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RÉSULTATS

Au CIO, la course à la succession de Thomas Bach est lancée

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Le départ annoncé de Thomas Bach a lancé la course à sa succession à la tête du Comité international olympique (CIO), qui se dénouera en mars 2025: du médiatique Sebastian Coe aux favorites plus discrètes des cénacles olympiques, voici une première revue des prétendants.

Sebastian Coe « réfléchit »

Rien de surprenant à ce que le Britannique Sebastian Coe ait lancé la première escarmouche: pressenti depuis des années, le patron de World Athletics a reconnu dès dimanche qu'il songeait à briguer la présidence de l'instance olympique en mars prochain.

« L'opportunité s'est présentée et il est évident que je dois y réfléchir », a déclaré le double champion olympique du 1 500 m.

L'ex-député conservateur de 67 ans -- ce qui le limiterait, au vu des règles du CIO, à un seul mandat de huit ans -- a déroulé son CV: organisateur des JO-2012 de Londres, président du Comité olympique britannique puis patron « du sport olympique numéro un, l'athlétisme ».

Outre son aura sportive, Coe peut se targuer d'avoir redressé depuis 2015 une instance plombée par son prédécesseur Lamine Diack, condamné pour son implication dans la dissimulation du dopage russe.

Il s'est en revanche attiré beaucoup d'inimitiés dans le monde olympique en décidant d'attribuer des primes aux athlètes médaillés d'or des JO de Paris, sans consulter personne, alors que la plupart des fédérations internationales ne peuvent suivre financièrement.

Ses positions sans concession, dont le bannissement pur et simple des athlètes russes, tranchent aussi avec l'équilibrisme de Thomas Bach, qui les avait réintégrés sous bannière neutre à la demande d'une partie du monde olympique.

Hoevertz-Coventry, dauphines naturelles

Si les précédentes élections au CIO ont livré un enseignement, c'est qu'un lauréat surgit rarement de l'extérieur, et a plutôt construit son parcours en cochant une série de cases: accession à la commission exécutive, à quelques postes exposés dont la supervision d'une édition des JO, avec un bonus pour les olympiens, c'est-à-dire les anciens sportifs ayant participé aux Jeux.

Alors que le CIO n'a jamais été dirigé par une femme, deux ont les faveurs des experts de Lausanne: Nicole Hoevertz, 60 ans, Néerlandaise de l'île antillaise d'Aruba, et Kirsty Coventry, 40 ans, ministre des Sports du Zimbabwe.

Les deux dirigeantes, membres de l'exécutif du CIO, ont été très en vue lors de la 142e session qui a précédé les JO de Paris, puisque Hoevertz préside la commission de coordination des JO-2028 de Los Angeles et Coventry celle des JO-2032 de Brisbane.

Vice-présidente du CIO, Nicole Hoevertz est polyglotte et juriste -- tout comme Bach --, a représenté Aruba en natation synchronisée aux JO de 1984 de Los Angeles, et est passée par toutes les commissions clés, notamment celle chargée de valider au printemps les athlètes russes et bélarusses sous pavillon neutre.

Ancienne nageuse, Kirsty Coventry a un palmarès olympique plus imposant (7 médailles dont 2 en or en 5 éditions), a présidé la commission des athlètes du CIO et a une expérience gouvernementale, mais affiche des états de service olympiques un peu plus modestes que son aînée.

Lappartient sur tous les fronts

Président du conseil départemental du Morbihan en Bretagne, de l'Union cycliste internationale et du Comité national olympique et sportif français, où s'arrêtera l'ambitieux David Lappartient ?

A 51 ans, le Breton n'a pas de passé d'athlète et n'est pas membre de la commission exécutive du CIO, mais préside celle de l'e-sport, qui vient d'attribuer les premiers Jeux olympiques des sports électroniques à l'Arabie saoudite.

Interrogé dimanche sur l'élection à venir au CIO, Lappartient a botté en touche, se disant « focalisé sur les Jeux olympiques » et préférant rendre hommage au choix de Thomas Bach de partir « un peu comme Nelson Mandela », en ne sollicitant pas le mandat de trop.