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RÉSULTATS

Boxe : une réccolte identique aux Américains et aux Anglais

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TABLEAU DES MÉDAILLES | SECTION SPÉCIALE | HORAIRE DE DIFFUSION

COLLABORATION SPÉCIALE

Le Néo-Écossais de 25 ans Wyatt Sanford a vaillamment combattu en demi-finale des 63,5 kg aux Jeux olympiques de Paris contre le Français Oumiha Sofiane, mais s'est incliné par décision à la conclusion des trois rounds réglementaires, pour mériter le bronze et une première médaille pour le Canada à des JO depuis 1996.

Sanford a perdu le premier round selon les 5 juges et a gagné le dernier par 4 juges contre 1. Mais c'était trop tard après avoir concédé le deuxième 3-2 pour un pointage final majoritaire de 4-1 en faveur du Français transporté par une foule bruyante et partisane.

Oumiha, en finale, a combattu le Cubain de 24 ans Erislandy Alvarez qu'il avait déjà vaincu par décision partagée en finale des championnats du monde à Tashkent, l'an dernier, pour mériter l'or et le titre de champion du monde. Cette fois-ci, c'est le concitoyen de Fidel Castro qui a prévalu aussi par décision partagée 3-2 au grand dam des spectateurs au Stade Roland-Garros.

On réalise tout de même que Sanford était de cette trempe, qu'il a l'étoffe pour rivaliser avec l'élite internationale et qu'il était un candidat sérieux pour une médaille d'or.

La tombeuse de Tammara Thibeault chez les 75 kg, Cindy Ngamba, a finalement mérité une décoration de bronze après sa défaite contre la Panaméenne Atheyna Bylon par décision majoritaire 4-1. Cette dernière rencontre la Chinoise Qian Li en finale samedi le 10 août.

Un fait intéressant est que Thibeault a obtenu 4 victoires en autant de combats contre Bylon, en carrière, dont la plus récente par décision unanime en finale des Jeux panaméricains à Santiago, au Chili, en 2023. Quant à Li, la Québécoise revendique 2 victoires en 3 affrontements, dont la plus récente par décision unanime, il y a quelques mois seulement en avril dernier à Pueblo.

On fera un bref bilan la semaine prochaine, mais à noter que ni les Américains ni les Britanniques n'ont réussi à placer un de leur représentant dans une finale et devront, comme le Canada, se contenter d'une seule médaille de bronze. Ce sont Lewis Richardson chez les 71 kg pour la Grande-Bretagne et Omari Jones, dans la même division, pour les États-Unis.

Les « Saisons Riyad » à Los Angeles samedi dernier, un marathon de 9 heures

Avez-vous réussi à regarder le gala, à la carte, de son excellence Turki Alalshikh présenté au BMO Stadium de Los Angeles samedi dernier, sans coup férir? C'est un marathon de près de 9 heures qu'on nous a présenté qui s'est terminé vers 2 h du matin dimanche.

Ce n'est pas qu'il y avait tant de combats que ça, 8 au total, aussi intéressant les uns que les autres, que ce soit pour le talent du côté A des participants que pour la qualité de la confrontation proposée.

Cependant ce sont les longues pauses interminables entre les combats, les nombreuses présentations et entrevues qui brisaient littéralement le rythme de la soirée.

On a vu la longue marche du spectateur, un peu abasourdi, qui venait de gagner une voiture. On a assisté à une longue intronisation de l'organisateur de la soirée au Panthéon de la boxe du Nevada en présence de Roberto Duran, Oscar De La Hoya et Eddie Hearn. Le WBC lui a par la suite remis une ceinture WBC honorifique.  

Je suis, comme tous les fans de boxe, très heureux de l'engagement du groupe « General Entertainment Authority for the Kingdom » en boxe depuis novembre dernier, mais il n'a pas encore produit des événements au Nevada alors pourquoi?

Enfin, la demi-finale s'est terminée à minuit et demi et j'attendais Crawford/Madrimov avec impatience, mais j'avais oublié Eminem. J'aime bien ce chanteur et, en d'autre temps, j'aurais apprécié, mais là je trouvais que c'était vraiment trop. Ce n'était pas juste pour une chanson, en plus c'était tout un concert!

Il y a sûrement des gens qui étaient heureux de sa prestation, c'était le cas pour ma conjointe Stéphanie qui rythmait au son de l'artiste. Cependant, épuisée elle s'est endormie avant même le premier round de la finale, dont les introductions et les nombreux hymnes nationaux, dont celui de l'Arabie Saoudite, ont encore causé un sursis du début du combat qu'on attendait tous.

Des combats révélateurs

On sait que le numéro 1 livre pour livre Terence Crawford (41-0, 31 K.-O.), d'Omaha au Nebraska, a pris la mesure d'Israil Madrimov (10-1-1, 7 K.-O.), de Khiva Ouzbékistan, par décision serrée mais mérités.

Madrimov est meilleur qu'on croyait. Je n'ai jamais vu un boxeur des pays de l'Est avec autant de bagages défensifs en mouvement perpétuel du haut du corps. Jamais Crawford n'a pu s'installer pour le frapper solidement. Il va redevenir champion du monde.

Pour Crawford, on a, pour la première fois de sa carrière, aperçu ses limites. Comme l'a bien dit Canelo Alvarez après le combat, il y a des divisions de poids dans le sport pour des raisons. Il l'a expérimenté lui-même contre Dmitriy Bivol. Il faut oublier un éventuel combat Canelo Alvarez contre Terence Crawford. Ce serait un mismatch.

Depuis cette soirée, on assiste à une autre confrontation majeure, Turki Alalshikh contre Canelo Alvarez. Le Saoudien a frappé pour 1000 jusqu'à présent pour tous les combats qu'il voulait organiser. Fury/Ngannou, Fury/Usyk, Wilder/Parker/Zhang, Dubois/Hrgovic et bientôt Joshua/Dubois et Beterbiev/Bivol.

Alvarez (61-2-2, 39 K.-O.) aurait refusé un entretient avec Alalshikh lors de son séjour à Los Angeles, parce qu'il ne veut pas négocier des combats futurs alors qu'il est en promotion pour un combat, en l'occurrence celui contre lAaméricain d'origine portoricaine Edgar Berlanga (20-0, 17 K.-O.), au T-Mobile Arena de Las Vegas.

Le richissime Saoudien ne l'a pas pris. Il prétend que le Mexicain est un peureux de refuser ses offres. Pour ajouter à la confrontation, le combat Alvarez/Berlanga le 14 septembre prochain arrive en conflit direct, le même soir, avec un gala UFC 306 : O'Malley/Dvalishvili à la Sphere de Las Vegas, parrainé par Alalshikh qui a dit qu'il était pour « manger tout rond » le gala d'Alvarez.

Parions que les deux événements vont connaitre un succès.

Une histoire à suivre…

Nombreux étaient ceux, et je fais partie de ce groupe, qui croyaient que l'espoir américain des lourds Jared Anderson (17-1, 15 K.-O.) était prêt pour les ligues majeures. Trois chutes au tapis et une défaite par K.-O. en 5 rounds plus tard, aux mains du super tanker de 284 livres Martin Bakole (21-1, 16 K.-O.) du Congo, on réalise qu'il a encore du chemin à faire.

Ce n'est pas la fin du monde. À 24 ans seulement, il peut facilement rebondir s'il capitalise de cette expérience et qu'il garde la même ferveur à l'entrainement. Il peut facilement prendre comme modèle l'anglais Daniel Dubois (21-2, 20 K.-O.) qui a 23 ans s'est fait passer le K.-O par Joe Joyce, mais qui est maintenant champion du monde IBF..

Dans ce gala, on a découvert le gaucher Jose Valenzuela (13-2, 9 K.-O.) qui a dépouillé de son titre WBA le cogneur mexicain Isaac Cruz (26-3-1, 18 K.-O.). Une belle démonstration de contrôle d'agression et d'imagination de la part du nouveau champion.

Il faudra compter sur un nouveau venu dans la talentueuse division des légers avec le Cubain Andy Cruz (4-0, 2 K.-O.), médaillé d'or aux JO de Tokyo 2020 après avoir défait Keyshawn Davis (11-0, 7 K.-O.) en finale.

J'ai été moins impressionné par un autre Cubain, David Morell (11-0, 9 K.-O.), qui a difficilement pris la mesure de Radivije Kalajdzic (29-3, 21 K.-O.), malgré ce qu'indiquent les pointages des juges, à son premier combat chez les mi-lourds pour le titre vacant WBA régulier. On se souvient que Kalajdzic n'a pas tenu 5 rounds contre Beterbiev, si on veut comparer.

Enfin, on a assisté à un combat un peu au ralenti entre deux mastodontes dont l'ex champion du monde des lourds Andy Ruiz (35-2-1, 22 K.-O.), 274.5 livres, contre Jarrell Miller (26-1-2, 22 K.-O.), 305 livres, pour un match nul qui ne passera pas à l'histoire.

Tony Yoka de retour sur le chemin de la victoire

Le médaillé d'or des Jeux olympiques de Rio 2016, le Français Tony Yoka (12-3, 10 K.O.), a fait un retour un peu incognito le 27 juillet dernier à Londres, en Angleterre, avec une victoire en 4 rounds dans un combat prévu pour 8 sur Amine Boucetta (8-16, 0 K.-O.).

Première victoire de l'auréolé olympique depuis 2021, après 3 défaites contre Martin Bakole, Carlos Takam et Ryad Merhy. La pente sera raide à remonter, mais c'est un début.

À surveiller en fin de semaine :  Vergil Ortiz Jr. contre Serhii Bohachuk

Événement présenté par Golden Boy sur DAZN samedi mettant en vedette le brillant Vergil Ortiz Jr. (21-0, 21 K.-O.) contre l'Ukrainien Serhii Bohachuk (24-1, 23 K.-O.) pour le titre intérimaire WBC des super mi-moyens, au Mandalay Bay de Las Vegas.

Ortiz Jr est l'un du groupe des surdoués de la boxe qui est en train d'éclore. Turki Alalshikh souhaite l'opposer à Terence Crawford comme alternative à Alvarez, mais son promoteur vise plutôt l'Australien Tim Tszyu, advenant une victoire de l'Américain. Devinez qui aura raison?

Bohachuk, je ne sais pas si vous souvenez, il devait affronter Mikael Zewski à Trois-Rivières en mars 2022, mais avait dû se désister étant retenu par la guerre dans son pays. Son promoteur, mon bon ami Tom Loeffler, prétend qu'on sous-estime son protégé qui boxe avec acharnement et détermination.

Malheureusement, il sera dans une autre ligue avec Ortiz Jr et je ne crois pas que ça va dépasser 6 rounds.

Au même programme, c'est le retour de la « First Lady » Cecilia Braekhus (37-2-1, 9 K.-O.) pour le titre WBC intérimaire des super mi-moyens contre l'Américaine Maricela Cornejo (19-6, 7 K.-O.).

Je ne sais pas ce qui reste à Braekhus à 42 ans. Elle a été la première grande vedette féminine de la nouvelle ère de la boxe. Elle a remporté 26 combats de championnat du monde successifs avant de subir une première défaite, sur une période de 10 ans. Pourquoi pas une victoire aux points pour cette grande dame?

Finales Olympiques vendredi et demain.

Il reste 8 finales olympiques à Paris, 4 vendredi et 4 samedi. Le tournoi se termine avec une finale chez les super lourds entre le champion olympique de Tokyo 2020 et favori pour l'emporter, l'Ouszbek Jalolov Bakhodir (14-0, 14 K.-O. chez les pros), et l'athlétique Espagnol de 25 ans Ayoub Ghadfa.

Il sera intéressant de voir à l'œuvre le géant gaucher Jalolov de 6'7'' qui a déjà 30 ans et qui devrait se retrouver très rapidement au sommet chez les professionnels lui qui est sous contrat avec Top Rank.

Bonne semaine!