Ski acrobatique : la dernière danse de Mikaël Kingsbury?
À l'aube d'une nouvelle saison, le bosseur Mikaël Kingsbury a indiqué qu'il s'apprêtait vraisemblablement à entamer « sa dernière danse » en ski acrobatique.
Kingsbury, qui est âgé de 32 ans, a émis ces commentaires mardi après être devenu papa d'un petit garçon prénommé Henrik le 25 août dernier. De son propre avis, l'arrivée de ce nouvel être dans la famille Kingsbury a changé sa perspective sur le sport et la vie en général.
Questionné sur la possibilité que les Championnats du monde de 2025 à Saint-Moritz, en Suisse, soient ses derniers en carrière, le principal intéressé a quelque peu précisé ses plans d'avenir.
« Je ne sais pas si ce seront mes derniers (Mondiaux), mais il y a de bonnes chances que oui », a d'abord déclaré Kingsbury en visioconférence de la Finlande, où se déroulera la première étape de la nouvelle saison de la Coupe du monde de ski acrobatique ce week-end.
« Je ne te cacherai pas que la saison prochaine sera vraisemblablement ma dernière danse sur mes skis », a-t-il ajouté, en référence au documentaire 'The Last Dance' diffusé sur Netflix portant sur l'ascension du joueur étoile Michael Jordan avec les Bulls de Chicago pendant les années 1990.
« Mais je veux y aller une étape à la fois, une course à la fois, a-t-il poursuivi. C'est sûr que ça (la naissance d'Henrik) remet tout en perspective, parce que toute ma vie j'ai voyagé.... (...) C'est difficile, en tant que skieur, car tu dois toujours rechercher des endroits où il y a de la neige, et je veux en même temps être présent (pour lui). C'est sûr que je vais arrêter en 2026 — en fait, il y a de bonnes chances que ce soit sûr.
« Au fond, je pourrais prendre ma retraite demain et être ultra-satisfait de tout ce que j'ai fait. Mais je suis au premier rang mondial et je sais que j'ai encore beaucoup de bon ski dans le corps. Je n'ai donc pas hâte d'accrocher mes skis, mais je sais que je suis plus vers la fin (de ma carrière) que le début », a-t-il résumé, rappelant au passage qu'il avait toujours la flamme en lui.
Kingsbury entreprendra sa saison en Coupe du monde ce week-end, à Ruka, en Finlande. Il tentera d'y décrocher une 11e victoire, et un 13e podium, en carrière. Pour l'occasion, il a voyagé avec sa conjointe et leur fils.
« Je ne me voyais pas partir cinq semaines sans eux. Ils seront avec moi ici en Finlande, puis ensuite à Idre Fjäll, en Suède (pour la deuxième étape de la Coupe du monde, les 6 et 7 décembre). Ensuite, je serai seul sur la route pendant deux semaines — ça va passer vite —, et je rentrerai à la maison pour les Fêtes et la portion nord-américaine du calendrier », a-t-il expliqué.
La saison de bosses s'arrêtera d'ailleurs à Val St-Côme les 31 janvier et 1er février, et culminera avec la tenue des Championnats du monde de ski acrobatique du 17 au 30 mars à Saint-Moritz, en Suisse.
Il tentera alors d'y défendre ses titres dans l'épreuve individuelle et en parallèle acquis aux Mondiaux de Bakuriani, en Géorgie, en 2023. Kingsbury avait également balayé les honneurs dans ces deux disciplines aux Mondiaux d'Almaty, au Kazakhstan, en 2021, ainsi qu'à Deer Valley, en Utah, en 2019.
De plus, Kingsbury tentera d'étoffer sa collection d'honneurs individuels, qui comprend également 26 globes de cristal au classement général de la Coupe du monde.
Un rôle qui l'aide à performer
La vie de nouveau papa est parfois difficile, avec les nuits blanches, les pleurs et les nouvelles responsabilités qui l'accompagnent.
Cependant, contrairement à ce qu'on pourrait croire, le Québécois estime que le fait d'être devenu papa l'aide à bien performer dans son sport.
« C'est la plus belle chose au monde, même si j'ai passé moins de temps sur mes skis cet été, a-t-il dit. Je le vois dans mon entraînement aussi: je suis beaucoup moins exigeant envers moi-même. Henrik est rendu ma priorité, alors que toute ma vie ç'a été le ski, ma priorité. J'aime le fait de pouvoir me concentrer sur mon travail sur la montagne, ici en Finlande, et ensuite de pouvoir rentrer au condo et d'être simplement père...
« Avant, après une compétition, mon 'hamster' continuait de rouler dans ma tête. Je pensais toujours au ski, à ce que je devais faire le lendemain, alors que maintenant je dois vivre dans le moment présent. Je trouve que j'ai maintenant un bel équilibre dans ma vie », a ajouté le médaillé d'or en bosses individuelles aux Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018.
L'athlète de Deux-Montagnes a souligné au passage qu'ils sont maintenant trois «papas» sur le circuit de la Coupe du monde, avec l'Australien Matt Graham et le Japonais Ikuma Horishima.
« On a tous des enfants nés en 2024 », s'est empressé de dire Kingsbury, qui totalise 90 victoires et 129 podiums — des records — en carrière sur le circuit de la Coupe du monde de ski acrobatique.
Il s'agira maintenant de voir s'il saura repousser ses propres limites, comme l'avait fait Jordan à son époque.