Erik Guay, champion du Super-G
Ski jeudi, 11 mars 2010. 06:17 samedi, 14 déc. 2024. 22:52
Il y a eu Nancy Greene en 1967, Steve Podborski en 1982, et maintenant... Erik Guay.
Le skieur de Mont-Tremblant a réalisé un exploit rare, jeudi, quand il a remporté le Super-G des finales de la Coupe du monde de ski alpin et du même coup décroché le Globe de cristal de cette discipline, remis au meilleur skieur sur l'ensemble de la saison 2009-2010.
On a fait un boucan avec le fait que l'équipe canadienne de ski alpin n'a remporté aucune médaille lors des derniers Jeux olympiques d'hiver, tenus à Vancouver et Whistler. Le fait demeure que le Canada a remporté une bonne dizaine de médailles olympiques depuis que les Jeux de 1968. Les titres saisonniers, eux, n'avaient abouti dans les mains de skieurs canadiens que deux fois depuis la saison 1967 de la Coupe du monde.
Nancy Greene a été couronnée reine de la saison en slalom géant chez les femmes en 1966-67, puis Steve Podborski, roi de la descente lors de l'hiver 1981-82.
Et maintenant, Erik Guay au Super-G.
"C'est quelque chose dont je rêvais depuis longtemps", a déclaré Guay lors d'une conférence téléphonique depuis Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne, où il a remporté le dernier Super-G de la saison de la Coupe du monde devant le Croate Ivica Kostelic et le Norvégien Aksel Lund Svindal, ce qui a permis au Québécois de 28 ans de devancer l'Autrichien Michael Walchhofer, 15e de la course de jeudi, par 15 points au classement cumulatif de la saison.
"Je me rappelle que tout petit, je suivais les progrès des skieurs européens. J'avais été particulièrement fasciné par Hermann Maier, qui avait remporté deux médailles d'or aux Jeux de Nagano quelques jours après s'être planté dans une chute spectaculaire", a raconté Guay.
Les médailles olympiques, justement, sont un sujet qui est maintes fois revenu dans la conversation avec Guay dans la foulée de sa conquête du Globe de cristal. Le skieur québécois est celui qui est venu le plus près d'un podium à Whistler Creekside, le mois dernier, quand il a terminé cinquième de la descente et du Super-G.
"C'est vraiment difficile de trancher, a-t-il lancé quand on a lui a demandé ce qui avait le plus de valeur à ses yeux entre une médaille olympique et un Globe de cristal. Les Jeux olympiques, c'est une seule course, qui peut être remportée par un skieur qui peut profiter d'un coup de chance et s'avérer le meilleur un jour donné, même s'il n'a rien fait dans les courses précédentes. Et le Globe, ça va au skieur qui a été le plus constant sur l'ensemble d'une saison, une saison qui implique une préparation et un travail constant de neuf mois.
"Un Globe, je dirais que ça vaut presque plus qu'une médaille olympique, mais en même temps, ce n'est pas tout à fait le cas", a ajouté Guay, qui a finalement décrété une égalité entre les deux honneurs parce qu'il aurait aimé saisir l'occasion unique de rafler une médaille olympique chez lui, en sol canadien. "Les Jeux, c'est une course, mais de remporter une médaille d'or au Canada aurait eu une saveur particulièrement spéciale."
Travail récompensé
Guay aura donc réalisé trois coups d'éclat au cours de la dernière semaine. Sa victoire de jeudi était sa deuxième de suite en Super-G, après l'épreuve de Kvitfjell, en Norvège, dimanche dernier. Il a aussi pris la troisième place lors de la descente de Garmisch, mercredi. Sauf que ceux-ci ont été précédés d'une longue et constante courbe de progression, qui s'est accentuée à la fin janvier à Kitzbuehel.
Tout cela après un début de saison fortement hypothéqué par des maux de dos qui l'ont empêché de se préparer comme il l'aurait voulu au camp d'entraînement.
"Les entraîneurs ont fait de l'excellent travail pour me ramener au plus haut niveau, alors qu'en début de saison je n'étais pas en mesure de rivaliser, a dit Guay. Il y avait beaucoup d'émotions (jeudi) après la course, parce que les gars savent à quel point il y a eu beaucoup de travail et d'effort investis ces derniers mois."
Guay a joué quelque peu la carte de l'humilité, jeudi, quand il a dit qu'il avait eu la partie facile en venant de l'arrière au classement pour décrocher le Globe de cristal. Son retard de 69 points sur Walchhofer au classement du Super-G, avant la course, a fait en sorte qu'il n'a eu d'autre choix que de foncer et de tout risquer, tandis que ses prédécesseurs devaient trouver le bon équilibre entre la prudence et la nécessité d'aller chercher un bon résultat.
Reste que ce Globe de cristal vient confirmer un potentiel qu'on a toujours soupçonné chez Guay, mais qui ne s'est manifesté que de façon transitoire, notamment lors des saisons 2005-06 et 2006-07, quand il a obtenu huit des 10 podiums inscrits à sa fiche avant le début de la présente campagne. Et cette récompense vient peut-être montrer qu'il est passé du statut d'aspirant à celui de véritable et légitime tête d'affiche du ski alpin mondial.
Mais de là à dire que Guay est prêt à accepter le rôle de chef de file de l'équipe canadienne, comme Didier Cuche l'est pour la Suisse ou Bode Miller aux Etats-Unis, il y a un pas que le skieur de Mont-Tremblant n'est pas encore prêt à franchir.
"Ce n'est pas ma priorité, a-t-il reconnu. C'est sûr que je veux aider l'équipe du mieux que je peux, mais je continue d'apprendre autant que les autres. Alors je vois ça plutôt comme un processus d'échange mutuel.
"On a plusieurs jeunes de talent dans l'équipe qui font en sorte que l'avenir est brillant. Et la saison prochaine, quand nos skieurs de premier plan comme John Kucera, François Bourque, Jean-Philippe Roy et Kelly VanderBeek vont revenir, l'équipe va être plus forte que jamais. J'ai déjà hâte à la saison prochaine."
Classement
1. Erik Guay (CAN) 1:26.36
2. Ivica Kostelic (CRO) 1:26.75
3. Aksel Lund Svindal (NOR) 1:26.99
4. Hannes Reichelt (AUT) 1:27.24
5. Georg Streitberger (AUT) 1:27.48
6. Benjamin Raich (AUT) 1:27.49
7. Didier Défago (SUI) 1:27.56
8. Mario Scheiber (AUT) 1:27.57
9. Didier Cuche (SUI) 1:27.59
10. Patrick Staudacher (ITA) 1:27.68
11. Carlo Janka (SUI) 1:27.74
. Manuel Osborne-Paradis (CAN) 1:27.74
13. Tobias Gruenenfelder (SUI) 1:27.76
14. Adrien Théaux (FRA) 1:27.81
15. Michael Walchhofer (AUT) 1:27.88
16. Ted Ligety (USA) 1:28.17
17. Christof Innerhofer (ITA) 1:28.24
18. Andrej Jerman (SLO) 1:28.96
19. Marco Buechel (LIE) 2:25.59
N'ont pas terminé: Ales Gorza (SLO), Werner Heel (ITA), Klaus Kroell (AUT), Maxence Muzaton (FRA)
Classement général de la Coupe du monde messieurs (après 32 des 34 épreuves) :
1. Carlo Janka (SUI) 1097 pts
2. Benjamin Raich (AUT) 1059
3. Didier Cuche (SUI) 907
4. Aksel Lund Svindal (NOR) 883
5. Ivica Kostelic (CRO) 750
6. Marcel Hirscher (AUT) 675
7. Ted Ligety (USA) 607
8. Michael Walchhofer (AUT) 594
9. Silvan Zurbriggen (SUI) 583
10. Julien Lizeroux (FRA) 564
11. Didier Défago (SUI) 527
12. Reinfried Herbst (AUT) 505
13. Erik Guay (CAN) 487
14. Mario Scheiber (AUT) 472
15. Manuel Osborne-Paradis (CAN) 453
Classement de la Coupe du monde de Super-G (après 6 épreuves sur 6) :
1. Erik Guay (CAN) 331 pts
2. Michael Walchhofer (AUT) 316
3. Aksel Lund Svindal (NOR) 314
4. Benjamin Raich (AUT) 299
5. Mario Scheiber (AUT) 199
Le skieur de Mont-Tremblant a réalisé un exploit rare, jeudi, quand il a remporté le Super-G des finales de la Coupe du monde de ski alpin et du même coup décroché le Globe de cristal de cette discipline, remis au meilleur skieur sur l'ensemble de la saison 2009-2010.
On a fait un boucan avec le fait que l'équipe canadienne de ski alpin n'a remporté aucune médaille lors des derniers Jeux olympiques d'hiver, tenus à Vancouver et Whistler. Le fait demeure que le Canada a remporté une bonne dizaine de médailles olympiques depuis que les Jeux de 1968. Les titres saisonniers, eux, n'avaient abouti dans les mains de skieurs canadiens que deux fois depuis la saison 1967 de la Coupe du monde.
Nancy Greene a été couronnée reine de la saison en slalom géant chez les femmes en 1966-67, puis Steve Podborski, roi de la descente lors de l'hiver 1981-82.
Et maintenant, Erik Guay au Super-G.
"C'est quelque chose dont je rêvais depuis longtemps", a déclaré Guay lors d'une conférence téléphonique depuis Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne, où il a remporté le dernier Super-G de la saison de la Coupe du monde devant le Croate Ivica Kostelic et le Norvégien Aksel Lund Svindal, ce qui a permis au Québécois de 28 ans de devancer l'Autrichien Michael Walchhofer, 15e de la course de jeudi, par 15 points au classement cumulatif de la saison.
"Je me rappelle que tout petit, je suivais les progrès des skieurs européens. J'avais été particulièrement fasciné par Hermann Maier, qui avait remporté deux médailles d'or aux Jeux de Nagano quelques jours après s'être planté dans une chute spectaculaire", a raconté Guay.
Les médailles olympiques, justement, sont un sujet qui est maintes fois revenu dans la conversation avec Guay dans la foulée de sa conquête du Globe de cristal. Le skieur québécois est celui qui est venu le plus près d'un podium à Whistler Creekside, le mois dernier, quand il a terminé cinquième de la descente et du Super-G.
"C'est vraiment difficile de trancher, a-t-il lancé quand on a lui a demandé ce qui avait le plus de valeur à ses yeux entre une médaille olympique et un Globe de cristal. Les Jeux olympiques, c'est une seule course, qui peut être remportée par un skieur qui peut profiter d'un coup de chance et s'avérer le meilleur un jour donné, même s'il n'a rien fait dans les courses précédentes. Et le Globe, ça va au skieur qui a été le plus constant sur l'ensemble d'une saison, une saison qui implique une préparation et un travail constant de neuf mois.
"Un Globe, je dirais que ça vaut presque plus qu'une médaille olympique, mais en même temps, ce n'est pas tout à fait le cas", a ajouté Guay, qui a finalement décrété une égalité entre les deux honneurs parce qu'il aurait aimé saisir l'occasion unique de rafler une médaille olympique chez lui, en sol canadien. "Les Jeux, c'est une course, mais de remporter une médaille d'or au Canada aurait eu une saveur particulièrement spéciale."
Travail récompensé
Guay aura donc réalisé trois coups d'éclat au cours de la dernière semaine. Sa victoire de jeudi était sa deuxième de suite en Super-G, après l'épreuve de Kvitfjell, en Norvège, dimanche dernier. Il a aussi pris la troisième place lors de la descente de Garmisch, mercredi. Sauf que ceux-ci ont été précédés d'une longue et constante courbe de progression, qui s'est accentuée à la fin janvier à Kitzbuehel.
Tout cela après un début de saison fortement hypothéqué par des maux de dos qui l'ont empêché de se préparer comme il l'aurait voulu au camp d'entraînement.
"Les entraîneurs ont fait de l'excellent travail pour me ramener au plus haut niveau, alors qu'en début de saison je n'étais pas en mesure de rivaliser, a dit Guay. Il y avait beaucoup d'émotions (jeudi) après la course, parce que les gars savent à quel point il y a eu beaucoup de travail et d'effort investis ces derniers mois."
Guay a joué quelque peu la carte de l'humilité, jeudi, quand il a dit qu'il avait eu la partie facile en venant de l'arrière au classement pour décrocher le Globe de cristal. Son retard de 69 points sur Walchhofer au classement du Super-G, avant la course, a fait en sorte qu'il n'a eu d'autre choix que de foncer et de tout risquer, tandis que ses prédécesseurs devaient trouver le bon équilibre entre la prudence et la nécessité d'aller chercher un bon résultat.
Reste que ce Globe de cristal vient confirmer un potentiel qu'on a toujours soupçonné chez Guay, mais qui ne s'est manifesté que de façon transitoire, notamment lors des saisons 2005-06 et 2006-07, quand il a obtenu huit des 10 podiums inscrits à sa fiche avant le début de la présente campagne. Et cette récompense vient peut-être montrer qu'il est passé du statut d'aspirant à celui de véritable et légitime tête d'affiche du ski alpin mondial.
Mais de là à dire que Guay est prêt à accepter le rôle de chef de file de l'équipe canadienne, comme Didier Cuche l'est pour la Suisse ou Bode Miller aux Etats-Unis, il y a un pas que le skieur de Mont-Tremblant n'est pas encore prêt à franchir.
"Ce n'est pas ma priorité, a-t-il reconnu. C'est sûr que je veux aider l'équipe du mieux que je peux, mais je continue d'apprendre autant que les autres. Alors je vois ça plutôt comme un processus d'échange mutuel.
"On a plusieurs jeunes de talent dans l'équipe qui font en sorte que l'avenir est brillant. Et la saison prochaine, quand nos skieurs de premier plan comme John Kucera, François Bourque, Jean-Philippe Roy et Kelly VanderBeek vont revenir, l'équipe va être plus forte que jamais. J'ai déjà hâte à la saison prochaine."
Classement
1. Erik Guay (CAN) 1:26.36
2. Ivica Kostelic (CRO) 1:26.75
3. Aksel Lund Svindal (NOR) 1:26.99
4. Hannes Reichelt (AUT) 1:27.24
5. Georg Streitberger (AUT) 1:27.48
6. Benjamin Raich (AUT) 1:27.49
7. Didier Défago (SUI) 1:27.56
8. Mario Scheiber (AUT) 1:27.57
9. Didier Cuche (SUI) 1:27.59
10. Patrick Staudacher (ITA) 1:27.68
11. Carlo Janka (SUI) 1:27.74
. Manuel Osborne-Paradis (CAN) 1:27.74
13. Tobias Gruenenfelder (SUI) 1:27.76
14. Adrien Théaux (FRA) 1:27.81
15. Michael Walchhofer (AUT) 1:27.88
16. Ted Ligety (USA) 1:28.17
17. Christof Innerhofer (ITA) 1:28.24
18. Andrej Jerman (SLO) 1:28.96
19. Marco Buechel (LIE) 2:25.59
N'ont pas terminé: Ales Gorza (SLO), Werner Heel (ITA), Klaus Kroell (AUT), Maxence Muzaton (FRA)
Classement général de la Coupe du monde messieurs (après 32 des 34 épreuves) :
1. Carlo Janka (SUI) 1097 pts
2. Benjamin Raich (AUT) 1059
3. Didier Cuche (SUI) 907
4. Aksel Lund Svindal (NOR) 883
5. Ivica Kostelic (CRO) 750
6. Marcel Hirscher (AUT) 675
7. Ted Ligety (USA) 607
8. Michael Walchhofer (AUT) 594
9. Silvan Zurbriggen (SUI) 583
10. Julien Lizeroux (FRA) 564
11. Didier Défago (SUI) 527
12. Reinfried Herbst (AUT) 505
13. Erik Guay (CAN) 487
14. Mario Scheiber (AUT) 472
15. Manuel Osborne-Paradis (CAN) 453
Classement de la Coupe du monde de Super-G (après 6 épreuves sur 6) :
1. Erik Guay (CAN) 331 pts
2. Michael Walchhofer (AUT) 316
3. Aksel Lund Svindal (NOR) 314
4. Benjamin Raich (AUT) 299
5. Mario Scheiber (AUT) 199