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Le revers de 5-0 du CF Montréal contre le Revolution pourrait être lourd de conséquences

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Dans le monde du sport, des changements sont souvent à prévoir lorsqu'une équipe touche le fond du baril. Et l'agneau sacrifié est habituellement l'entraîneur-chef.

Au retour d'une pause de deux semaines sans match, après son élimination au premier tour éliminatoire de la Coupe des Ligues, le CF Montréal se disait d'attaque pour amorcer la dernière ligne droite de sa saison.

Devant une salle comble au stade Saputo, samedi soir, le Bleu-blanc-noir a plutôt encaissé un cuisant revers de 5-0 aux mains du Revolution de la Nouvelle-Angleterre, son pire résultat à domicile en MLS.

Après la rencontre, les huées étaient vives, mais ce n'était peut-être que de la petite bière pour l'entraîneur-chef Laurent Courtois, qui a dû faire face à ses responsabilités en recevant les doléances du Collectif IMFC pendant plusieurs minutes.

Courtois a ensuite paru à court de réponses lorsqu'il s'est fait demander s'il pensait toujours avoir la confiance de ses joueurs et de ses patrons.

« Laissez-moi quelques jours, le sifflet vient de sonner. Je ne sais pas. C'est quand même un élément clé ce soir, peut-être. On va voir », a-t-il dit.

L'historique du CF Montréal n'est pas en sa faveur. Depuis son arrivée en MLS, en 2012, le club a employé 10 entraîneurs-chefs et seul Mauro Biello a gardé ce poste pendant plus de deux ans.

Lors de ses deux derniers bilans – à la mi-saison et à la fin du « mercato d'été » –, le président et chef de la direction Gabriel Gervais a réitéré son appui envers Courtois. Le capitaine de la formation montréalaise, Samuel Piette, pense aussi que les joueurs sont derrière leur entraîneur-chef malgré les mauvais résultats.

« J'ai encore confiance en Laurent. Il faudrait demander aux autres joueurs, mais le ressenti que j'ai est que c'est le cas, a insisté Piette. Le Revolution a été très bon tactiquement ce soir, mais je ne pense pas que tout revient au ‘coaching', à la façon dont nous avons préparé le match. Ce sont nous, les joueurs, qui sommes sur le terrain. Moi, je prends le blâme à 100 %. Je suis désolé pour les partisans et pour le club, qui méritent mieux lors d'un moment aussi important. »

Courtois a effectivement éprouvé des difficultés à trouver les bons ajustements contre le Revolution, qui occupait le dernier rang de l'Association Est avant le match. Mais un énième examen de conscience au sein des joueurs semble aussi nécessaire.

Samedi soir, la défensive a fait preuve de mollesse dans sa surface de réparation, laissant plusieurs buts faciles aux visiteurs. Piette était d'ailleurs aux premières loges lors du deuxième, alors qu'il a placé le ballon aux pieds de Bobby Wood et qu'il a été incapable de le soutirer à l'attaquant du Revolution même s'il était au sol.

Si certains joueurs peuvent faire abstraction d'une défaite semblable et rapidement passer à autre chose, un Québécois comme Piette prend visiblement cette situation plus à cœur.

« (Dimanche), je vais chez mes parents pour célébrer le quatrième anniversaire de mon garçon. J'aurais aimé pouvoir y aller dans la bonne humeur. Plutôt, c'est sûr que je vais penser au deuxième but, à la défaite. Je vais avoir ça dans le coin de ma tête. Nous ne sommes pas indifférents à ce résultat. En tout cas, pas moi », a-t-il déclaré.

Il s'agissait d'une troisième défaite par quatre buts ou plus pour le CF Montréal cette saison et d'un sixième match avec au moins quatre buts accordés.

Rien pour aider leur cause, les Montréalais devront maintenant prendre la direction de l'Ohio pour se mesurer au FC Cincinnati, la deuxième meilleure formation de l'Est. De plus, ils n'ont pas gagné à l'étranger depuis le 10 mars.

Alors que le spectre d'un autre revers pourrait se pointer à l'horizon, le temps est peut-être venu pour les joueurs de tenir une autre rencontre derrière les portes closes, comme ils l'ont déjà fait cette saison.

« Ce n'est peut-être pas une mauvaise idée. La première chose, c'est que chaque personne doit se regarder dans le miroir. Je pense que les solutions peuvent être trouvées ensemble, entre les joueurs et les entraîneurs. Nous nous revoyons (dimanche) à l'entraînement et il faut ensuite trouver des solutions pour la partie contre le FC Cincinnati. Il faut retourner à la base et bien faire les choses », a conclu Piette.