Christian DeBlois suit le chemin de son père Lucien comme recruteur
MONTRÉAL – On peut dire que c'est à l'âge de 13-14 ans que Christian DeBlois a débuté sa carrière de recruteur alors qu'il accompagnait son père, Lucien, aux matchs des Harfangs de Beauport.
« Ouais, c'est ça, répond-il en souriant. Il y avait de très bons joueurs avec les Alexandre Daigle, Daniel Brière et Denis Gauthier que j'aimais beaucoup. Mon intérêt pour le recrutement a débuté là ».
« J'aimais aller voir les matchs avec mon père et ça me permettait aussi de passer du temps avec lui aussi », a précisé DeBlois qui se souvient des conversations avec d'autres recruteurs comme André « Moose » Dupont et Yvon Gendron.
Comme son frère jumeau (Simon) et son petit frère (Dominic), Christian a baigné dans le monde du hockey grâce à la carrière de leur sympathique paternel qui a joué 993 matchs dans la LNH avant de devenir entraîneur, brièvement, et recruteur depuis environ 30 ans.
« C'est dur pour ma mère, pauvre elle. En plus de nous avoir trimballés un peu partout, elle est obligée de nous écouter parler de hockey à la table », a admis Christian DeBlois avec compassion.
Mais pour lui et ses frères, cette ouverture sur le monde du hockey a surtout été source de bonheur.
« C'est ton héros, tu veux répéter ce qu'il fait même si ce n'est pas aussi facile que ça puisse paraître », a confié DeBlois en parlant du volet de joueur.
« Quand tu es jeune, sans le savoir, c'est une grande opportunité. Ça te permet d'aller dans le vestiaire avant ou après les pratiques, les jours de match parfois. Même qu'on pouvait embarquer sur la glace à Québec, Toronto et New York. Ce sont de beaux souvenirs et ça te mène vers ce milieu », a-t-il enchaîné.
Au fil des ans, on avait eu la chance de discuter hockey avec Lucien ainsi qu'avec Dominic qui œuvre à titre d'agent pour l'agence Will Sports Group où il épaule des clients comme Thomas Chabot, David Savard, Maveric Lamoureux et Mavrik Bourque.
Il fallait donc prendre le temps de connaître Christian surtout qu'il vient de compléter sa sixième saison comme dépisteur amateur pour les Sénateurs d'Ottawa.
Voilà une ironie fort amusante et vous allez comprendre sous peu. Il y a six ans, son père nous avait confié que ça le dérangeait que certaines équipes de la LNH n'aient pas de dépisteur attitré à la LHJMQ.
Et bien, quelques mois plus tard, les Sens allaient lui confier ce mandat d'abord à temps partiel et ensuite à temps plein. Son travail avec les Sea Dogs de Saint John avait été remarqué par Trent Mann qui était directeur du recrutement pour les Sénateurs.
« Le Québec, c'était son territoire. Il habitait près de Moncton et il se déplaçait. Au départ, je couvrais uniquement la LHJMQ, mais on a un plus petit personnel avec Ottawa et c'est une chance dans un sens. Je peux voyager pour couvrir d'autres territoires en Ontario, dans l'Ouest canadien et aux États-Unis », a-t-il expliqué.
La piqûre le fait quitter sa carrière d'enseignant
Ce serait facile de croire que DeBlois n'a que gravi les échelons dans ce milieu depuis sa jeunesse. Au contraire, il a travaillé comme enseignant pendant huit ans.
Christian DeBloisEn fait, c'est en allant regarder des matchs pour aider son petit frère, celui qui est agent, que le hockey l'a ramené dans son giron. Les Wildcats de Moncton – plus précisément Peter Nevin qu'il avait connu via son père – lui ont demandé s'il voulait travailler comme recruteur.
« Ce n'était pas prévu comme ça, mais c'est là que j'ai rattrapé la piqûre. On a baigné tellement longtemps dans le hockey », a raconté DeBlois qui s'ennuie du lien avec les enfants, mais pas de toutes les tâches reliées au métier d'enseignant.
Après cinq ans avec Moncton, il s'est joint aux Sea Dogs, aux Cataractes et ensuite aux Sénateurs. Éventuellement, il aimerait devenir un recruteur sollicité pour valider les rapports sur tous les territoires incluant l'Europe.
« C'est un emploi de rêve pour ceux qui sont passionnés de hockey. Mais la famille y goûte, c'est sûr », a réagi DeBlois.
« J'avais une copine jusqu'à récemment, mais ce fut difficile pour elle. Les deux, on était enseignants quand on s'est rencontrés. Elle comprenait que ce n'était pas évident de la faire passer devant le hockey », a-t-il confié.
Même si le côté personnel a encaissé une mise en échec, on sent tout de même sa grande passion pour le hockey. Bien sûr, les Sénateurs ont traversé quelques tempêtes sur la glace et dans les bureaux depuis son arrivée. Il entrevoit un contexte plus intéressant avec le nouveau propriétaire Michael Andlauer et l'état-major revampé.
De la fierté et des taquineries
On se doute que la dynamique hockey doit être très intéressante dans la famille avec son père, que l'on peut encore croiser régulièrement au Centre Bell, son frère Dominic qui est agent et son jumeau Simon qui a joué jusqu'au niveau universitaire.
D'ailleurs, Christian a joué un rôle dans le dossier de Thomas Chabot pour que Dominic devienne son agent. Quant à Simon, il a aidé Dominic à conclure l'entente pour qu'il représente David Savard.
Avec leur expérience, ils sont en mesure de ne pas tout dévoiler pour éviter un conflit d'intérêt. Une approche prudente puisque Chabot joue pour l'organisation des Sénateurs.
Mais on remarque encore plus les taquineries entre les quatre. Dominic nous textait, avec un bonhomme sourire, que Christian était assurément le meilleur dépisteur de la famille.
« Probablement qu'il a raison », a répondu Christian ce qui fera sourire son père.
Le papa ne sera sans doute pas surpris de se faire agacer par ses fils. Avant tout, il est fier de ses trois garçons et que Christian suive son chemin de recruteur.
« Je pense qu'il est fier de moi, il me l'a déjà dit et on se parle souvent. D'ailleurs, si j'ai des questions, je les pose plus à lui que Dominic », a-t-il conclu, sourire en coin, pour agacer l'agent de la famille.