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Éric Gélinas de retour en mentor?

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LAVAL – Il y a une semaine à peine, Éric Gélinas jouait un match de hockey amical en matinée à Brossard. Francis Bouillon figurait au nombre des patineurs. Paul Byron aussi. Était-ce une audition avant le temps? 

L'histoire ne le dit pas. Ce qu'on peut conclure toutefois, c'est que le défenseur n'a pas incité les deux anciens joueurs du Canadien à sonner l'alarme auprès de leurs patrons.

Car mardi, nos trois hommes ont renoué à Laval pour le jour 1 du camp d'entraînement du Rocket. Gélinas dans le camp des joueurs à l'essai et sans contrat, Bouillon et Byron dans celui des évaluateurs au service de l'entraîneur-chef Pascal Vincent.

« J'ai dû jouer une bonne game mercredi passé! », déduisait l'Ontarien, à la blague, au terme de la première journée d'entraînement.

Gélinas, un arrière de 33 ans qui a joué 189 matchs en carrière dans la LNH avant de se tourner vers l'Europe, s'est pointé à Laval sans aucune garantie de la part du club-école dont il a défendu le logo lors de la saison inaugurale en 2017-2018.

Se remettant d'une deuxième opération aux hanches en deux ans, l'ancien choix de deuxième tour des Devils du New Jersey en 2009 n'a pas joué de match depuis mars dernier, alors qu'il complétait avec le HC Ajoie sa deuxième campagne dans la Ligue nationale suisse.

Les derniers mois, il les a essentiellement passés dans le gymnase pour y rebâtir ses « deux nouvelles hanches » avant de reprendre l'entraînement sur la patinoire dans les dernières semaines. La douleur, celle qui le « réveillant la nuit » et qui le tenaillait ne serait-ce que pour « faire un tour du bloc » dans la petite localité suisse a disparu.

Le retour en Europe allait toutefois attendre, le temps qu'il retrouve la forme. La mi-octobre lui semblait un objectif réaliste et il avait mis son agent sur le dossier. Jusqu'à ce que l'ouverture du camp d'entraînement du Canadien ne change ses plans. Au jour 1 de celui-ci, Gélinas a profité de la visite d'un représentant de l'équipementier CCM dans les environs afin de placer une commande pour un casque.   

« J'ai croisé tout le monde de l'organisation. Ça m'a rappelé des souvenirs de quand j'ai joué ici à Laval. J'avais aimé ça, passer une année à jouer devant ma famille, mes amis. Alors j'ai contacté [le directeur général du Rocket] John Sedgwick par courriel. Après ça, il est rentré en contact avec mon agent. »

Gélinas a reçu son invitation moins de 24 heures avant l'ouverture du camp. La perte des services de la recrue David Reinbacher pour cinq à six mois n'est certes pas étrangère à cette chance qui lui est offerte. 

Or, c'est avant tout un rôle de mentor qui attend le professionnel de 13 saisons s'il parvient à s'établir dans le vestiaire de la Place Bell. Un mandat qu'il se plaît à remplir depuis plusieurs années déjà, lui qui a notamment accompagné le jeune défenseur vedette des Red Wings de Detroit, Moritz Seider, alors que les deux formaient en 2020-2021 une paire à la ligne bleue du Rögle BK en première division suédoise.

« C'est ce qu'ils recherchent ici. Je n'ai pas l'intention d'espérer un rappel ou quoi que ce soit. Ce n'est plus ce que je veux. Ce que je veux, c'est bien performer, aider et jouer mon hockey. »

Gélinas dit donc avoir « fait [son] deuil » de la LNH. Un état d'esprit qui contraste avec celui qui le motivait lors de son premier séjour avec Laval, alors qu'il avait amassé 13 buts et 13 passes en 64 rencontres.

« J'espérais vraiment me faire rappeler par le Canadien. Ça avait été tough à avaler que ça n'ait pas fonctionné. Alors je suis allé en Europe et j'ai repris goût au hockey. »

Le gaucher de 6 pi 4 po et 227 lb a d'abord transité par la KHL avant de s'enraciner en Suède pour l'essentiel de trois saisons. En confiance, il a signé en 2021-2022 un contrat à deux volets avec les Hurricanes de la Caroline, avant d'être finalement cédé dans la Ligue américaine.

« Je m'étais dit : "tant qu'à ça, je vais retourner en Europe". »

Ce qu'il a fait. Gélinas s'est à nouveau exilé en Suède, joignant le club de Djurgardens IF, avant de jouer les deux plus récentes campagnes en Suisse, où il n'a disputé que 15 et 30 matchs avec le SC Berne et le HC Ajoie en raison de ses blessures aux hanches.

En plus de la rouille qu'il disait ressentir à sa sortie de la patinoire mardi, contrairement à bon nombre de ses confrères qui ont un camp des recrues et un camp régulier du Canadien dans le corps, Gélinas doit de plus s'acclimater aux dimensions d'une surface de jeu nord-américaine.

Il a donc besoin de temps, ce que le Rocket semble disposé à lui offrir avant de lui offrir un contrat ou non.

« J'ai été ouvert avec eux autres, ils savent ce que j'ai fait cet été. Je ne suis pas resté assis à rien faire. Je me suis entraîné, j'ai rebâti mes hanches. C'est juste que j'ai eu moins de répétitions sur la glace que j'aurais dû avoir », a-t-il exposé, refusant pour l'instant de se prononcer à savoir si un poste dans la ECHL chez les Lions de Trois-Rivières était une option envisageable.

« Je prends une journée à la fois. Je suis ici et je veux me remettre en forme. Je veux montrer ce que je suis capable de faire. J'ai assez de hockey dans mon bagage, j'ai de l'expérience, alors je ne suis pas inquiet que ça va revenir assez rapidement. Il faut juste que je retrouve mes repères pour bien me sentir. Les options, à partir d'ici, je n'ai pas vraiment la tête là. Je suis ici pour essayer de faire l'équipe, et de ce que j'ai compris, il y a un spot de vétéran d'ouvert. »