MONTRÉAL - Danny Maciocia vient de compléter sa troisième saison à titre d’entraîneur-chef des Carabins et force est d’admettre qu’il a bâti un programme solide. Mais il est conscient qu’il doit maintenant peaufiner les détails qui permettront à l’Université de Montréal de remporter une première coupe Dunsmore depuis son retour en 2002.

En 12 ans, les Carabins n’ont jamais été aussi proches des demi-finales canadiennes alors qu’ils ont subi un revers de 14-11, samedi dernier, aux mains du Rouge et Or de l’Université Laval.

Le pilote des Bleus a qualifié cette dernière campagne « comme la meilleure de l’histoire de l’équipe » lors d’une conférence de presse pour faire le bilan des derniers mois, exercice que l'organisation aurait préféré faire dans deux semaines après une conquête de la coupe Vanier.

L’amertume habite encore Maciocia qui s’est dit satisfait de la performance des siens cette année, mais pas pleinement content. Il voudra revoir de fond en comble les façons de faire de sa formation avec son groupe d’entraîneurs.

« On va étudier tout ce qu’on a fait. Que ce soit la façon dont on s’est transporté à Québec, l’hôtel, la nourriture, les séances d’entraînement et même notre échauffement. On va se demander ce qu’il faut faire pour aller chercher ces quatre points et ce match », a-t-il mentionné.

Dans les points à améliorer, l’entraîneur-chef des Carabins a entre autres évoqué le fait que l’unité offensive n’a pu faire avancer le ballon lorsqu’elle se retrouvait profondément dans son territoire.

« C'est difficile à accepter »

« On parle de force mentale ici. Quand on se trouve avec le dos près de notre zone de buts, il faut aller chercher des premiers essais. Il faut se donner une opportunité de progresser pour aller marquer des points ou au pire de botter de notre ligne de 30 », a exposé l’homme de 46 ans en admettant que l’attaque de Laval a su faire mieux dans ces situations.

Maciocia a par ailleurs adressé les perpétuelles rumeurs qui l’envoient derrière un banc d’une équipe de la Ligue canadienne de football.

« Je n’ai reçu aucun appel. Je suis un employé de l’Université de Montréal. Je suis bien ici et on a un travail à faire. Je commence à réaliser que lorsqu’un poste est disponible à Montréal, des noms vont circuler et je ne peux rien y faire. Par contre, ça me flatte un petit peu », a affirmé celui qui arborait sa bague de la coupe Grey remportée en 2005 alors qu’il était l’entraîneur-chef des Eskimos.

Maciocia a goûté à la LCF pendant 14 années comme coordonnateur à l’attaque, entraîneur-chef et directeur général.

« C’est vraiment rare maintenant d’être 14 ans avec deux équipes quand on regarde ce qui se passe aujourd’hui dans la LCF. La question est à savoir si tu veux te rembarquer là-dedans. Pour ma part, je l’ai vécu et la réalité c’est que j’ai un défi devant moi ici », a-t-il expliqué alors qu’il avait sa patronne, la directrice des programmes sportifs des Carabins Manon Simard, à sa gauche.

Il a ajouté qu’il ne « voulait pas se fermer de portes », mais que lorsqu’il regarde « sa situation familiale et ce qui se présente devant lui », l’Université de Montréal est « l’endroit idéal » pour lui.

Bref, l’entraîneur-chef montréalais répète à quelques mots près la même ligne que l’an dernier.

Bâtir la relève

Danny Maciocia espère tout de même recevoir un appel de Jim Popp... mais pour parler des joueurs des Carabins admissibles au repêchage de la LCF en mai prochain.

Outre les joueurs de cinquième année qui terminent leur stage universitaire, Maciocia pourrait aussi perdre d’autres de ses poulains qui pourraient se tailler un poste dans une équipe de la LCF. Parmi ceux-là, on pense à l’imposant joueur de ligne David Foucault.

Mais règle générale, Maciocia pourra compter sur le retour de la majorité de sa formation.

« Il y a un noyau en place. On peut bâtir quelque chose de spécial avec ces joueurs. Et même nos jeunes ont tout un avenir. On a déjà hâte à 2014 », a-t-il exprimé.

Maciocia a déjà commencé à rencontrer ses joueurs de la présente édition un à un pour faire le bilan de leur saison et pour entrevoir ce que leur réserve l’avenir. Pendant cette période, il est également très occupé du côté du recrutement.

Le personnel d’entraîneurs des Carabins profitera du Bol d’Or le week-end prochain pour persuader les athlètes-étudiants collégiaux que l’Université de Montréal doit devenir leur nouvelle maison.

« On recherche les meilleurs joueurs disponibles peu importe leur position et si on a déjà de la profondeur à celle-ci. On va leur faire comprendre qu’on les veut chez nous », a révélé Maciocia.

Et ses arguments finaux pour les convaincre se résument assez simplement.

« On va leur dire qu’on a besoin d’eux pour aller chercher ces trois ou quatre points pour nous permettre de gagner la coupe Dunsmore. "Veux-tu faire partie de l’histoire des Carabins?" sera ce que je leur proposerai », a-t-il souligné.

Maciocia a réitéré que son équipe a « réduit l’écart » qui la sépare du Rouge et Or, mais qu’elle doit maintenant trouver les éléments manquants pour passer à la prochaine étape.

« Tout le monde aura son mot à dire là-dedans. Que ce soit les entraîneurs, les joueurs ou ceux qui vont se commettre ici », a-t-il indiqué.

Les Carabins ont vécu beaucoup d’adversité cette saison avec les blessures à des joueurs clés dès les premiers matchs de la campagne. Son nouveau test n’est pas d’être aspirant de nouveau l’an prochain, mais de conclure une saison au Québec sur une victoire.