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RÉSULTATS

Un fan du Canadien, sa salle de bain et sa fierté

Noel Hoefenmayer et la salle de bain aux couleurs du Canadien conçue par son père. Noel Hoefenmayer et la salle de bain aux couleurs du Canadien conçue par son père. - Courtoisie, Rocket de Laval
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LAVAL – Il y a les fans du Canadien, puis il y a Rupert Hoefenmayer.

Le natif de Montréal n'est pas du genre à se contenter d'acheter un chandail de Lane Hutson, ou encore d'accrocher un fanion à la fenêtre de sa voiture une fois les séries venues. 

Non, ce n'est pas assez.

Son amour pour la Sainte-Flanelle, il est prêt à la tapisser partout, jusque dans sa salle de bain…

Hoefenmayer a tout fait lui-même. Il a fixé chaque carreau de céramique, jusqu'aux plus petits formant le logo du Tricolore sur le mur de sa douche, à ceux collés au sol pour dessiner le plan du mythique Forum de Montréal.

Si un homme se dévoue à ce point pour SON club, imaginez un peu sa réaction au moment d'apprendre que son fils fait aujourd'hui partie de l'organisation qu'il chérit tant.

« C'est l'une des premières personnes que j'ai appelées. Il était très excité! », confiait mardi Noel Hoefenmayer, le défenseur de 25 ans acquis la semaine dernière des Oilers d'Edmonton en retour de l'attaquant Jacob Perreault.

C'est à Toronto, lieu de résidence familial, que le paternel du nouvel arrière du Rocket de Laval a réalisé son œuvre.

« Tous mes amis étaient des partisans des Maple Leafs. Je ne sais pas s'ils aimaient ça [quand ils venaient à la maison], mais mon père adorait en tout cas. »

La loyauté envers le Bleu-Blanc-Rouge, vous vous en doutez sans doute, ne s'est donc pas limité aux murs de cette pièce qui était avant tout fréquentée par son créateur. 

« Chaque soir quand j'étais jeune, je regardais les Habs sur RDS en français. Alors c'est très excitant pour moi d'être ici. C'est un rêve devenu réalité », s'est réjoui Hoefenmayer dans la langue de Maurice Richard.

Du monde à la ligne bleue

Si l'atteinte de la LNH – encore plus dans l'uniforme de l'équipe de son enfance – demeure un rêve que le Torontois caresse toujours, celui-se retrouve pour l'instant à lutter pour sa place au sein de la brigade défensive lavalloise.

C'est qu'avec son arrivée, le Rocket dispose pour l'instant de huit défenseurs en santé, dont quelques-uns comme Logan Mailloux, Adam Engström et William Trudeau, des produits maison que l'organisation s'affaire à développer pour le futur.

Il y a donc pas mal de monde à la ligne bleue, mais ce n'est pas l'entraîneur-chef Pascal Vincent qui s'en plaindra.

« C'est parfait pour les pratiques, ça », a d'abord noté le coach au sujet de ce luxe qui s'offre à lui. Lors de chaque sortie, il devra en retrancher deux, mais il le prévient, ce ne sera pas toujours les mêmes.

« On a une mission et c'est de développer les jeunes joueurs. Mais en même temps, les jeunes joueurs doivent performer », a rappelé le pilote.

« Ce que nous voulons, ce sont des affaires bien, bien simples. Tu n'as pas besoin de talent. Si tu travailles, si tu as une bonne attitude et si tu es un bon coéquipier, tu vas rester dans le lineup. [...] Mais si un de ces trois facteurs n'est pas là, on va avoir des discussions. Le développement, c'est aussi de voir comment tu vas réagir si tu te fais sortir de l'alignement. »

Hoefenmayer devra donc faire preuve de patience avant de pouvoir montrer les atouts qui ont entre autres convaincu les Coyotes de l'Arizona de le repêcher au quatrième tour en 2017 (108e).

« Je dirais que je suis un défenseur qui se débrouille bien aux deux extrémités de la patinoire et qui aime le jeu offensif. J'aime lancer la rondelle et compléter des jeux. »

Son penchant pour l'attaque, Hoefenmayer l'a notamment exprimé dans les rangs juniors avec les 67's d'Ottawa. À sa dernière campagne dans l'OHL en 2019-2020, il a récolté 82 points en 56 matchs (26 buts et 56 passes), surpassant ainsi tous les joueurs de sa position dans le circuit, avant d'être nommé défenseur par excellence la Ligue canadienne de hockey (LCH).  

Après avoir amorcé sa carrière professionnelle dans l'ECHL en 2020-2021, Hoefenmayer s'est établi à temps plein dans la Ligue américaine de hockey en 2022-2023, glanant 11 buts et 27 passes en 65 rencontres dans les couleurs des Marlies de Toronto. Un rendement qui lui avait valu une invitation au Match des étoiles alors présenté à la Place Bell.

Chez les Condors de Bakersfield, club-école des Oilers avec qui il jouait une deuxième saison, Hoefenmayer a été limité à 11 matchs cette saison. Malgré une utilisation réduite au sein d'une équipe qui jouissait elle aussi d'une profondeur expérimentée en défense, Hoefenmayer affichait la meilleure récolte de points chez les arrières de l'équipe (un but et six passes) avant d'être troqué au Canadien. 

« Ça allait très bien et j'aimais où en était mon jeu. Je me sens en pleine confiance en ce moment et j'ai très hâte de montrer ce dont je suis capable. »

Son père, assurément, trouvera le moyen de faire le voyage pour voir de ses yeux son fils en bleu-blanc-rouge. Ce ne sera peut-être pas le CH, mais ça s'en approche. Et qui sait si cela n'incitera pas l'artiste à ressortir la truelle et le coulis.

« Quand mes parents ont vendu la maison, mon père n'avait qu'une condition pour les futurs acheteurs, ils devaient conserver la salle de bain telle quelle. »

Souhaitons que son souhait ait été respecté.