Une pause qui ne fera pas de tort au Rocket
LAVAL - Pascal Vincent se remettait déjà d'une courte nuit de sommeil lorsqu'un appel du Canadien de Montréal lui a fait comprendre qu'il en serait quitte pour un long samedi au bureau.
Satisfait de la performance de ses hommes lors d'une victoire de 3-1 du Rocket de Laval aux dépens du Wolf Pack de Hartford, vendredi soir, l'entraîneur-chef tenait une rencontre avec ses adjoints lorsque la haute direction du Tricolore est venue lui soutirer deux de ses meilleurs joueurs, seulement quelques heures avant un autre duel entre les deux formations.
« La journée a commencé avec cinq heures de sommeil. Puis, le Canadien a appelé et il nous a dit qu'il avait besoin de (Owen) Beck et de (Logan Mailloux), a mentionné Vincent. Il faut s'ajuster rapidement, mais c'est ce que nous voulons. Notre mission, c'est d'aider le Canadien. Nous nous sommes ajustés et d'autres joueurs ont pris la relève. »
Aucun entraîneur ne se réjouirait de perdre à quelques heures de préavis son centre de premier trio et un défenseur de première paire, mais Vincent est rapidement passé à autre chose. Surtout que la situation a pris un virage plutôt cocasse alors que l'attaquant Alex Beaucage, rappelé par le Rocket mercredi, avait déjà pris la direction des Lions de Trois-Rivières lorsque la nouvelle est tombée.
À 11 attaquants et six défenseurs, grâce au retour au jeu de William Trudeau, les Lavallois n'ont pas été l'ombre d'eux-mêmes lors de la première période, samedi. Ils ont éventuellement retrouvé leur aplomb pour effacer deux retards de trois buts et l'emporter 5-4 en prolongation, grâce à Florian Xhekaj.
Obtenant une occasion de jouer sur le premier trio, en l'absence de Joshua Roy, Sean Farrell a fait partie de ceux qui ont pris les bouchées doubles. Il a récolté deux buts et une assistance pour hériter du titre de première étoile de la rencontre.
« Les rappels n'expliquent pas le lent départ que nous avons connu, mais ç'a été un bon test pour notre équipe. Ça montre notre profondeur et à quel point nous pouvons créer de belles choses en nous unissant. C'est la mentalité du joueur suivant. Les joueurs rappelés ou ce qui se passe avant le match, ça ne nous dérange pas », a noté le défenseur Noel Hoefenmayer.
Il s'agissait déjà d'une quatrième remontée victorieuse pour le Rocket (28-11-3) en 2025 et d'une cinquième victoire consécutive. Le club-école du Bleu-blanc-rouge occupe actuellement le premier rang de la section Nord de la Ligue américaine de hockey, et ce, malgré quelques blessés et le jeu du yo-yo dans la formation.
« Nous avons beaucoup de caractère dans l'équipe. Tout le monde contribue et connaît son rôle, a analysé l'attaquant Rafaël Harvey-Pinard, qui a lui-même été rappelé par le Canadien cette semaine. Nous jouons du gros hockey en ce moment, mais je pense qu'il faudra tout de même éviter de tirer de l'arrière. »
Les dernières semaines du Rocket ont également contribué à remplir l'infirmerie. Roy et Xavier Simoneau ont récemment été victimes d'une blessure, tandis que Laurent Dauphin a quitté le match de samedi contre le Wolf Pack. Vincent a aussi fait savoir que le défenseur Gustav Lindstrom ne devait pas disputer cette partie, mais qu'il a changé d'idée après avoir appris que Mailloux avait été rappelé.
Avec une pause de quatre jours au calendrier en raison des festivités entourant le match des étoiles de la Ligue américaine, les joueurs auront la possibilité de revenir en force pour un mois de février qui s'annonce éreintant à l'étranger.
« Nous sommes blessés en ce moment, alors le congé arrive à point, a exprimé Vincent. Les gars ont poussé fort dans les entraînements et dans le gymnase. Ils ont travaillé fort pendant les parties et ils ont eu du succès. »
En attendant que ses joueurs retrouvent la glace, est-ce que l'entraîneur-chef pourra lui aussi décrocher du hockey pendant la pause du match des étoiles?
« Il y a cinq ou 10 ans, j'aurais dit non, mais maintenant, je suis capable », a-t-il assuré.
Le Rocket reprendra l'action vendredi contre les Marlies à Toronto. Il s'agira du premier de sept matchs sur les patinoires ennemies en février.