Le tour de Jacob Perreault viendra bientôt
LAVAL – Jacob Perreault doit se rendre à l'évidence. Ce n'est peut-être qu'une question de jours, mais son tour n'est pas encore venu.
« Laval, ils sont hot en ce moment. »
Rappelé la semaine dernière des Lions de Trois-Rivières dans la ECHL, où il a amorcé sa saison pour retrouver la forme, l'attaquant n'a toujours pas joué de match avec le Rocket de Laval, qui connaît actuellement le meilleur début de campagne de sa jeune existence (9-2-0).
Bien qu'il soit monté à bord de l'autobus menant l'équipe à Belleville pour un programme double le week-end dernier, le choix de premier tour des Ducks d'Anaheim en 2020 était campé dans le rôle du 13e attaquant. Une fonction qui semblait toujours lui être réservée lundi à l'entraînement, à la veille du départ de l'équipe pour Rochester.
Perreault a alors obtenu quelques répétitions au sein du quatrième trio présentement formé de Vincent Arseneau, Florian Xhekaj et Luke Tuch. Questionné à savoir si Perreault pourrait être invité à se vêtir des couleurs du Rocket dans l'un des trois matchs à l'horaire cette semaine, l'entraîneur-chef Pascal Vincent n'a pas exclu ce scénario.
« Peut-être, on va voir », a-t-il d'abord répondu avant d'approfondir sa pensée.
« On veut le mettre dans une position gagnante, autant pour lui que pour nous autres. Physiquement, il a manqué beaucoup de hockey. On veut le remettre dans une condition physique maximale, ou le plus proche possible, avant de le mettre dans un match. On va être patient, mais ce n'est pas impossible. »
Perreault, qui a été acquis l'an dernier des Ducks en retour de l'espoir Jan Mysak, revient en effet de loin. Opéré à l'épaule en avril, le Québécois vient à peine de conclure une longue rééducation qui s'est échelonnée sur six mois.
« D'habitude, je patine cinq à six fois par semaine durant l'été, ce qui n'était pas possible cette fois. Mais ça m'a quand même aidé. [...] Quand tu tournes pro, c'est comme si tu t'entraînais tout le temps. Ça n'arrête jamais. Même durant l'été, tu es tout le temps en train de faire tes workouts pour l'année qui s'en vient. Ça a fait du bien de prendre ça relax un peu. Je me sens comme si mon corps avait rajeuni de deux ans. »
Après avoir passé l'entièreté du camp d'entraînement du Canadien de Montréal et la majeure partie de celui du Rocket dans le gymnase, Perreault a été cédé le 23 octobre aux Lions.
« Au début, j'étais un peu surpris, mais pas trop étant donné que ça faisait longtemps que je n'avais pas joué. Je trouvais ça quand même nice, parce que je ne savais pas vraiment c'était quoi la East Coast. »
« Il n'y a pas une grosse différence entre les deux ligues, a vite constaté Perreault. C'est sûr que les top joueurs dans [la LAH] sont meilleurs que les gars dans l'autre ligue, mais c'est quand même proche. C'est dur de jouer dans cette ligue-là et je trouve que j'ai bien performé. »
Au fil de ce séjour de cinq matchs à Trois-Rivières, Perreault a affiché une production moyenne d'un point par rencontre, récoltant quatre mentions d'aide et inscrivant notamment un but rappelant à tout le monde pourquoi il a été le 27e choix au total de l'encan amateur de 2020 de la LNH.
Daniel Jacob, l'allié
Maintenant de retour dans la Ligue américaine, où il a été rappelé pour palier à la perte de Jared Davidson, blessé, Perreault renoue avec un environnement quelque peu familier qui lui permettra d'exposer à nouveau ce talent, espère-t-il.
En Pascal Vincent, Perreault doit certes s'acclimater à un sixième entraîneur-chef déjà depuis qu'il a fait ses débuts dans la LAH en 2020 à l'âge de 18 ans (les activités de l'OHL étaient paralysées par la COVID-19, NDLR), mais il n'est pas étranger aux méthodes et à la philosophie du nouvel enseignant.
En 2021-2022, sa deuxième saison chez les professionnels, Perreault a évolué sous les ordres de Joël Bouchard chez les Gulls de San Diego. Non seulement Bouchard a déjà été le partenaire de Vincent derrière le banc du défunt Junior de Montréal dans la LHJMQ, mais il était de plus épaulé en Californie par Daniel Jacob, qui est de retour cette année à Laval à titre d'entraîneur adjoint.
C'est sous les directives de Bouchard et de Jacob, de même que de Maxime Talbot, que Perreault a offert son meilleur rendement à ce jour dans la LAH, amassant 37 points en 55 matchs.
« Joël a été un de mes coachs préférés. Je n'ai pas encore joué cette année, mais Pascal a le même style que Joël, et il est avec Dan. C'est un environnement similaire. J'ai hâte de voir ce que ça va donner, mais juste à voir les games, les boys ont l'air de vraiment aimer l'avoir comme coach et d'avoir du fun sur la glace », observe celui qui a trouvé en Jacob un allié précieux pour la suite des choses.
« Il sait ce que je suis capable de faire. »
À savoir si Perreault obtiendra une première opportunité de le démontrer demain soir face aux Americans, ça reste à voir. Autrement, il y a toujours le duel de vendredi contre le Crunch de Syracuse, ou celui du lendemain à nouveau contre les Americans. Son tour finira bien par venir. D'ici là, il promet d'être patient.
« Je suis encore jeune, j'ai 22 ans. J'ai encore beaucoup de hockey devant moi. »