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RÉSULTATS

Déception pour Beauchemin-Pinard et Gauthier-Drapeau

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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

Catherine Beauchemin-Pinard et François Gauthier-Drapeau ont tous deux vu leur parcours olympique prendre fin en prolongation du repêchage, mardi, à l'aréna Champ-de-Mars, à un souffle d'un combat pour la médaille de bronze des Jeux de Paris.

Beauchemin-Pinard, tête de série no 2 chez les 63 kg, s'est inclinée par projection avec 26 secondes de « Golden Score » devant la Kosovare Laura Fazliu, classée troisième, celle-là même qui l'avait battue aux derniers Championnats du monde dans le match pour la médaille de bronze.

Une fois le waza-ari confirmé, Beauchemin-Pinard est demeuré au sol aussi longtemps que l'arbitre le lui a permis, les bras recouvrant ses yeux.

« C'est dur à expliquer, a-t-elle dit, séchant ses dernières larmes quand on lui a demandé ce qui lui était passé par la tête à ce moment. C'est certain que j'aurais voulu revenir avec une médaille. J'avais de gros objectifs pour [mardi]. Ma préparation était bonne. J'ai fait de bons combats. Je ne pense pas avoir abandonné ou laisser le combat contrôlé par mon adversaire. »

La judoka de 30 ans a dû forcer la note sur la séquence menant à la victoire de Lazliu. Entrée en prolongation avec deux shido – des pénalités –, Beauchemin-Pinard, dans le pétrin sur la séquence, avait le choix d'écoper d'une autre pénalité, ce qui lui aurait aussi fait perdre le duel. Elle a plutôt tenté une contre-attaque dans une position précaire, parée par son adversaire, qui a terminé avec une médaille de bronze au cou.

« J'ai fait tout ce qu'il fallait que je fasse contre elle. Il y a deux ou trois séquences où elle a pris le dessus et j'ai écopé de pénalités. Sur la dernière, elle avait une bonne prise. C'était soi la pénalité ou l'attaque. Je suis allée pour l'attaque, mais c'est clair qu'elle n'était pas bien préparée et elle l'a contrée. [...] Il y a des décisions dans le combat qu'on doit prendre en quelques millisecondes. C'est ce qui est arrivé. »

Celle qui a remporté une médaille de bronze aux Jeux de Tokyo a dû passer par le repêchage en raison de sa défaite en quarts de finale aux mains de la Slovène Andreja Leski, qui a inscrit un waza-ari après 1:39 de prolongation. Leski, deux fois vice-championne du monde et septième au classement mondial, a réussi à clouer au sol Beauchemin-Pinard pendant 10 secondes pour inscrire l'unique point de ce duel.

« C'est clair que lorsque j'ai perdu mon premier combat, j'ai pris un certain temps pour vivre ma déception. Je devais dire au revoir à la médaille d'or. Je ne pense pas que j'avais encore ce combat en tête en repêchage. Habituellement, ça me fâche et ça m'aide. »

Leski a ensuite éliminé la grande favorite locale Clarisse Agbegnenou – l'autre médaillée de bronze – avant de mettre la main sur le titre olympique par ippon contre Prisca Awiti Alcaraz, qui offre ainsi la première médaille de son histoire en judo au Mexique.

Quant à Beauchemin-Pinard, déjà plus souriante après avoir quitté les scribes québécois, elle repart sans regret.

« Je suis arrivée ici en paix, peu importe le résultat que j'allais obtenir, a-t-elle noté. J'avais vécu de grosses déceptions [à Rio de Janeiro] en 2016. J'ai gagné ma médaille de bronze à Tokyo. Ici, je n'avais plus rien à prouver; je le faisais vraiment pour moi. J'allais tout donner sur le tapis. C'est ce qui est arrivé. »

Gauthier-Drapeau stoppé au repêchage

Gauthier-Drapeau, cinquième tête de série de la compétition chez les 81 kg, a baissé pavillon devant le Belge Mathias Casse, no 1 mondial. L'athlète d'Alma s'est incliné par immobilisation, Casse ayant cloué Gauthier-Drapeau au sol avant de le retenir de tout son poids après 2:53 de temps ajouté.

« J'ai fait un bon combat. J'ai utilisé de bonnes techniques, a expliqué Gauthier-Drapeau, retenant ses larmes. Je le connais, c'était la troisième fois que je me battais avec lui et c'était probablement mon meilleur combat contre lui. C'est dommage que ce soit allé de son côté. »

L'athlète d'Alma de 26 ans a expliqué avoir commis une erreur de jugement sur la séquence. Une erreur qui risque de le hanter un certain temps.

« Je ne sais pas si j'ai été paresseux un peu, mais quand il a réussi à m'attacher le bras, si j'avais eu un peu plus de 'chien', peut-être que j'aurais été capable d'éviter ça. Ce n'est pas bien 'le fun' ce 'feeling-là', de savoir que j'aurais pu faire mieux.

« Je l'ai comme laissé faire parce que je ne pensais pas être tant que ça en danger. J'étais fatigué et je voulais conserver mon énergie. Après deux ou trois secondes, je me suis rendu compte que j'étais un peu dans la merde. Il était trop tard. C'est pour ça que je dis que si j'avais plus proactif, j'aurais pu éviter ça. »

Après une amère défaite en quarts de finale contre l'Italien Antonio Lombardo – Gauthier-Drapeau trouvait sévères ses trois pénalités, dont la dernière obtenue pour non-combativité après 2:06 de prolongation –, le Québécois a connu une fin de tournoi frustrante. Sa journée s'était pourtant bien amorcée.

« C'est plate d'avoir perdu ce quart de finale, je méritais de gagner ce combat-là, a affirmé Gauthier-Drapeau. Parfois l'arbitrage, ça varie un peu d'un combat à l'autre. Parfois ça va de ton bord, parfois, ça va du bord de l'adversaire. Quand ça va de ton bord, tu es content; quand ça va de l'autre bord, c'est 'plate'. Quand on fait la moyenne, je trouve que c'est correct. »

« L'arbitrage est fait par des humains. Il y a des erreurs, comme dans tous les sports jugés» , a ajouté Beauchemin-Pinard, elle aussi victime de pénalités parfois contestables.

À ses premiers JO, Gauthier-Drapeau avait bénéficié d'un laissez-passer au premier tour. Il a ensuite battu coup sur coup le Portugais classé 24e Joao Fernandez sur pénalités, ainsi que le Portoricain Adrian Gandia, 38e au monde, sur deux waza-ari réussis en 2:52.

Son premier résultat olympique est donc une septième place. C'est le Japonais Takanori Nagase qui a remporté l'or, défendant ainsi son titre olympique remporté chez lui, à Tokyo. Il a battu en finale le Géorgien Tato Grigalashvili. Le Sud-Coréen Joonhwan Lee et le Tadjik Somon Makhmadbekov sont montés sur la troisième marche du podium.