Owen Beck a marqué le but vainqueur lors d'un match des toutous record
Owen Beck a dénoué l'impasse avec seulement 19,7 secondes à écouler au match et le Rocket de Laval a défait les Marlies de Toronto 5-4, samedi, à la Place Bell.
Pour l'occasion du match du « lancer du toutou », un record lavallois de 12 547 peluches ont été lancées sur la glace pour cette sixième édition. Elles seront remises à des organismes et des initiatives locales œuvrant auprès des familles et des enfants.
Les rivalités font parfois ressortir le meilleur de certains joueurs et, en moins de 24 heures, Owen Beck a montré qu'il était taillé sur mesure pour ces duels.
Trempant le pied pour une première fois dans cette rivalité naturelle de la section Nord, Beck avait bien paru dans une défaite de 3-2 en fusillade aux mains des Marlies, la veille. Il avait marqué un but et il avait été grandement impliqué.
Le choix de deuxième ronde du Tricolore en 2022 a cependant amené son jeu à un autre niveau lors du deuxième affrontement de la fin de semaine. Sa fougue et son intensité lui ont d'ailleurs permis d'être récompensé de deux buts et une aide.
C'est à la suite d'une mise au jeu dans le territoire ennemi que Beck a éventuellement donné la victoire au Rocket (15-6-2). Il s'est emparé du disque et il a décoché un tir qui a surpris Dennis Hildeby du côté du bloqueur.
« C'était son meilleur match de la saison, a insisté l'entraîneur-chef Pascal Vincent. Il patinait, il était physique et impliqué dans les trois zones, et il gagnait des mises en jeu. C'est un joueur qui a du talent et de l'énergie, et il est fort physiquement. »
La plupart des observateurs s'attendaient quand même à de belles choses de la part de Beck à sa saison recrue dans la Ligue américaine, mais il dépasse actuellement les attentes de beaucoup.
Le joueur de centre de 20 ans a amassé sept buts, dont quatre vainqueurs, et 20 points en 23 matchs cette saison, et il a obtenu au moins un point à ses six dernières parties.
« Je commence à avoir une bonne lecture de la ligue et de son rythme de jeu. Je comprends comment se joue le hockey professionnel. L'objectif est de toujours travailler et de continuer à se développer. J'ai le sentiment que les choses progressent bien en ce moment », a observé Beck.
Contrairement à Beck, Vincent Arseneau a dû passer son tour quelques fois depuis le début de la campagne, mais peu de joueurs du Rocket peuvent faire réfléchir les adversaires sur la glace comme il sait le faire.
Arseneau n'était pas en uniforme vendredi soir, mais il était impatient de plonger tête première dans cette excitante rivalité. Tellement, qu'il pensait même avoir inscrit le but de la victoire avec moins de sept minutes à jouer au dernier tiers.
On peut dire que le colosse de 32 ans a calmé les ardeurs des Torontois, et qu'il avait encore en tête la célébration de Cédric Paré à l'endroit des partisans lavallois lors de son but vainqueur, une journée plus tôt.
« Quelle foule encore ce soir. Comment veux-tu ne pas trouver d'énergie pour un match de la sorte? Le fait de retrouver (Florian) Xhekaj et (Luke) Tuch ce soir, nous savions que nous pouvions donner du momentum à l'équipe. J'ai regardé le match d'hier et j'ai trouvé qu'il y avait eu un manque de respect. Aujourd'hui, je voulais montrer qu'il fallait respecter le Rocket de Laval », a dit Arseneau.
Le but du vétéran, qui roule sa bosse dans la Ligue américaine depuis la saison 2012-13, n'a laissé personne indifférent sur le banc du Rocket.
« Les gars capotaient au banc. Je n'ai pas de meilleurs mots. Il en fait tellement pour l'équipe. C'est un grand frère dans le vestiaire et qui joue un style difficile. Quand un gars marque comme ça, ça soulève le vestiaire », a mentionné Vincent.
Outre Beck et Arseneau, Adam Engstrom et Laurent Dauphin ont fait bouger les cordages dans la victoire. Connor Hughes a réalisé 21 arrêts.
Robert Mastrosimone et Alex Steeves ont tous les deux inscrit deux buts pour les Marlies (11-3-5). Steeves en a profité pour se hisser au sommet des pointeurs de l'histoire de l'équipe.
Matt Murray a amorcé la rencontre, mais il s'est blessé en première période et il n'est pas revenu entre les poteaux. En relève, Hildeby a cédé quatre fois en 23 lancers.
Le Rocket restera à domicile pour accueillir les Americans de Rochester, mercredi soir.
Le jeu du yo-yo
Les Lavallois sont sortis avec beaucoup d'aplomb dans les premières minutes du match et leurs efforts ont payé, à mi-chemin de l'engagement.
En entrée de zone, Beck a glissé la rondelle vers sa gauche à Engstrom, qui a trompé la vigilance de Murray sous la mitaine. Ce but a provoqué une pluie de 12 547 peluches et une longue interruption.
Les visiteurs ont profité d'une pénalité à Alex Barré-Boulet pour niveler la marque. Steeves a décoché un violent lancer que Hughes n'a pas stoppé.
Les esprits ont tranquillement commencé à s'échauffer et les deux formations ont repris là où elles avaient laissé il y a moins de 24 heures. Plusieurs mises en échec ont été décernées et bon nombre de coups ont été échangés après les sifflets.
Les arbitres n'ont d'ailleurs pas eu à intervenir pendant une longue séquence d'environ sept minutes sans interruption au deuxième vingt, sauf quand les Torontois ont pris les devants.
Le défenseur Tyler Wotherspoon a voulu récupérer la rondelle le long de la bande, mais il s'est fait jouer un tour par Matthew Barbolini, qui l'a poussée plus loin. Lors d'une montée à deux contre un, Mastrosimone a été patient avant de déjouer Hughes entre les jambières.
Le Rocket a rapidement retrouvé le rythme, mais il n'a pas immédiatement été en mesure de créer l'égalité. Ce fut toutefois le cas après le deuxième entracte.
Seulement 81 secondes après la première mise en jeu de la troisième période, Matteo Pietroniro a offert un cadeau de Noël avant le temps à Beck, qui a intercepté sa passe avant de battre Hildeby d'un tir rapide.
Les Marlies ont repris les devants de façon un peu bizarre, grâce à Mastrosimone, mais la réplique de Dauphin, lors d'une montée à deux contre un, est venue seulement 71 secondes plus tard.
Arseneau et Steeves se sont ensuite échangé un but avant que Beck mette la cerise sur le gâteau.
Adam Engström