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La grande transition

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C'est après un mercato estival plus mouvement qu'on ne l'anticipait que Gabriel Gervais s'est adressé aux médias mardi matin au Centre Nutrilait. Le président et directeur sportif par intérim a abordé une multitude de dossiers, fermés ou en cours. 

Ma conclusion? Le CF Montréal vit une grande transition qui touche toutes les échelles du temps.

À court terme

« Avec la qualité que nous avons, ne pas faire les séries serait difficile à digérer. »

L'éponge n'a pas été jetée  pour la saison en cours. Dans l'esprit de Gervais, les transactions du dernier mois ne sont pas qu'un positionnement en vue de 2025. Elles servent aussi à insuffler une énergie nouvelle aux troupes de Laurent Courtois à l'approche du sprint final.

Soyons clair, l'équipe n'est pas instantanément améliorée. Cela dit, en additionnant les colonnes des + et des -, elle n'a pas chuté dramatiquement en qualité non plus.

Avec neuf matchs à jouer, la présence en séries dépendra de deux principaux facteurs.

Courtois et son staff devront d'abord trouver les bonnes chaises pour les nouveaux venus (Tom Pearce, Dawid Bugaj, Caden Clarke et Jahkeele Marshall-Rutty), afin de maximiser leur apport dès cette saison.

Les joueurs devront ensuite démontrer un sentiment d'urgence indéniable. Celui qui devrait animer une équipe à un point d'une place en séries.

En ce sens, la reprise du championnat ce samedi sera un élément de mesure important. 

Si on ne trouve pas la motivation et l'esprit conquérant pour passer à travers les derniers de l'Est (Nouvelle-Angleterre), on pourrait vite commencer à penser à 2025. En revanche, un match référence d'un groupe uni nourrira l'espoir d'une fin de campagne excitante. 

Moyen terme

Si tout le monde en avait voulu ainsi, j'aurais adoré voir Mathieu Choinière fouler la pelouse du Stade Saputo pour les dix prochaines années. Au final, Choinière vivra le rêve européen qu'il entretient depuis toujours et le club empochera 1 M$. N'eût été de la dérape contractuelle du printemps, le scénario aurait été idéal pour tout le monde.

Le départ de Choinière ouvre une porte de grange à Nathan Saliba. Au milieu de terrain, la prochaine année et demie lui appartient. En l'absence de internationaux canadiens pour la Copa America, il a démontré sa capacité à porter un plus grand fardeau sur ses épaules.

Le club a aussi intérêt à le mettre en valeur d'ici 2026 (année de Coupe du Monde), afin qu'il prenne un maximum de valeur et intègre l'équipe nationale le plus rapidement possible. S'il poursuit sa progression, le Québécois de 20 ans pourrait passer la barre des 10 M$ et devenir le transfert le plus lucratif de l'histoire du XI Montréalais. 

Je sais qu'il faut y aller une étape à la fois, mais en voyant un autre Québécois (Moïse Bombito) transféré du Colorado vers Nice pour 7,7 M$, la réflexion est légitime.

En plus d'y aller all in sur le projet Saliba, le CF Montréal s'est positionné pour un recrutement plus ciblé dans l'entre-saison. Avec un groupe déjà solide sous la main, Gervais aura une marge financière supplémentaire avec les départs de Victor Wanyama (1,8 M$/année) et Lassi Lappalainen (750,000 $/année) en fin de saison. 

Je tomberais de ma chaise si le Kenyan et/ou le Finlandais étaient de retour.

Long terme

« Non, le club n'est pas à vendre. Il est ici pour rester. »

C'était la réponse de Gabriel Gervais lorsqu'on lui a demandé de rassurer les supporters qui pourraient être inquiets d'un déménagement potentiel de leur club.

J'espère sincèrement qu'un jour la question sera d'une impertinence totale. Malheureusement, on n'y est pas encore. Basé sur l'historique du club et du sport professionnel québécois, je comprends la méfiance des amateurs.

Chaque fois que le sujet fait surface, le président offre la même réponse, claire et tranchée. 

Cette constance sera particulièrement précieuse lorsque viendra l'heure de vendre un projet long terme (et des abonnements de saison) pour palier au départ de la locomotive Messi en MLS.