ÉCJ - USA : Un gardien qui peine, une attaque en panne

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OTTAWA – Avant le début du Mondial junior, l'idée qu'une attaque en panne puisse envisager de se relancer contre le gardien américain Trey Augustine aurait été accueillie avec peu de sérieux. Surtout si l'attaque en question avait été celle du Canada.

C'est pourtant une partie non-négligeable de l'intrigue alors que les deux pays rivaux se préparent à en découdre pour conclure la ronde préliminaire vendredi à Ottawa.

À sa troisième participation au Mondial junior, Augustine devait être un roc derrière la défensive des États-Unis. Mais ses performances ne sont pas à la hauteur des attentes jusqu'à maintenant.

Contre l'Allemagne, il a été battu quatre fois sur seulement 18 lancers dans une victoire de 10-4. Ses largesses ont été plus coûteuses contre la Finlande. Deux des quatre tirs qui l'ont déjoué sont passés du côté de sa mitaine, continuant une inquiétante tendance observée à son départ précédent.

« Il a été notre meilleur joueur en troisième période. C'est lui qui nous a permis de les limiter à trois buts, il a réalisé plus gros arrêts pour nous, avait commenté l'entraîneur américain David Carle après la défaite contre la Finlande. Ce résultat ne repose pas sur ses épaules. Nous devons mieux jouer devant lui. »

Reste qu'en deux titularisations, le représentant de l'Université Michigan State montre une moyenne de buts alloués de 3,94 et un taux d'efficacité de ,878. Il suffit de jeter un œil à ce tableau préparé par le collègue Stéphane Leroux pour réaliser le caractère atypique de son rendement.

Les joueurs canadiens pourraient entrevoir d'un bon œil la possibilité de tirer profit d'un adversaire vulnérable, mais un match contre le Canada pourrait aussi être l'occasion pour Augustine de retrouver sa superbe.

L'équipe hôtesse n'a marqué que neuf buts en trois matchs à l'aube de la phase éliminatoire. C'est peu considérant qu'il y a un an, ÉCJ en avait inscrit dix dans un seul match contre la Lettonie.

Aucun joueur du Canada n'a marqué plus d'une fois depuis le début du tournoi. Son meilleur marqueur, Easton Cowan, n'a que trois points à son compteur. Bradly Nadeau, le seul joueur de l'équipe en provenance d'un environnement professionnel, a toujours une fiche vierge. Même chose pour Porter Martone, qui semblait destiné à un rôle important lors du calendrier préparatoire, mais qui a été laissé de côté pour le match contre l'Allemagne.

L'un des plus beaux espoirs en vue du prochain repêchage de la LNH, Martone trouvera peut-être la motivation de rebondir contre les États-Unis et leur propre jeune prodige. James Hagens, lui aussi considéré comme l'une des perles de l'actuelle cuvée d'espoirs, est l'Américain le plus productif jusqu'ici avec deux buts et six points.

Le capitaine Brayden Yager et le défenseur Tanner Molendyk sont d'autres vétérans canadiens dont la contribution offensive se fait toujours attendre.

L'édition actuelle d'ÉCJ est en voie d'être parmi les plus timides en attaque dans les 30 dernières années. Selon des chiffres compilés par Stéphane Leroux, Le Canada avait terminé la ronde préliminaire avec seulement neuf buts en 1998 et en 2000. Il n'en avait aussi marqué que dix à ses quatre premiers matchs en 1999.

Pendant ces trois années, le Canada avait remporté une fois l'argent et une fois le bronze en plus d'être écarté du podium en 1998 en Finlande.

La version actuelle d'ÉCJ peut encore se réveiller à temps pour se placer dans le siège du conducteur. Une victoire contre les États-Unis lui permettrait de finir en tête du groupe A. Ce scénario lui vaudrait un affrontement contre le Kazakhstan ou la Suisse en quart de finale.

Une défaite en temps réglementaire reléguerait possiblement le Canada au troisième rang et le positionnerait pour un duel contre la Suède ou la Tchéquie le 2 janvier.

C'est la première fois en huit ans que les États-Unis et le Canada s'affronteront la veille du jour de l'An. Dans le format actuel du tournoi, les deux voisins ont croisé le fer neuf fois un 31 décembre. Le Canada a compilé une fiche de 6-2-1 en ces circonstances.