Charles Paquet et Tyler Mislawchuk ont fini 13e et 9e du triathlon
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Deux Canadiens ont terminé dans le top-15 de la fameuse épreuve de triathlon tant attendue après le report et les incertitudes concernant la qualité de l'eau de la Seine, mercredi, aux Jeux olympiques de Paris.
Le Québécois Charles Paquet (1:44:37) a conclu au 13e rang à ses premiers Jeux d'été. Paquet avait réussi le meilleur résultat de sa carrière en Série des Championnats du monde de triathlon en mai, au Japon, avec une cinquième place lui permettant d'obtenir son billet pour les JO.
« Ça va bien, mais fatigué! » a lancé Paquet d'entrée de jeu à l'agence Sportcom, très heureux de son effort et qui a fini à 1 minute et 4 secondes du médaillé d'or. « (Cette course), elle est au sommet de ma liste de souvenirs et de la préparation faite. Pour être honnête, mes sensations n'étaient pas très bonnes, mais à la fin de la journée, la performance reste bonne. »
L'épreuve masculine originalement prévue tôt mardi matin avait été déplacée à la fin de matinée de mercredi. Si la qualité de l'eau était conforme aux normes, l'humidité et la chaleur étaient assommantes.
« C'était pas mal plus chaud que ce à quoi tout le monde s'attendait. Ç'a été une course extrêmement difficile et je ne me suis pas donné la tâche facile non plus parce que je ne n'ai pas eu une très bonne natation. Je croyais avoir une bonne place au départ, mais ça n'a clairement pas été payant. Tout le monde autour de moi s'est retrouvé dans le groupe de chasse. »
La raison ? Le courant était plus fort sous les ponts en raison des fortes pluies de la semaine dernière. Des conditions bien différentes de l'épreuve olympique test à laquelle il avait pris part l'an dernier.
« Je n'ai jamais nagé dans du courant comme ça et, sur le retour, on avait l'impression de faire du surplace. »
À sa troisième expérience, le Manitobain Tyler Mislawchuk (1:44:25) a de son côté terminé 9e, 1 minute suivant le vainqueur, après avoir flirté avec le top-5 durant l'étape de la course. Il a obtenu son meilleur résultat en carrière sur la grande scène en faisant mieux qu'à Tokyo et Rio, où il avait fini 15e chaque fois. Preuve qu'il a tout laissé dans cette course, le Canadien a été malade immédiatement après avoir franchi la ligne d'arrivée.
Le Britannique Alex Yee (1:43:33) a remporté le triathlon, devant le Néo-Zélandais Hayden Wilde et le Français Leo Bergere.
Beaugrand comble le public français, Legault 35e
La triathlète Cassandre Beaugrand (1:54:55) a marché sur l'eau mercredi pour offrir à la France sa sixième médaille d'or des Jeux olympiques de Paris, où le suspense a duré jusqu'au bout sur la tenue de l'épreuve en raison de la qualité de l'eau de la Seine.
La Québécoise Emy Legault a fini 35e avec un temps de 2:01:54.
Legault est sortie de la Seine au 30e rang et s'est maintenue à ce classement. La triathlète de l'Île-Perrot était prête à affronter les forts courants sous le pont, « l'endroit le plus difficile du parcours » selon celle qui s'était pratiquée à l'entraînement à nager dans ces conditions.
« Je dirais que j'ai eu une bonne natation où c'était un peu all over the place avec le courant et je suis sortie quand même correcte selon moi. C'est plus la chute devant moi (en vélo) qui a affecté mon résultat final. Je suis contente de ma course à pied et je m'en suis quand même assez bien sortie avec mes troubles (de santé) de l'an dernier. [...] Je n'aurais pas pu faire une meilleure préparation pour cette course. Je suis fière d'avoir poussé jusqu'au bout », a convenu l'athlète de 28 ans, 35e, à un peu plus de 2 minutes de la gagnante.
Les Françaises prenaient leur petit-déjeuner, aux alentours de 4 h du matin, lorsque les organisateurs et l'instance internationale World Triathlon ont donné leur feu vert pour la course.
Celle des hommes, la veille, avait été repoussée d'une journée en raison de la pollution de la Seine, un feuilleton qui aura longtemps entretenu le doute.
L'incertitude n'a visiblement pas perturbé Beaugrand outre-mesure, même si la triathlète de 27 ans a vomi juste avant le départ, pour d'autres raisons.
« C'était nerveux », en a-t-elle souri après coup. « Ca ne m'est jamais arrivé. Je me suis dit " oh la honte devant les autres athlètes ". Tout le monde savait que j'étais stressée et ce n'est pas ce qu'on a envie de montrer aux autres concurrentes ».
À domicile, la native de Livry-Gargan a parfaitement maîtrisé son stress et sa course pour devancer la surprenante Suissesse Julie Derron, l'autre favorite, la Britannique Beth Potter, et sa compatriote Emma Lombardi, au pied du podium.
Elle offre au triathlon français sa première médaille depuis l'intégration de la discipline au programme olympique, en 2000 à Sydney, et efface sa déception de Tokyo, où elle avait abandonné alors qu'elle était déjà très attendue.
« Je suis contente d'avoir pris ma revanche sur le passé. Le mental a été mon point positif aujourd'hui », s'est félicitée la nouvelle championne olympique. « C'est la médaille de tous ceux qui ont toujours cru en moi, qui m'ont toujours dit que je pouvais le faire et qui m'ont toujours poussée et relevée, surtout quand j'étais au plus bas ».
Décor de carte postale
La pluie s'est arrêtée à 8 heures pile, au moment où les concurrentes ont plongé dans la Seine sous les yeux du président du CIO Thomas Bach, du président du Cojo Tony Estanguet, de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra et de la maire de Paris Anne Hidalgo.
Auteure à Tokyo il y a trois ans du meilleur résultat individuel d'une Française aux JO jusque-là (5e place), Léonie Périault, le jour de ses 30 ans, a eu du mal à maîtriser les courants du fleuve et perdu tout espoir dès la natation, avec un retard rédhibitoire de plus de deux minutes.
Un groupe d'une dizaine de favorites a fait la course devant à vélo, sur une route glissante, ponctuée de plusieurs secteurs pavés, qui a provoqué plusieurs chutes.
Quatre filles se sont rapidement détachées à pied: Potter, championne du monde 2023, Beaugrand et Lombardi, et Derron, pas forcément attendue à pareille fête.
Dans un décor de carte postale, autour du pont Alexandre-III et de ses statues dorées, Beaugrand, partie s'installer en Angleterre aux côtés de son petit ami, spécialiste de nage en eau libre, a placé une accélération décisive dans le dernier tour.
Malgré le soutien d'un public très dense tout le long du parcours, Lombardi a elle craqué dans l'emballage mais pris rendez-vous pour l'avenir, à seulement 22 ans.
« Je suis forcément un peu déçue de louper la médaille pour si peu », a-t-elle réagi. « Ca reste quand même une course exceptionnelle, avec un public de dingue. J'ai quand même rempli mes objectifs pour mes premiers Jeux ».
Et sans doute gagné sa place pour le relais mixte, lundi, dont les Français, avec une telle densité, compteront forcément parmi les grands favoris pour l'or.