MOSCOU - Un an après son sacre aux jeux Olympiques de Londres, le Britannique Mo Farah est devenu champion du monde du 10.000 m, samedi à Moscou.

Farah, vainqueur en 27 min 21 sec 71/100e, a devancé le tenant du titre; l'Ethiopien Ibrahim Jeilan (27:22.23) et le Kenyan Paul Tanui, médaille de bronze (27:22.61).

Mo Farah, double champion olympique sur 5000 m et 10.000 m à Londres, conquiert ainsi son premier titre mondial sur cette dernière distance, lui qui avait été sacré mondialement sur le 5000 m il y a deux ans à Daegu.

La victoire s'est jouée quasiment au sprint entre lui et Jeilan, car Farah, comme à son habitude, a pris le temps de contrôler la course.

En dernière position lors des 1200 premiers mètres, il a progressivement remonté le peloton. Farah s'est ensuite placé brièvement en tête après 2400 m, mais ses adversaires éthiopiens ont alors décidé d'accélérer le rythme pour l'isoler, aidé par les Kényans.

Intelligemment, Farah a sagement glissé en milieu de peloton, s'accommodant du rythme dicté par ses adversaires.

Après les 6000 m, le Britannique s'est replacé dans les 5 premiers de la course, afin d'observer la concurrence, se faisant une légère frayeur en reprenant les commandes peu après les 8000 m, avec un petit croc-en-jambes involontaire de l'Ethiopien Ahera Kuma.

Balloté vers les 9000 m, le Britannique a joué des coudes pour reprendre les devants à 800 m de l'arrivée et n'allait plus céder sa position préférentielle jusqu'à la ligne, malgré la tentative de Jeilan.

Farah, star des Jeux presque au même titre qu'Usain Bolt, confirme ainsi qu'il est actuellement le meilleur demi-fondeur du monde.

Kiplagat conserve son titre

La Kényane Edna Kiplagat est devenue la première femme à conserver le titre mondial du marathon.

Victorieuse avec un chrono de 2h 25 min 44 sec, elle a devancé l'Italienne Valeria Straneo (2h 25:58.) et la Japonaise Kayoko Fukushi (2h 27:45.).

En lice pour une médaille jusqu'à quelques kilomètres de l'arrivée, l'Ethiopienne Meselech Melkamu a abandonné alors que l'épreuve dont le départ a été donné à 14h00 locales s'est disputée sous une forte chaleur.

Championne olympique à Londres, l'Ethiopienne Tiki Gelana n'a jamais été dans le rythme de la course pour son retour à la compétition, après avoir été percuté par un concurrent en chaise roulante au marathon de Londres, en avril dernier.

Kiplagat, bientôt 34 ans, a poursuivi à l'occasion de son 9e marathon la tradition de ses compatriotes qui excellent sur la plus longue des distances olympiques, alors que l'Italienne Straneo a obtenu à 37 ans son premier podium majeur.

La logique a été respectée finalement avec Kiplagat, dauphine de Gelana à Londres, qui a pris le meilleur au train dans les deux derniers kilomètres.

Kiplagat est entraînée par son époux, Gilbert Cheruiyot Koech, avec lequel elle a eu ses deux derniers enfants.

Straneo, en tête du départ jusqu'au 40e km, avait terminé 8e à Londres, déjà une renaissance pour l'Italienne qui avait subi l'ablation de la rate en mai 2010.

L'intervention chirurgicale avait été rendue nécessaire en raison d'une maladie héréditaire qui empêchait la rate d'accomplir ses fonctions de purification du sang.

Les mères de famille se sentent à l'aise sur les 42,195 km. Pour preuve: Straneo avait interrompu sa carrière en 2006 et 2007 pour donner naissance à Leonardo puis Arianna.

Eaton en tête du décathlon

L'Américain Ashton Eaton a justifié ses titres de champion olympique et détenteur du record du monde (9039 pts) en prenant la tête du décathlon des Mondiaux d'athlétisme, après trois épreuves.

Eaton a totalisé 2755 pts après le 100 m (10.35), la longueur (7,73 m) et le poids -un de ses points relativement faibles (14,39 m)-, pour devancer provisoirement l'Allemand Michael Schrader (2707 pts) et un autre Américain, Gunnar Nixon (2677 pts).

Champion du monde en titre, l'Américain Trey Hardee pointe à la 5e place (2634 pts).

À la perche, Renaud Lavillenie, médaille d'or aux Jeux de Londres, a passé 5,65 m à son 2e essai, sa mesure d'entrée. Le Français aura le bonheur d'être accompagné lundi soir, en finale, par son frère cadet Valentin (5,55 m).

«Notre objectif? L'or pour moi et une place parmi les huit premiers pour Valentin», a déclaré Renaud.

En l'absence sur blessure du Kényan David Rudisha, champion du monde et olympique, l'Ethiopien Mohammed Aman a fait valoir son statut de favori en s'imposant en séries en 1 min 44 sec 95/100e sur 800 m.

«La piste est particulièrement rapide. J'espère que la course d'aujourd'hui va me donner l'élan pour ramener l'or», a espéré Aman.