Les joueurs du Rocket ont des objectifs clairs pour le reste de la saison
Pascal Vincent refuse de mettre la charrue devant les bœufs lorsqu'il est question des séries éliminatoires de la Ligue américaine de hockey, mais ce que ses hommes accomplissent depuis le début de la saison permet de rêver à bien plus.
L'entraîneur-chef du Rocket de Laval a parfois semblé s'autocensurer pendant ses conférences de presse d'après-match ces dernières semaines. Après avoir parlé des séries, Vincent prenait une pause de quelques secondes pour ajouter un « si nous y participons », ou pour doucement poser le poing sur la table – comme s'il devait toucher du bois pour y arriver.
Pourtant, avec 11 matchs à disputer à sa saison, le club-école des Canadiens de Montréal détient une avance de trois points devant les Bears de Hershey au sommet de la Ligue américaine et il devance les Americans de Rochester par huit points au premier échelon de la section Nord.
Les Lavallois n'ont d'ailleurs montré aucun signe de relâchement cette semaine, après avoir obtenu cinq points sur une possibilité de six contre deux rivaux de section.
Ils ont d'abord blanchi les Marlies de Toronto 3-0 avant de se faire voler un point par le gardien des Monsters de Cleveland Zach Sawchenko. Lors du deuxième duel en moins de 24 heures contre la troupe de l'Ohio, samedi, le Rocket a complètement dominé ses adversaires pour triompher 6-0.
Si la troupe de Vincent ne faisait pas partie des favorites au début de la campagne, elle est maintenant surveillée de très près par les autres formations du circuit.
« Je pense que nous avons envoyé beaucoup de messages tout au long de la saison, pas seulement cette semaine, a déclaré l'attaquant du Rocket Laurent Dauphin. C'est de continuer de la sorte en séries. De continuer à jouer notre style et à imposer notre rythme. »
Visiblement, dans le vestiaire du Rocket, les séries ne sont qu'une formalité auprès des joueurs. Certains ont même décidé de s'aventurer un peu plus loin.
Outre le long parcours éliminatoire de 2021-2022, l'équipe lavalloise n'a pas souvent eu l'occasion de parler de la coupe Calder depuis son arrivée dans la Ligue américaine, en 2017. Encore moins en mars.
L'attaquant Jared Davidson n'a pas caché qu'il s'agissait de l'objectif ultime, moins de deux heures après avoir atteint le plateau des 20 buts dans la victoire aux dépens des Monsters.
« Nous avons de plus gros objectifs ici que ceux que nous pouvons avoir individuellement. Les séries seront énormes, et nous espérons soulever la coupe Calder », a-t-il dit.
Lorsqu'il a été mis au courant des commentaires de Davidson, Vincent a de nouveau été diplomate, pour que ses hommes ne se mettent pas à regarder trop loin. Il s'est toutefois dit heureux d'entendre ce discours.
« L'objectif est de terminer la saison le plus haut possible au classement. Après, nous verrons ce qui va arriver. Mais j'espère que c'est leur intention, et nous irons aussi loin qu'ils veulent aller. Nous méritons d'être là, et nous ne sommes pas dans cette position par hasard. Par contre, il reste des matchs à jouer, et il ne faut pas l'oublier », a mis en garde l'entraîneur-chef.
Si les joueurs peuvent se permettre déjà d'y croire, c'est aussi grâce à l'excellent travail de Vincent et de son personnel. Le système de jeu qu'ils ont établi fonctionne contre tous les styles d'adversaires et il ne semble pas y avoir de réelles faiblesses au sein du Rocket.
« Nous avons quatre trios qui peuvent marquer, nous jouons avec ardeur et nos adversaires n'ont pas de repos contre nous, peu importe le trio, a soutenu le défenseur Gustav Lindström. Il y a également un bon mélange de vétérans et de jeunes. C'est plaisant à regarder, et j'ai hâte aux séries. »
Mais avant, pourquoi ne pas ajouter une conquête du trophée Macgregor-Kilpatrick, remis aux champions de la saison régulière de la Ligue américaine?
« Nous aimerions donner ça à nos partisans, à Laval et à notre organisation. Terminer au premier rang du classement général, ce n'est pas rien », a conclu Vincent.