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RÉSULTATS

Maintenant ou jamais pour Connor Hughes

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LAVAL – À quel âge un gardien est-il considéré trop vieux pour tenter une poussée vers la LNH?

25 ans? 30 ans? 35 ans?

« Il n'y a pas d'âge pour arriver », estimait cette semaine l'entraîneur-chef du Rocket de Laval Pascal Vincent, avant de nuancer sa pensée. 

« En fait oui, il y a un âge... À 45 ans c'est un peu tard. »

En 2002, Tim Thomas avait 28 ans quand il est revenu pour de bon d'Europe, où il avait jusque-là passé l'essentiel de sa carrière professionnelle, afin de tenter sa chance dans l'organisation des Bruins de Boston.

Trois ans plus tard, l'ancien choix de 9e ronde des Nordiques de Québec s'établissait à temps plein dans la grande ligue. En 2009, il remportait le premier de ses deux trophées Vézina. Puis, en 2011, il soulevait coup sur coup le trophée Conn Smythe – dont il est encore à ce jour le plus vieux récipiendaire à 37 ans – et la coupe Stanley.

Bref, pour certains, il n'est jamais trop tard.

C'est dans cet état d'esprit que Connor Hughes s'est récemment rapporté au camp du Canadien de Montréal, puis à celui du Rocket en début de semaine à la Place Bell. Après sept saisons à gravir les échelons du hockey professionnel suisse, le portier ontarien tente le grand coup. 

À 28 ans. Comme Thomas.

 « De nos jours, les gardiens commencent à atteindre leur apogée vers 26, 27 ou 28 ans. Je sentais que si je ne tentais pas ma chance maintenant, ça n'arriverait probablement jamais », confiait mercredi celui qui a signé un contrat d'un an à deux volets avec le Tricolore cet été.

« Je commence à être dans la fleur de l'âge, alors le fait d'être prêt maintenant plutôt que de me développer ici joue peut-être à mon avantage. »  

Jamais repêché dans la LNH, le joueur originaire de London s'est exilé en Suisse au début de la vingtaine pour y faire ses débuts professionnels en 2017-2018 en deuxième division. Tranquillement, il s'est frayé un chemin jusqu'en première division, obtenant un premier mandat de gardien no 1 avec le Fribourg-Gotteron HC en 2022-2023.

C'est toutefois son excellente campagne avec le Lausanne HC, l'an dernier, qui a éveillé l'intérêt d'équipes de la LNH, dont un Canadien à la recherche d'un gardien pour supporter son espoir Jakub Dobeš au sein du club-école.

Au fil de la dernière campagne, Hughes a montré un dossier de 10-6-0 en 19 rencontres, affichant une moyenne de buts alloués de 1,73 et un taux d'efficacité de ,940 avant de briller en séries éliminatoires.

L'imposant gardien de 6 pi 4 po et 233 lb a alors signé 11 victoires, aidant les siens à atteindre la finale avec une moyenne de 1,91 et un pourcentage d'arrêts de ,933.

« Beaucoup de jeunes gardiens n'obtiennent pas l'opportunité de jouer autant que les autres patineurs. C'est un peu ce qui m'est arrivé. J'ai dû trimer dur à l'entraînement pour me bâtir, mais quand on m'a offert ma chance d'être partant à 25 ans, j'ai sauté dessus et j'en ai tiré avantage. »

« Il est encore dans une position où il peut se faire voir, a exposé Vincent. Dans son attitude, tu le vois, c'est un homme. Il est mature et il a du vécu. [...] J'en parlais avec Marco Marciano (l'entraîneur des gardiens du Rocket, NDLR) et c'est évident qu'il a faim. Il veut apprendre. Il veut s'imposer et on va lui donner des opportunités. »

Ici pour jouer dans la LNH

Le mandat qui sera octroyé à Hughes cette saison sera sans contredit celui d'auxiliaire à Dobeš, qui pour l'instant n'a toujours pas été retranché par le Canadien.

Ne disposant pas d'une réelle soupape de sécurité digne de ce nom à ses débuts professionnels l'an dernier, l'espoir de 5e ronde du CH en 2020 en a d'abord arraché en première moitié de campagne, avant de se ressaisir et de briller malgré sa lourde charge de travail. Avec 2867:39 minutes passées dans le demi-cercle du Rocket, le Tchèque de 23 ans n'a été devancé que par Matthew Villalta des Roadrunners de Tucson (3048:41) lorsque le calendrier régulier de la LAH a pris fin.

« Peu importe qui sera le no 1, ma job en tant que vétéran c'est d'être un bon coéquipier. Je ne sais pas quel est leur plan, mais si c'est Jakub, je n'ai pas de problème avec ça. Si c'est quelqu'un d'autre, c'est OK », a assuré celui qui se dit aussi prêt à jouer le rôle de mentor, même si celui-ci lui paraît précoce.

« C'est un peu bizarre parce que d'un côté, je sais que je suis plus vieux, mais de l'autre je tente aussi de propulser ma carrière. Je ne suis pas venu ici pour jouer le reste de ma carrière dans la LAH. Aussi fantastique soit l'environnement, je suis ici pour jouer dans la LNH. »

Et ce n'est pas Pascal Vincent qui va se plaindre des ambitions de ce dernier. Car alors que la saison régulière approche, le tandem à sa disposition pour défendre son filet se dessine comme l'une des forces de la jeune formation.  

« De ce qu'on voit jusqu'à date, je pense que oui, a convenu le coach. L'organisation du Canadien est dans une bonne position présentement. »