Mais au juste, qu'est-ce que le "Big 3" ? Le "Big 3", c'est le surnom qui a été donné à l'alliance créée entre les trois fédérations considérées par plusieurs comme étant les trois organisations de lutte indépendantes majeures au Québec: la ICW (Montréal), la NCW (Montréal) et la CCW (Québec). Mais par-dessus tout, le "Big 3", c'est aussi le rêve de dizaines de lutteurs, de bénévoles et de centaines d'amateurs de lutte au Québec.

Depuis la fermeture de Lutte Internationale en 1986, nombreux sont les amateurs de lutte qui souhaitent voir revivre une organisation majeure de lutte au Québec. Malheureusement, le contexte extrêmement difficile dans lequel les organisations de lutte doivent opérer (manque flagrant d'intérêt des commanditaires et des médias) a fait que toutes les organisations de lutte ont dû opter pour la compétition plutôt que l'entraide entre elles.

Il faut bien se comprendre : Les organisations telles que de la ICW, NCW et CCW opèrent avec des budgets extrêmement restreints et sauf exception, la totalité des lutteurs oeuvrent de façon bénévole. À ce moment-ci, il serait tout simplement impossible pour ces fédérations de survivre en pensant pouvoir amener le pain et le beurre sur la table de ses membres. La plupart de ces fédérations, aussi écoles de lutte professionnelle, se sont donc plutôt tournées vers un plan de formation très accessible aux jeunes souhaitant performer dans un ring en échange de leurs prestations bénévoles devant public. À défaut d'être rentable, la formule fonctionne bien, elle fonctionne même très bien. Plusieurs lutteurs québécois ont atteint un niveau tout à fait comparable aux lutteurs faisant parti des filiales de développement de la grosse machine de lutte qu'est la WWF.

Mais pour grossir, les fédérations comme la ICW, NCW et la CCW doivent trouver le moyen de devenir le centre d'attraction de plusieurs centaines, voir milliers de personnes de façon régulière. Il n'y a qu'une seule et unique façon d'y arriver: la venue d'une émission de télévision hebdomadaire. Tout le monde y rêve, mais personne n'y est arrivé pour le moment. Un des points sur lequel la plupart des observateurs de lutte québécoise s'entendent est que si les meilleurs éléments de la lutte québécoise se regroupent dans un seul gala, on a là tout le talent nécessaire pour atteindre le calibre requis pour faire le gala de la décennie et qui sait… pour avoir le produit nécessaire à produire une émission hebdomadaire.

Regrouper leurs meilleurs talents dans un même ring, c'est exactement à quoi le "Big 3" en est venu comme entente. Il y a encore beaucoup de chemin à faire avant de faire revivre la lutte au Québec. Le succès du "Big 3" n'est absolument pas garanti, mais pour la première fois, les organisations majeures ont décidé de foncer main dans la main au lieu de foncer chacun de leur côté afin de tripler les chances de réussite.

Quels sont les projets immédiats du "Big 3" ? Évidemment, il serait facile de commencer les spéculations sur les dates, lieu et un aperçu de la carte du gala, mais le projet est tellement jeune encore qu'il n'est pas impossible qu'il change en cours de route. Allons-y donc avec les choses sûres: tout est présentement mis en œuvre pour présenter un premier méga gala d'ici la fin de l'été. Des intervenants des trois fédérations majeures s'affronteront dans divers combats et l'accent sera mis sur les combats inter-fédérations. Plusieurs rêvent d'une confrontation entre Franky The Mobster (NCW) et Mobster (ICW) ou encore d'une confrontation entre deux vétérans, Sunny War Cloud (CCW) et Serge Proulx (ICW). Les dirigeants savent ce que les amateurs désirent, reste maintenant à voir s'ils réaliseront tous les rêves des amateurs dans le même gala ou sur plusieurs galas. Chose certaine, on parle du premier gala comme un gala majeur, on vise présentement un endroit neutre (et non pas les salles où sont présentées présentement les galas des diverses fédérations) et l'on vise évidemment à remplir cet endroit avec un effort publicitaire important.

Avant de crier victoire, les dirigeants des différentes organisations ont du pain sur la planche: officialiser un endroit pour tenir le premier gros événement, attirer des commanditaires majeurs et surtout attirer plus de 500 personnes au premier gala pour atteindre graduellement le chiffre magique de 1000 spectateurs payants de façon régulière pour les événements majeurs qui suivront. Une fois ces objectifs atteints, on pourra parler du "Big 3" comme étant de sérieux aspirants à une émission de télévision. La balle est dans le camp des fédérations, reste maintenant à celles-ci à mener leur projet à terme et surtout aux amateurs qui souhaitent depuis plusieurs années voir revivre la lutte 100% québécoise de se manifester.