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Après le mercato, le deuxième chantier de Corey Wray

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MONTRÉAL – Le premier item sur la liste de tâches à accomplir de Corey Wray, le consultant à la stratégie sportive embauché par Gabriel Gervais en juillet, est maintenant rayé. Mais son mandat est loin d'être terminé.

Au cours des six dernières semaines, l'expertise de Wray a permis au CF Montréal de faire un mercato pertinent et constructif en phase avec ses objectifs et ses valeurs. Les négociations avec les équipes rivales, les conversations avec les agents, la navigation dans la réglementation labyrinthique de la MLS, c'était lui. Un directeur sportif, mais sans le titre.

« C'est son rôle, a expliqué Gervais mardi. Il a tous les contacts avec tous les directeurs généraux. Je l'ai fait pendant un certain temps, mais lui arrive là comme un poisson dans l'eau. Il les connaît tous, il connaît les agents. Donc on l'utilise à sa valeur maximale. »

Maintenant que la reconstruction estivale du club est terminée, Wray sera libre de s'attaquer au deuxième chantier pour lequel il a été embauché, soit celui d'aider ses employeurs à « définir la structure qu'on veut mettre en place avec des postes clés », tel que le définissait Gervais en juillet.

Cette démarche n'a pas nécessairement été mise de côté depuis son arrivée, mais elle s'est articulée dans la marge, pendant que l'eau bouillait sur un rond et qu'il fallait couper les légumes tout en surveillant la cuisson de deux ou trois plats déjà au four.

« On l'a fait, disons, en se roulant les manches », a illustré Gervais à sa façon. Le président et directeur sportif par intérim évoque notamment l'utilisation accrue de statistiques avancées dans le recrutement des nouveaux arrivants.

« En le faisant, en action, on a déjà développé des outils qu'on va utiliser dans le futur. Maintenant, on veut prendre encore plus de recul pour voir de façon plus holistique comment on veut organiser le département, quelles technologies on veut utiliser, comment on veut procéder. »

Des améliorations dans le domaine du dépistage, autant au niveau de la première équipe que dans la structure de l'Académie, sont souhaitées.

« On va pouvoir prendre un peu plus notre temps là-dessus parce que là on était en plein dans le mercato », réitère Gervais, qui se donne jusqu'à la fin de l'année pour tirer les conclusions nées de cette introspection.

Les yeux de Bologne

La synergie recherchée avec le club italien de Bologne, l'autre propriété sportive de Joey Saputo, a encore fait surface dans le discours de Gervais mardi.  

Cette « collaboration directe », que l'Impact semble plus que jamais décidé à exploiter, est à l'origine de l'arrivée des défenseurs Tom Pearce et Dawid Bugaj à Montréal, a confirmé le patron.

Pearce s'est davantage retrouvé sous les feux de la rampe depuis l'arrivée simultanée des deux bougres. Sa performance en Coupe des Ligues lui a valu des éloges à gauche et à droite et un portrait dans ces pages. Bugaj a été plus discret, mais a tout de même été titularisé dans les deux derniers matchs de l'équipe.

Gervais ne s'est pas retenu pour faire l'éloge du Polonais de 20 ans, sous contrat avec Montréal jusqu'en 2028.

« C'est un jeune défenseur très discipliné défensivement, qui a beaucoup de vitesse, apporte beaucoup de volume, très propre avec le ballon et qui peut même jouer à l'intérieur. Ce n'est pas définitif, mais c'est quelqu'un en qui on voit beaucoup de potentiel, un potentiel de revente. »

« Quelqu'un qui n'est pas discipliné ne peut pas être ici »

La question venait du collègue Olivier Brett, qui demandait à Gervais où il se positionnait en lien avec certaines décisions prises cette saison par Laurent Courtois, qui a laissé dans les gradins plusieurs cadres de l'équipe pour des écarts de comportement. Josef Martinez en est le plus récent exemple.

La réponse a été super intéressante.

« Si je prends du recul, le terme clair qui me vient à l'esprit c'est la discipline. Il y a une discipline [à respecter] en tant que professionnel, des choses aussi simples qu'arriver à l'heure, t'appliquer comme on t'a demandé de le faire pendant un exercice, arriver à l'heure à des activités avec la communauté, des signatures [d'autographes], des petits détails comme ça. Pour moi, c'est fondamental. Ce sont des choses qu'on enseigne à nos académiciens quand ils commencent à 10 ou 11 ans. Le respect. Serrer la main, dire bonjour. Ce sont des choses de base. Au niveau pro, ce n'est pas différent. Si on n'est pas disciplinés à 100%, c'est dur d'avoir des résultats. »

« Pour moi, être ici devant vous pour vous dire qu'on a été impeccables au niveau de la discipline, je ne dirai jamais ça parce que ce n'est pas vrai, a continué Gervais. C'est quelque chose dont j'ai parlé à plusieurs reprises, que ça soit aux leaders, aux entraîneurs, aux joueurs. C'est quelque chose sur laquelle on doit absolument s'assurer d'être sur la même longueur d'onde. Pour moi c'est non-négociable. Quelqu'un qui n'est pas discipliné ne peut pas être ici. »

Brett a terminé en voulant valider avec Gervais qu'il appuyait son entraîneur quand celui-ci réprimandait ses joueurs sur ces bases. « À 100% », a-t-il répondu.