« Le moteur a presque sauté » : le Rocket et son trop plein d'émotions
LAVAL - Très peu de partisans vont se plaindre de la rivalité entre le Rocket de Laval et les Senators de Belleville, mais les deux clubs ont encore un peu de travail à faire pour gérer leurs émotions.
Avec l'aide des arbitres Morgan MacPhee et Hillary Brennan, les choses ont grandement débordé vendredi soir, à la Place Bell, mais le club-école du Canadien de Montréal a su s'en tirer avec deux points et une victoire de 2-1.
Pendant cet affrontement chaotique, le Rocket a écopé 62 minutes de pénalité, dont trois conduites antisportives en deuxième période, et il a été confronté à neuf désavantages numériques, qui ont tous été écoulés.
Sans le travail de certains joueurs, comme l'attaquant Laurent Dauphin ou les défenseurs Tyler Wotherspoon et Josh Jacobs, le résultat aurait toutefois pu être bien différent.
« Ce n'est pas le grand amour (avec les Senators), mais ils sont physiques et nous avons réussi à répondre. Il faut toutefois apprendre à laisser les officiels tranquilles. Ça nous a coûté cher avec des 10 minutes. Au moins, nous avons pris du momentum en écoulant les pénalités », a exprimé Dauphin, qui a été utilisé pendant 6:33 en désavantage numérique, vendredi.
Après la rencontre, l'entraîneur-chef Pascal Vincent avait l'impression que ses hommes avaient offert une très belle performance sur la patinoire, mais qu'ils avaient parfois dépassé la limite sur le plan des émotions. Il a comparé la situation à celle d'une voiture qui voit ses tours par minute passer dans la zone rouge du tableau de bord.
« Cette semaine, nous avons poussé fort les joueurs. Je voulais qu'ils compétitionnent lors de chaque présence. Quand tu transmets ça à ton état mental, dans un match comme ce soir, qui était intense et physique, notre RPM était dans le rouge en deuxième période. Il faut l'amener près de cette ligne, mais sans la dépasser. Le moteur a presque sauté », a-t-il imagé.
Avec le groupe plutôt jeune qu'il a devant lui, Vincent pourra cependant se servir de ce match pour bien évaluer ce que ses joueurs peuvent lui offrir dans une partie à émotions élevées. Il pourra aussi aiguiller le développement de certains jeunes qui verront éventuellement ce genre de rivalités dans la LNH.
« Ça vient aussi avec l'expérience de gérer ces moments-là. Nous les vivrons quand nous participerons aux séries. Nous n'avons pas géré nos émotions de la bonne façon ce soir, mais en même temps, c'était plaisant de voir l'intensité des gars sur la patinoire, a affirmé l'entraîneur-chef. Nous avons plusieurs jeunes et je veux voir comment ils vont réagir dans ces situations. Un jour, s'ils sont appelés à jouer avec le Canadien, ils devront être capables de jouer ce genre de matchs. »
Il s'agissait déjà du cinquième duel de 10 cette saison contre les Senators et il n'est pas surprenant de voir que l'animosité entre les deux rivaux de la section Nord a atteint un niveau très élevé. Le Rocket a gagné trois de ces cinq matchs, qui ont tous été serrés.
Aussi incroyable que ça puisse paraître, il ne faudrait pas non plus se surprendre de voir l'intensité atteindre un autre palier lorsque la course aux séries sera encore plus enclenchée.
« C'est une équipe qui est difficile à affronter. Elle est physique et elle applique un bon échec avant. Si tu la pousses, elle va te repousser, mais nous jouons aussi de cette façon en ce moment. C'est une rivalité très plaisante et c'est ce que tu veux voir », a déclaré Vincent.
Le prochain match entre le Rocket et les Senators aura lieu le 12 février, à Belleville.