mondial pour le futur quart-arrière des Sénateurs d’Ottawa. Stephens a récolté son troisième point du match sur la séquence.
Le coussin était-il suffisant? Gauthier n’a pas pris de chance et a permis à tout le monde de respirer avec un peu plus d’aisance en troisième période. Le colosse des Foreurs de Val-d’Or a donné une priorité de deux buts aux locaux une première fois à 3:18, sur une belle passe de Nicolas Roy, puis une deuxième fois en avantage numérique après le but de Simon Stransky.