L'or pour De Grasse et le relais masculin
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Le Canada a causé toute une surprise en remportant la finale olympique du relais 4 x 100 mètres, vendredi.
Andre De Grasse a couru un dernier relais magique pour permettre au Canada de réaliser un exploit inédit depuis les Jeux d'Atlanta, en 1996. Sa portion courue en 8,89 secondes a permis au pays de franchir le fil en 37,50 — son meilleur temps cette saison — et de devancer l'Afrique du Sud et la Grande-Bretagne.
De Grasse, Jerome Blake, Aaron Brown et Brendon Rodney se sont élancés du couloir no 9, intouché par la pluie qui tombait dru sur la piste du Stade de France. De Grasse a rapidement constaté qu'il n'y avait personne devant lui sur sa gauche quand il s'est élancé. Il a devancé le Sud-Africain Akani Simbine et le Britannique Zharnel Hugues de sept et 11 centièmes respectivement.
L'Italie, le Japon, la France et la Chine ont suivi dans l'ordre. Les États-Unis ont été disqualifiés après un mauvais passage du témoin.
Il s'agit de la première médaille du Canada sur la piste d'athlétisme dans ces Jeux olympiques.
Cette course vient couronner quelque huit années en crescendo pour ce quatuor, médaillé d'argent aux Jeux de Tokyo en 2021. En 2016, à Rio de Janeiro, Akeem Haynes courait à la place de Rodney. Le groupe était grimpé sur la troisième marche du podium.
« C'est assez incroyable comme sensation, a déclaré De Grasse. D'être sur cette piste avec ces gars, mes frères, avec qui je partage les épreuves depuis si longtemps, c'est indescriptible.
« Nous parlons de ce moment depuis des années. C'est bon d'enfin atteindre notre objectif. Je suis extrêmement reconnaissant. »
« C'était exactement comme à Eugene (NDLR: aux Mondiaux 2022, où le même quatuor a gagné l'or). Nous nous sommes serré les coudes, avons regardé des vidéos et n'avons cessé de croire en nous, a pour sa part indiqué Brown. Tout ce dont nous avions besoin c'est d'un couloir en finale. Ensemble, on peut faire de la magie. »
Andre DeGrasse, Jerome Blake, Brendon Rodney et Aaron Brown
Avec cette médaille, De Grasse rejoint maintenant la nageuse Penny Oleksiak à titre d'athlète canadien le plus décoré aux JO avec sept médailles, deux d'or, deux d'argent et trois de bronze.
Elle a aussi permis à De Grasse de mettre un baume sur ces Jeux, après avoir raté la finale du 200 m, qu'il a remporté à Tokyo, et du 100 m, lui qui n'avait jamais raté un podium olympique jusque-là,
De Grasse a également dépassé Carl Lewis au deuxième rang de tous les temps pour les médailles olympiques en sprint et aux relais. Il n'est qu'à une médaille de la marque appartenant au légendaire Usain Bolt.
Cela fait maintenant six Jeux d'affilée que le Canada participe à la finale. Il avait pris le cinquième rang à Pékin, en 2008, avant d'être disqualifié à Londres quatre ans plus tard. Jared Connaughton avait touché la ligne intérieure de son couloir, entraînant l'exclusion de l'équipe et la privant du même coup d'une médaille de bronze.
André De Grasse
Richardson en or chez les femmes
Le relais 4x100 m féminin américain, avec Sha'Carri Richardson à la conclusion, a été sacré champion olympique aux Jeux de Paris, vendredi soir au Stade de France.
Sous la pluie, les Américaines, avec un quatuor composé de Melissa Jefferson, Twanisha Terry, Gabby Thomas et Richardson, se sont imposées en 41 sec 78. Elles ont devancé la Grande-Bretagne de Dina Asher-Smith et Daryll Neita (41.85) et l'Allemagne (41.97).
A 24 ans, Richardson se pare pour la première fois d'or olympique, après sa déception sur 100 m samedi, quand elle avait été devancée par la sprinteuse de Sainte-Lucie Julien Alfred.
Déjà sacrée sur 200 m mardi, Gabby Thomas s'offre elle un deuxième titre olympique sur la piste violette du Stade de France.
Pour la première fois depuis 2008, la Jamaïque, sans Shelly-Ann Fraser-Pryce, Shericka Jackson ni Elaine Thompson-Herah, toutes trois blessées, ne monte pas sur le podium du 4x100 m féminin.
Benjamin détrône Warholm
L'Américain Rai Benjamin est devenu champion olympique du 400 m haies devant le tenant du titre, le Norvégien Karsten Warholm, aux Jeux de Paris, vendredi soir au Stade de France.
Trois ans après la médaille d'argent aux Jeux de Tokyo, Benjamin (27 ans) s'est imposé en 46 sec 46 devant Warholm, deuxième en 47 sec 06, et le Brésilien Alison Dos Santos, troisième en 47 sec 26.
Warholm-Benjamin-Dos Santos : évoquer le trio convoque instantanément le souvenir de la finale olympique d'anthologie de Tokyo en 2021, remportée par Warholm dans un chrono époustouflant, 45 sec 94, qui fait de lui le seul homme à ce jour sous les 46 secondes.
On n'a pas atteint de tels sommets sur la piste violette du Stade de France entre les trois hommes les plus rapides de l'histoire de la spécialité. Benjamin a néanmoins égalé sa meilleure performance mondiale de l'année pour obtenir son premier titre international individuel.
Outre l'or olympique de 2021, Warholm compte trois titres mondiaux (2017, 2019 et 2023) et Dos Santos un (2022).
Paulino monte sur la plus haute marche
La Dominicaine Marileidy Paulino, médaillée d'argent à Tokyo en 2021, est devenue championne olympique du 400 m vendredi à Paris, avec le chrono le plus rapide de l'histoire des Jeux.
En 48 sec 17, Paulino (27 ans) a devancé la Bahreïnie Salwa Eid Naser (48.53) et la Polonaise Natalia Kaczmarek (48.98).
Avec le 6e meilleur chrono de tous les temps sur le tour de piste, Paulino est devenue la 4e femme la plus rapide de l'histoire, battant au passage le record olympique de la Française Marie-José Pérec (48.25 à Atlanta en 1996).
Elle s'est approchée à 57 centièmes de seconde du record du monde de l'Allemande Marita Koch (47.60 en 1985).
La Dominicaine avait décroché l'argent à Tokyo en 2021, derrière la Bahaméenne Shaunae Miller-Uibo, pas qualifiée pour la finale à Paris. Paulino avait aussi remporté l'argent du relais 4x400 m au Japon.
Derrière elle, Naser (26 ans), championne du monde 2019, a remporté sa première médaille olympique.
La Nigériane d'origine, qui avait pris la nationalité de son père en 2014, avait été suspendue deux ans en 2021, à la suite d'une longue procédure, pour manquements à ses obligations de localisation antidopage.
Thiam, l'athlète la plus complète
La reine belge de l'heptathlon Nafissatou Thiam a expliqué après son troisième titre olympique vendredi avoir reçu des points de suture au genou gauche, qu'elle s'est ouvert sur un saut en longueur, avant les deux dernières épreuves du concours.
« Je me suis fait mal à la longueur, on a dû me faire des points de suture juste avant le javelot », a expliqué Thiam, quasiment intouchable sur la discipline depuis l'or conquis à Rio en 2016.
Lors du saut en longueur, cinquième épreuve du combiné, Thiam s'est ouvert le genou gauche avec les pointes de sa chaussure droite. « C'était quand même assez profond. »
Résultat, « je n'ai pas pu m'échauffer comme j'avais prévu" pour le lancer du javelot "parce que j'étais en train de faire recoudre et j'étais allongée sur cette table à l'infirmerie », a raconté Thiam.
Autre mésaventure, la double tenante du titre a « failli tomber » pendant le 800 m.
« Ca a été difficile ces deux derniers jours », a résumé Thiam, « très fière d'avoir réussi à faire ce que j'ai fait ce week-end et ces huit dernières années. »
Tout en jugeant son parcours « exceptionnel », elle a d'abord mis en avant « toutes ces difficultés et ces moments de doutes loin de ma famille, de mes amis, ces moments de douleur et de travail ».
« Pour moi, c'est plus ça que de rentrer dans l'histoire. Mais bon, on ne va pas cracher dessus », a-t-elle ajouté.
Les larmes aux yeux, Thiam a expliqué avoir souffert physiquement et mentalement pour conserver sa couronne.
« Il a fallu que je me répète, pendant les 48 dernières heures, que j'étais prête, que j'en étais capable, que tout allait bien se passer. C'était une compétition vraiment serrée. Et il a vraiment fallu laisser ces doutes qui essayent de s'immiscer dans ton cerveau. »